LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Deviens qui tu es !

Par Serge Gouteyron

Après le plan stratégique et le plan vision, le Rotary a maintenant besoin de préciser son rôle et son modèle dans la société du 21ème siècle.

Il nous faut rechercher des implications plus fortes autour des valeurs de l’humain, du développement, de la gouvernance.

Il nous faut évoluer de la fédération de clubs service vers un mouvement international de pensée et d’actions locales et internationales au service des communautés.

Ce qu’un Président des Etats Unis, Waren Harding avait parfaitement défini en 1921 pour la société américaine :

« Si je pouvais implanter le Rotary dans toutes les communautés, je pourrais garantir la tranquillité et la marche en avant du monde ».

Un projet pour lequel la vocation du club comme unité locale sera renforcée tandis que l’action internationale collective portera des programmes révélateurs de notre identité.

Mais un projet qui puisera toujours ses modalités dans la culture du Rotary et ses trois fondements : la culture professionnelle, la culture du service et la culture de la paix.

Partis des classifications professionnelles couplées à une approche plus saine des relations d’affaires, les rotariens ont ensuite bâti un code éthique professionnel : le critère des 4 questions d’Herbert Taylor.

La voie est maintenant ouverte pour que les valeurs humaines que sont la camaraderie, le respect de la dignité de chacun, la solidarité économique et individuelle s’expriment dans l’élaboration d’une nouvelle éthique du monde des affaires et de la vie.

La contribution des rotariens à cette exigence sociale devrait être aussi décisive qu’elle l’a été dans la rédaction de la charte des Nations Unies.

Partis de l’action de proximité du club de Chicago – les fameuses toilettes – jusqu’à engager le combat pour l’éradication de la poliomyélite, les rotariens ont défini leurs priorités : alphabétisation et éducation, eau et assainissement, prévention et traitement des maladies, santé de la mère et de l’enfant, développement économique pour lutter contre la pauvreté et la faim.

Si la mise en œuvre des priorités vise tout d’abord à améliorer les conditions de vie. Elles aussi participent à la construction de nouveaux équilibres sociaux.

La voie est ouverte maintenant pour agir un peu plus sur l’ordonnancement d’un monde amical et solidaire et rechercher des consensus pour lesquels le Rotary non confessionnel et non politique, peut faire valoir ses qualités de pacificateur et de régulateur.

La voie est ouverte également pour que le Rotary soit partenaire des task forces internationales en plus de celle de la Polio où son expertise est reconnue et particulièrement dans les domaines de l’éducation et de l’eau.

C’est aussi en 1921 que les rotariens ont ajouté à leurs 3 premiers buts, un 4ème but : celui de la compréhension mutuelle et l’aide à l’avancement de la paix.

C’est à ce moment là que le Rotary avait d’ailleurs atteint sa maturité spirituelle.

C’est ainsi que les rotariens se sont impliqués dans la création des institutions internationales et d’abord l’ONU et l’UNESCO.

Ils ont mis en œuvre de grands programmes pour la jeunesse, garant de leur idéal de paix et il y a 13 ans, ils ont parachevé leur action en créant les centres d’études pour la paix et la résolution des conflits.

La voie est ouverte maintenant pour que le Rotary puisse s’investir dans des partenariats d’envergure avec les institutions, qu’il soit considéré comme un acteur de paix dans la résolution des conflits et que sa voix se fasse entendre dans les manifestations internationales.

Ce sont là des bases pour lancer la réflexion sur le projet du Rotary pour le 21ème siècle. Un projet fidèle à son histoire mais surtout un projet susceptible de transcender les rotariens.

Les 5 valeurs fondamentales du Rotary

Par Serge Gouteyron

Plutôt que de mettre en avant les grands thèmes de son action, le Rotary met en avant les valeurs fondamentales qui guident les priorités de son action.

Ce sont ces valeurs, replacées dans le cadre rotarien, qui donnent le cap.

Ainsi l’action trouve son expression dans les programmes du Rotary et de la Fondation. Ces programmes et tout particulièrement ceux en faveur de la jeunesse, comme ceux liés aux axes stratégiques contribuent à la compréhension et au rapprochement des cultures et donc au final à l’idéal de paix.

Mais l’action est aussi dans la proximité. Celle qui vise à répondre aux attentes locales et à assurer la notoriété du club.

Ainsi la camaraderie et son réseau mondial. A elle seule, elle pourrait changer le monde. C’est le lien le plus fort qui existe aujourd’hui entre les rotariens car s’il y a une vision et des conceptions parfois différentes sur les cultures, ce n’est pas le cas pour la camaraderie : unique et identique, la camaraderie au Rotary transcende les rotariens.

Ainsi la diversité qu’elle soit religieuse, professionnelle, politique est aujourd’hui de fait plutôt une source de conflits ou à tout le moins de confrontation alors qu’au contraire au Rotary nous souhaitons faire de la diversité une force de rassemblement.

Ainsi l’intégrité qui recouvre la démarche éthique – professionnelle et personnelle -. Car la recherche éthique celle de l’équité et du respect, celle de la responsabilité sociale vont au-delà des normes éthiques. C’est une manière d’être et de faire.

Ainsi le leadership. Les rotariens sont par nature des décideurs mais pas n’importe quel leader. Ils sont surtout leaders par l’exemple et pour les valeurs humaines.

Et si le futur du Rotary est dans cette dimension éthique, amicale et même fraternelle à travers les trois cultures originelles : la culture professionnelle, la culture du service et la culture de la paix pour le développement économique, social et humain alors le Rotary sera l’une des grandes organisations de la société civile des prochaines décennies.

Une page d’histoire du Rotary : l’éradication de la poliomyélite.

Par Christian Michaud
Coordinateur « EndPolioNow » 2013 -2014 France et Maghreb

Les rotariens sont les pionniers de l’éradication de la poliomyélite. Ils sont toujours au cœur de l’action. Souvenons-nous que :

  • 1973, des rotariens du district 730 (USA) et du Guatémala organisent la vaccination d’un million d’enfants.
  • 1978, grâce au programme 3H le Rotary International prend le leadership et lance sa première grande opération aux Philippines en 1979.
  • D’autres campagnes se succèdent : Bolivie, Haïti, Sierra Leone, Maroc… Mais vacciner des enfants par petits groupes est insuffisant. Il faut vacciner tous les enfants d’un pays le même jour. Ce qui deviendra les Journées Nationales de Vaccination (JNV).
  • 1982, le Conseil d’administration du Rotary décide de « vacciner tous les enfants du monde contre la polio d’ici le centenaire du Rotary en 2005 ». C’est le programme Polio 2005 qui deviendra plus tard PolioPlus.
  • 1984, l’OMS reconnaît le statut d’ONG au Rotary.
  • Octobre 1984, la Commission Polio 2005, propose de :
    • réunir 120 millions de $ pour la vaccination de tous les nouveau-nés durant 5 ans.
    • fournir une armée de volontaires pour administrer le vaccin.
  • 23 février 1985, présentation du programme aux rotariens pour le 80ème anniversaire du Rotary et aux chefs d’états réunis pour le 40ème anniversaire de l’ONU. Un objectif : assurer une couverture vaccinale de 80 % dans le monde.
  • 24 mai 1988, à la Convention de Philadelphie, 219 350 449 $ sont réunis par tous les clubs du monde dépassant largement l’objectif. C’est au cours de la Convention que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose de définir comme objectif « l’éradication de la polio dans le monde ».
  • 1988, le Rotary, l’OMS, l’UNICEF et plus tard le CDC d’Atlanta (Centers for Disease and Prevention Control) créent l’Initiative Mondiale pour l’Eradication de la Polio (IMEP). C’est l’initiative de santé publique la plus importante du monde.

C’est vraiment, à ce moment, que tout commence !

Lorsque l’IMEP a été lancée, le poliovirus sauvage était endémique dans plus de 125 pays, paralysant plus de 1000 enfants par jour.

Depuis la première campagne de vaccination d’enfants aux Philippines en 1979, le Rotary et ses partenaires ont réduit le nombre de cas de polio de plus de 99 %.

Les progrès sont rapides et significatifs :

  • Le nombre de pays d’endémie a été réduit à 3 (Afghanistan, Pakistan, Nigéria).
  • Le nombre de cas de poliomyélite est de 223 fin 2012, contre 350 000 en 1988 (réduction de plus de 99 %).

Alors sommes-nous près de l’objectif ?

Il est difficile de répondre à cette question tant le défi est complexe.

Mais l’éradication est possible.

En effet :

  • l’homme est le seul porteur du virus ;
  • la durée de vie du virus n’est que de quelques semaines dans l’eau ou le sol ;
  • le virus a déjà été éradiqué de régions entières : continent américain, région Pacifique Ouest y compris la Chine et l’Europe ;
  • l’INDE n’est plus un pays endémique depuis le début de 2012. Ce succès, a montré la faisabilité de l’éradication.

Mais à condition :

  • d’avoir la volonté politique d’apporter le financement indispensable,
  • d’assurer une couverture vaccinale suffisante de plus de 90 % des enfants de moins de cinq ans,
  • d’améliorer la qualité de l’eau (inondations, eaux souillées). Le virus se transmet par l’intermédiaire d’eaux souillées ou d’aliments contaminés par les selles.

Il reste beaucoup à faire pour que ce possible devienne réalité. C’est pourquoi l’IMEP (rejoint récemment par la Fondation Gates) a établi un plan stratégique pour 2013-2018 fixant les étapes.

Il faut noter l’introduction progressive du vaccin injectable, celui que nous connaissons en Europe, et la certification globale de l’éradication en 2018.

La réalisation de ce plan nécessite un effort financier important, indispensable à son succès. Le budget est estimé à 5,5 milliards de dollars ! Lors du Sommet mondial sur la vaccination à Abhu Dabi,

4 milliards de dollars ont fait l’objet de promesses de financement (3/4 du budget total). La Fondation Bill et Melinda Gates apporte à elle-seule 1,8 milliard de $ !

Les postes importants sont les suivants :

  • Financement des campagnes de vaccination avec le vaccin oral,
  • Le coût des vaccins, le développement d’un vaccin injectable peu couteux et utilisable partout,
  • L’assistance technique aux pays,
  • Le coût de la surveillance et des tests de laboratoire,
  • La capacité de riposte aux flambées de cas de polio. (Ripostes intensives en cours aujourd’hui en Somalie et en Syrie),
  • Le stockage des vaccins,
  • L’utilisation des vaccins IPV (vaccin injecté) en utilisation de routine.

Nous n’avons jamais été aussi proches de l’éradication. Le Rotary et ses partenaires sont sur le point de faire de la polio la deuxième maladie éradiquée dans l’histoire du monde après la variole et, maintenant plus que jamais, nous avons besoin de l’aide de tous les rotariens.

Comme l’a dit Bruce Aylward, directeur général adjoint pour la polio à l’OMS « cela sera là votre don aux générations futures et l’incarnation même de la devise du Rotary : SERVIR D’ABORD « . Il a ajouté « la voix du Rotary est la principale arme que nous avons dans la guerre contre la polio« .

L’éradication de la polio est le programme phare du Rotary, dans l’avenir elle servira de repère pour les jeunes rotariens.

Les finances du Rotary et de la Fondation

Par Ian Riseley

Il n’est pas tous les jours facile d’être comptable. Certains pensent que seul l’argent nous intéresse, ce qui est loin d’être mon cas. D’un autre côté, je me rends compte que je possède une expertise professionnelle très utile à des organisations telles que le Rotary.

En conséquence, notre organisation m’a permis d’occuper les postes de trésorier du Rotary, de président de la commission des finances du Rotary, de vice-président de la commission Investissements et de président de la commission des finances de la Fondation Rotary.

Lorsque Serge m’a sollicité pour son blog, je n’ai donc pas été étonné qu’il me demande de parler des finances du Rotary.

Commençons par celles du Rotary International.

Le Rotary dispose de deux sources principales de revenus qui sont les cotisations et les retours sur nos investissements. D’autres revenus sont générés tels que la publicité pour le magazine, mais ils restent marginaux et concernent souvent des activités sensées s’autofinancer.

Les dépenses du Rotary peuvent être ventilées entre les activités suivantes :

  • Gouvernance
  • Services aux membres et programmes
  • Communications
  • Administration et systèmes informatiques
  • Finances
  • Stratégie
  • Opérations internationales
  • Ressources humaines, services juridiques et audit

Ses principales charges sont :

  • Salaires
  • Immobilier (bail commercial, entretien, etc.)
  • Soutien aux districts, notamment les enveloppes budgétaires des gouverneurs
  • Déplacements
  • Communication

Le budget élaboré chaque année doit être équilibré. Si un déficit est prévu, un recours à la réserve doit être approuvé à la majorité des trois-quarts par le conseil d’administration.

Le montant des cotisations ne peut être modifié que par le Conseil de législation qui se réunit tous les trois ans. Cela explique pourquoi une motion proposant une augmentation est généralement présentée à chaque conseil.

Avec un taux d’inflation annuel budgété à 3 %, l’augmentation annuelle des cotisations d’un dollar, qui permet d’augmenter les revenus de 2 %, s’avère insuffisante, ce qui oblige le secrétariat à poursuivre ses efforts pour contenir les coûts. En tant que vieux briscard des procédures budgétaires au Rotary, je peux vous garantir que beaucoup de temps et d’énergie sont consacrés à maintenir les dépenses au niveau le plus bas possible tout en fournissant le niveau de service nécessaire et auquel s’attendent les clubs et districts du monde entier.

Passons maintenant à la Fondation Rotary qui doit compter sur un nombre restreint de sources de financement. Puisque les dons aux Fonds annuel sont utilisés trois ans plus tard, cela ne laisse que les retours sur investissement, qui sont très volatiles, pour financer les frais généraux et les dépenses de recherche de fonds.

Nos frais généraux restent peu élevés, mais le système en place rend la gestion de la Fondation périlleuse lorsque nous devons traverser une période où les retours sur investissement sont maigres.

Une commission a été chargée de réfléchir à la question et ses recommandations seront bientôt étudiées par les administrateurs de la Fondation.

Ces dernières années, la plus grosse transformation qu’a connue notre système financier a été la décision de faire reposer l’ensemble de la masse salariale sur le Rotary en affectant équitablement certains coûts à la Fondation.

Une commission composée de deux administrateurs du Rotary et de deux administrateurs de la Fondation se réunit tous les ans pour fixer les montants à affecter à la Fondation. Je suis convaincu qu’une meilleure solution existe et il en sera d’ailleurs discuté dans les semaines à venir.

Ceux d’entre vous intéressés par les finances du Rotary peuvent consulter www.rotary.org où vous trouverez des états financiers vérifiés, ceux de l’exercice 2013 devant être publiés à l’issue de la réunion du conseil d’administration qui a lieu fin octobre.

Pour conclure, j’aimerais féliciter notre directrice financière Lori Carlson et son équipe qui administrent nos finances de manière très professionnelle. C’est un véritable plaisir de travailler avec eux.