LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

L’UNESCO ET L’EDUCATION POUR TOUS

Par  Serge Gouteyron

L’éducation pour tous est la priorité du second mandat de M. Ban Ki Moon comme Secrétaire Général des Nations Unies.
Il a confié la mise en œuvre de ce programme planétaire à l’UNESCO.

Le programme « l’éducation pour tous » a été officiellement lancé à la conférence de Dakar en 2000 en présence de 164 pays.

Crédit: UNESCO/Poulomi Basu – www.efareport.unesco.org

L’origine, nous la trouvons dans les rapports déjà anciens d’Edgar Faure et Jacques Delors « apprendre à connaître, à faire, à être, à vivre ensemble » ou « l’éducation de base : un passeport pour la vie » ou encore « l’enseignement secondaire la plaque tournante de toute une vie ».

Le rôle de l’UNESCO est de proposer une vision, une ingénierie et un plaidoyer.

La vision se réfère à la mission historique de l’UNESCO, et à son acte constitutif « avoir le plein accès à l’éducation, au libre échange des idées et des connaissances » puisque l’Education joue un rôle fondamental dans le développement humain social et économique.

Credit: UNESCO/ Eduardo Martino

L’ingénierie de l’UNESCO consiste à aider les états à établir leur politique d’éducation, à leur fournir les moyens pour assurer leurs missions avec l’aide des instituts spécialisés de l’UNESCO, améliorer les contenus, utiliser les nouvelles technologies d’enseignement, promouvoir l’enseignement supérieur, renforcer la coopération en Afrique, développer l’éducation pour les filles, la protection de la petite enfance dans les Etats arabes ou le développement de la jeunesse en Afrique.

Cette ingénierie se retrouve dans le rôle des 123 commissions nationales et les chaires UNESCO ainsi que dans les 7000 écoles labellisées UNESCO dans le monde.

Le plaidoyer de l’UNESCO lui, est dans le pilotage même du programme, les conférences, la collecte des données, l’analyse des résultats et les propositions.

Le financement de ce programme se fait par les Etats mais aussi par le financement international qu’apportent en particulier les Etats Unis, les Etats Scandinaves le Japon et la Banque Mondiale (3 milliards et demi de dollars pour 52 pays)

L’UNESCO agit en partenariat avec les Organisations non gouvernementales et en particulier « l’International de l’éducation » et le Rotary International surtout sur la partie Alphabétisation et illettrisme (3 pays seulement sur les 52 auront atteint l’objectif du millénaire).

Nous entrons maintenant dans la planification 2014/2020 de « l’Education pour tous » et la conférence d’Incheon en Corée en 2015 établira un nouveau plan stratégique qui s’intégrera dans les nouveaux objectifs que va proposer l’ONU pour le développement social et économique du monde.

Constituer une « Initiative mondiale pour l’éducation » est une priorité pour l’avenir.

L’heure est à la coopération internationale des Etats, des Institutions et des ONG.

Le Rotary déjà largement présent dans l’éducation, serait un partenaire qui compte.

Note : Entretien que Cyril Noirtin et moi-même avons eu avec Mme Sabine Detzel, coordonnatrice à l’UNESCO pour « l’Education pour tous ».

Le Rotary International au comité de liaison ONG-UNESCO

Par Cyril NOIRTIN
Représentant du Rotary International auprès de l’UNESCO, de l’OCDE et de l’OIF

Lors de la dernière Conférence Internationale des ONG qui s’est tenue au siège de l’UNESCO à Paris en décembre 2012, le Rotary International a été élu au Comité de Liaison ONG-UNESCO pour un mandat de deux ans. Cette élection permet de renforcer les relations bilatérales entre le Rotary et l’UNESCO en favorisant une coopération privilégiée et plus soutenue.

Le partenariat officiel entre l’UNESCO et les ONG se réalise par différents mécanismes dont la Conférence internationale des ONG qui se réunit tous les deux ans et le Comité de liaison ONG-UNESCO élu par Conférence international pour représenter les intérêts de l’ensemble des ONG partenaires officiels vis-à-vis de l’UNESCO.

Conférence internationale des ONG, décembre 2012, Siège de l’UNESCO

Sous l’impulsion de son président, Patrick GALLAUD (représentant l’ONG Association francophone d’amitié et de liaison), les membres du comité de liaison ont adopté un plan stratégique dont les objectifs visent à :

  • Mettre en place une culture du partenariat entre la Communauté des ONG et l’UNESCO, notamment en matière de coopération intellectuelle dans tous les champs de compétence de l’Organisation.
  • Prendre en compte la diversité culturelle de la société civile dans les actions collectives conduites par les partenaires non gouvernementaux de l’UNESCO, en associant, de plus en plus, des ONG implantées dans diverses parties du monde.
  • Promouvoir une information continue du réseau non gouvernemental à travers les réseaux sociaux et les nouvelles technologies.
  • Renforcer la crédibilité et la visibilité de l’action collective des ONG, en particulier auprès des États membres.

Réunion du comité de liaison au siège de l’UNESCO

Pour atteindre ces objectifs, un plan d’action ambitieux a été mis en place visant à :

  • Organiser 4 grands forums internationaux dont le 1er aura lieu le 23 septembre 2013 au siège de l’UNESCO à Paris et qui aura pour thème : « Quels objectifs en matière d’éducation pour les citoyens du monde de demain : La qualité suffit-elle? » ;
  • Organiser des évènements à l’occasion de certaines journées internationales célébrées par l’UNESCO (eau, droits de l’homme, pauvreté, éducation, paix, etc.);
  • Faciliter la contribution des ONG dans les débats du Conseil exécutif et de la conférence générale et plus largement aux programmes de l’UNESCO, à travers des actions de formation ;
  • Renforcer la politique « d’information continue » du Comité, en rénovant le site web, en révisant son positionnement auprès de celui de l’UNESCO, et en ouvrant une page facebook. Ce site, mis en ligne en juillet 2013, est disponible à l’adresse suivant : http://www.ong-unesco.org.

Comme avec l’ONU et d’autres organisations inter-gouvernementales, le partenariat entre le Rotary et l’UNESCO se renforce et devient stratégique.

Avec notre présence au comité de liaison, le rôle que le Rotary est appelé à jouer dans les activités de l’UNESCO connaît un développement extrêmement intéressant. Elle permet de faire progresser notre collaboration de manière graduelle et de bénéficier encore plus qu’avant d’une relation forte.

Cela est essentiel pour que le Rotary International conserve la place qui lui revient et continue à faire valoir, aussi à l’UNESCO, les principes rotariens au service de la paix, de la compréhension et du respect entre les peuples et les nations, conformément à notre vision partagée de la culture de la paix.

L’éducation d’abord (suite)

Par Serge Gouteyron

La lutte contre l’illettrisme n’et pas uniquement le lot des pays pauvres ou en voie de développement.

« Savoir parler, écrire, c’est accepter le défi de la distance qui nous sépare de l’autre et la capacité à faire passer ses pensées dans une intelligence étrangère en espérant être compris » Alain Bentolila.

7 à 10% de la population française est considérée comme ne maîtrisant pas l’écriture, la lecture et le calcul.

14% des jeunes de l’union européenne ne vont pas au-delà du 1er cycle avec de meilleurs résultats pour les pays du Nord anglo saxons et de moins bons résultats pour les pays de l’Est et du Sud.

C’est la Finlande qui occupe la première place en matière d’éducation.

Au Rotary, la moitié des clubs sont investis dans des actions d’alphabétisation locales, d’aide à la lecture, en maternelle, en cours préparatoire et en soutien scolaire.

2 associations en France comme « coup de pouce clé » et « savoirs pour réussir » ont sur le terrain une présence prépondérante dans les progrès éducatifs.

Autres données d’intégration, les parents de familles d’immigrés qui ne comprennent pas le français et ne sont donc pas en mesure d’accompagner leurs enfants.

Le Rotary joue un rôle essentiel dans la lutte contre l’illettrisme – de par sa philosophie, sa couverture mondiale, ses clubs et ses districts, ses actions locales et internationales, ses bourses, la formation, les dispositions humaines et les compétences professionnelles des rotariens.

Il est reconnu comme un acteur de premier plan dans la lutte contre l’illettrisme.

Mais devant l’ampleur du problème, la question se pose d’aller plus loin et de coordonner toutes les initiatives en constituant une task force.

Task force qui regrouperait les Institutions Internationales (ONU et UNESCO), les Etats concernés et les collectivités territoriales, les 4 ou 5 grandes ONG (impliquées dans l’illettrisme comme Save the Children, Fondation Aga Khan, les femmes africaines….) et les nombreux acteurs locaux discrets mais efficaces.

Cela afin de mettre en place un partenariat stratégique international pour l’éducation.

L’éducation d’abord

Par Serge Gouteyron

L’éducation est l’un des 6 axes stratégiques du plan vision de la Fondation : dans la forme alphabétisation et éducation de base.

« Le fanatisme et l’intégrisme sont devenus des données du monde moderne ; données malheureusement durables et pour lesquelles les réponses sont en partie dans la lutte contre l’illettrisme et l’éducation des filles dans les pays en voie de développement ». Alain Bentolila conférence présidentielle de Cannes 2008.

Alain Bentolila intervenant à la conférence présidentielle de Cannes en 2008

Ce n’est certes pas suffisant (la pauvreté aussi est un lourd facteur – encore qu’elle soit souvent associée à l’illettrisme)

Les Nations Unies considèrent également que le développement économique culturel et social à travers l’éducation est une des conditions majeures du « vivre ensemble » et de la « paix ».

En 1985 le Rotary avait déjà fait de l’alphabétisation une condition préalable à l’établissement de la paix et la moitié des clubs dans le monde ont une action en faveur de l’illettrisme.

Le Rotary a rencontré beaucoup de succès : la méthode CLE en Thaïlande est devenue un programme national.

Il faut inclure dans le développement de l’éducation les conditions pour apprendre : la construction d’école, l’apprentissage de la mise en œuvre des droits de l’homme, l’eau et les toilettes dans les écoles, les livres….

En Turquie, 10 000 adultes suivent les programmes d’alphabétisation dont 95% sont des femmes, c’est aussi une action nationale.

Pourtant la tâche est encore rude. Seulement 3 pays sur les 37 concernés vont réaliser les objectifs du millénaire en matière d’éducation (amélioration de 50%).

Il y a eu au cours de ces 20 dernières années une très forte amélioration du nombre d’enfants non scolarisés en Asie du Sud et de l’Ouest (13 millions contre 39 millions) et cela malgré une augmentation de la population en âge scolaire de 16%.

En revanche, la situation de l’Afrique Subsaharienne reste préoccupante car les améliorations sont très lentes (31 millions d’enfants contre 38 millions).

Autre constat : il y a 775 millions d’analphabètes (dont les 2/3 sont des femmes) dans le monde auxquels s’ajoutent 132 millions d’enfants non scolarisés.

Si l’on va plus avant dans le système éducatif, l’enseignement primaire est en perte de vitesse car 61 millions d’enfants ne sont pas scolarisés en primaire (là aussi le constat est éloquent entre l’Asie du Sud et de l’Ouest et l’Afrique Subsaharienne) et par ailleurs 1 jeune sur 5 ne terminera pas sa scolarité primaire.

Par ailleurs, les résultats sont inégaux : 250 millions d’enfants dans la 4ème année de la scolarité ne savent pas encore lire et écrire.

C’est pourquoi l’ONU et l’UNESCO (qui est le chef de file) ont fait de « l’éducation pour tous » un objectif prioritaire avec des recommandations aux 37 pays concernés :

  • que le budget consacré à l’éducation représente 25% du budget du pays (consacrer en partie les recettes des ressources naturelles au budget de l’éducation),
  • que la qualité des programmes et la formation des enseignants soient une priorité,
  • que l’on puisse développer particulièrement des écoles de la 2ème chance.

Il a pu être mesuré que si 75% des jeunes (de moins de 15 ans) des 46 pays les plus pauvres parvenaient au 1er niveau de compétence en mathématiques, la croissance économique progresserait de 2% et que 104 millions de personnes sortiraient de la pauvreté….

D’ailleurs, la Corée du Sud est passée de la pauvreté à la prospérité en 30 ans en faisant de l’Education sa priorité absolue : relève des niveaux primaires et secondaires et soutien aux formations qualifiantes….

« Si tu veux la paix, prépares l’éducation de tes enfants ! » A.B.