LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

L’avenir du Rotary

Par Serge Gouteyron

L’avenir du Rotary est devenu une préoccupation majeure des rotariens français avec raison, car après 80 ans de croissance, celle-ci s’est interrompue et même ces 5 dernières années le repli est amorcé.

Nous en connaissons les causes :

L’adaptation de la pensée et des procédures d’une organisation centenaire à un modèle de société qui change de plus en plus vite

  • La réunion d’amis a trouvé une nouvelle vie dans les réseaux sociaux
  • Le caractère professionnel oscille entre le repli sur soi et le réseau
  • L’idéal d’altruisme comme celui de citoyen du monde se fait plus rare
  • L’intérêt pour les grandes organisations de pensée ou d’actions est moindre.

Quoiqu’il en soit, les raisons qui faisaient de l’appartenance au Rotary une reconnaissance sociale et qui dans le même temps donnait un sens à la vie sont bien moins évidentes aujourd’hui.

Nous en connaissons aussi les remèdes qui peuvent agir temporairement sur les symptômes

  • Simplifier le fonctionnement de l’organisation et se rapprocher de celui de l’association plus que de celui du club
  • Privilégier des actions de terrain en lien avec notre identité
  • Annoncer plus clairement et illustrer mieux ce qu’est la culture du Rotary.

Héritier d’une triple culture, professionnelle et de service à l’origine puis de paix à partir de la 1ère guerre mondiale

Témoin de la nécessité vitale du leadership et  des comportements éthiques.

Fidèles à eux-mêmes les rotariens se sont retrouvés en quelque sorte privés de leur influence initiale.

En effet, les bouleversements des économies avec la montée en force des pays asiatiques, et bientôt celles des pays africains, ajouté à l’évolution  générale des mentalités ont modifié le positionnement du Rotary. Il s’est éloigné de ses  fondements intellectuels pour se tourner vers l’action au même titre que nombre d’ONG.

Celui d’une organisation marquée par son caractère humanitaire aux dépens de son rôle antérieur, celui d’un mouvement de décideurs lesquels, la conscience libre, œuvraient, par l‘exemple, à la diffusion des valeurs universelles dans une société plurielle et aux progrès du développement tant  économique   qu’humain  dans le but de favoriser la cohésion culturelle sociale et de créer ainsi les conditions pour un monde de paix.

Reconquérir cette influence est la clé de son futur pour cela le Rotary dispose d’atouts :

  • Un acquis culturel nourri par 6 générations d’amis ayant la même vision du monde et défendant les mêmes valeurs
  • Une organisation et des procédures sans doute efficaces mais qu’il  faut alléger
  • Un projet pour la société mais qui doit davantage s’identifier à sa pensée
  • Une approche propre à chaque continent.

Pour autant, si la motivation principale pour rejoindre le Rotary est toujours la même : faire partie d’un réseau amical et professionnel, il faut bien admettre que celle-ci est bien moins intense et aussi moins durable.

Car si l’idéal de servir a porté des générations de rotariens, il faudrait sans doute l’associer aujourd’hui à un projet plus concret pour  la société inspiré par les valeurs, le but et la mission du Rotary.

Message de vœux

Par Serge Gouteyron

Saluons, en ce début d’année, l’entrée en fonction de M. Antonio Gutteres comme Secrétaire Général des Nations Unies.

Elu à l’unanimité des pays membres (ce qui est exceptionnel), ancien 1er  ministre du Portugal et ancien haut-commissaire aux réfugiés, Antonio Gutteres tout comme son prédécesseur M. Ban Ki Moon est un ami du Rotary.

Rappelons, parce que nous en sommes fiers,  que le Rotary a participé à l’élaboration de la charte des Nations Unies et qu’il organise chaque année au siège de New York un séminaire d’échanges et de réflexion très suivi.;

Certes nous trouvons très insuffisante l’action du Conseil de Sécurité pour prévenir la guerre ou maintenir la paix dans le monde. Une réforme de son fonctionnement est nécessaire mais difficile à définir et encore plus à mettre en œuvre face aux grandes puissances et à leur droit de véto. Ce sera pourtant  l’un des objectifs du nouveau Secrétaire Général.

Il est en revanche un domaine dans lequel les Nations Unies réussissent bien si l’on en juge par les progrès considérables accomplis ces 15 dernières années dans le développement.

Les objectifs du millénaire ont été atteint à 50% dans l’éducation (scolarité des enfants et des filles – illettrisme), l’eau potable, la santé (sida, paludisme, mortalité infantile)

Pour autant, les 17 objectifs 2030 des Nations Unies pour le développement durable sont le nouveau défi de l’humanité. Parmi ceux-ci, j’aimerai citer le 16ème :

« Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques, justes » et ajoutons «  fraternelles ».

Parce qu’il résume bien l’ambition des Nations Unies, une ambition que partage  le Rotary International.

Toutefois, pour y parvenir vraiment, le Rotary (figure intellectuelle et morale), témoin de l’histoire récente devra organiser ses programmes dans ce but.

Mais l’essentiel sera de constituer un  grand partenariat sous l’égide des Nations Unies avec la société civile et les ONG ayant une couverture internationale, chacune s’inscrivant dans son domaine d’expertise (une  initiative du type de celle que nous avons réalisée pour éradiquer la polio).

A ce titre, le Rotary deviendrait le partenaire privilégié de l’ONU.