LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

De l’influence du Rotary

Par Serge Gouteyron

Aujourd’hui encore nous restons subjugués par l’aventure incroyable des fondateurs du Rotary en 1905.

Réunir le monde des affaires dans des clubs d’amis.

Et par ce levier, contribuer à changer la société en y apportant compréhension, philanthropie et droiture.

Auquel s’ajoutera, en 1921, le plaidoyer pour la paix.

18 ans plus tard, le Président des Etats Unis, Waren Harding, devant les rotariens rassemblés à St Louis pourra dire :
 » Si je pouvais implanter le Rotary dans chaque communauté à travers le monde, je le ferais et je garantirais la tranquillité et la marche en avant du monde.« 

En 1942 à Londres, les rotariens et les ministres de l’éducation du monde libre imagineront pour l’après-guerre une organisation internationale chargée de promouvoir la culture de la paix par l’éducation afin « d’élever dans l’esprit des hommes les défenses de la paix. »
Ce sera l’Unesco.

En 1945 à San Francisco à l’initiative du Président des Etats Unis, les rotariens seront invités à participer à la rédaction de la Charte des Nations Unies.

Celle qui défend les principes universels et qui régit les relations entre les nations.

Cette Charte sera d’ailleurs diffusée et commentée dans tous les clubs Rotary

Durant ces 50 premières années de leur existence, les rotariens ont été, à leur place, des professionnels, privilégiant, dans leurs entreprises, la qualité humaine, une éthique et des citoyens plaidant pour la paix, la liberté et la justice.

Tandis que nombre de personnalités du monde civique, économique, culturel et scientifique partageant ces valeurs, entraient dans les clubs rotary.

L’influence par les idées !

A partir de 1950 et jusqu’à la fin du siècle, le Rotary connaîtra une expansion fulgurante. Il s’implante dans tous les pays libres.

De nouveaux programmes contribuent à l’accompagnement et au rapprochement international de la jeunesse : échanges de groupes professionnels, échanges scolaires, bourses, Ryla …

De nouvelles entités rotariennes prolongent le champ d’action du Rotary International : l’Interact, le Rotaract, les comités interpays, la presse rotarienne, le réseau des représentants, les amicales, les groupes d’action ….

L’engagement de service du Rotary se concrétise à travers le programme 3H.

Ce sera d’ailleurs un programme 3H aux Philippines pour la vaccination des enfants afin d’éradiquer la poliomyélite qui ouvrira la voie à l’action phare du Rotary.

En 1985, année du 80ème anniversaire du Rotary et du 40ème anniversaire de l’ONU, le Président du Rotary, Carlos Canseco à la tribune de l’assemblée générale promet de faire vacciner 80% des enfants dans le monde.

L’Initiative Polio Plus qui rassemble la société civile, les gouvernements et les institutions internationales est un bon exemple de partenariat mondial réussi.
Comme le dira le Directeur de l’Unicef, le Rotary International en est « la conscience morale ».

Initiative qui recevra 20 ans plus tard le concours décisif de la Fondation Bill et Mélinda Gates.

En 1989, la chute du mur de Berlin et la fin des régimes communistes en Europe centrale et orientale entraînent un vaste mouvement de création de nouveaux clubs rotary avec l’appui des comités interpays.

Le symbole de la liberté retrouvée…

En 2000, le Rotary lance les programmes des centres pour la paix et la résolution des conflits.

Programme souverain appelé à recevoir une consécration publique.

En 2005, le Rotary met en place son plan stratégique, puis sa vision et ce sera le plan d’action pour les 7 causes prioritaires du Rotary.

Causes qui rejoignent celles du noyau central des objectifs du millénaire des Nations Unies comme celles des objectifs 2030 pour le développement durable.

Des opportunités de partenariats en perspective.

L’influence par l’action !

Et maintenant ?
L’humanisme est en retrait devant l’identitaire, la culture de la paix devant les prétextes de guerre.

Les organisations de service sont fragilisées.

Regrettons aussi que le pouvoir social, moral et intellectuel du Rotary dans nos sociétés soit en recul par rapport à l’influence qu’il a pu exercer au siècle dernier surtout durant les 60 premières années.

Comment retrouver une partie de cette influence ?

Une question vitale pour nous.

Plus de droiture dans le monde des affaires

Par Serge Gouteyron

L’un des 3 buts de Paul Harris et ses amis lorsqu’ils ont créé le premier club Rotary à Chicago le 23 février 1905.

D’ailleurs l’adhésion au club sera subordonnée à l’exercice d’une profession – premier vecteur d’action de service dans la société et à l’observation de règles de haute probité.

Cependant entre 1906 et 1912, les rotariens se diviseront entre les partisans d’une aide directe aux intérêts d’affaires des membres et ceux qui au contraire, soutenaient que l’idéal de service ne saurait être confondu avec l’idée de gain.
À la convention de Portland en 1912, le débat sera tranché. Ben Collins et Paul Harris l’emporteront plaçant le service au-dessus de soi : Service Above Self – Servir d’Abord.

Arthur Sheldon de son côté fera valoir que l’art de vendre dépend du service que l’on rend. D’où la 2ème devise du Rotary « Que sert le mieux profite le plus ».
Une autre réflexion , plus philosophique, agitera les rotariens. Celle du conflit entre le désir du profit personnel et le devoir de servir autrui ; ou comment allier le succès et le bonheur dans le travail.

Ce que Paul Harris dira si bien  » je considère parfois le Rotary comme l’ébauche d’une philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur « .
Au fur et à mesure de la création de clubs, la doctrine rotarienne se consolide toujours dans le même esprit. En 1915 est adopté un code de probité.

Comment partager, faire connaître et appliquer l’idéal de service sur le lieu de travail ? Comment améliorer les relations entre les personnes ? Comment améliorer l’éthique dans la pratique des affaires ?

Beaucoup de questions mais une seule affirmation « aucune transaction n’est justifiée à moins que les 2 parties en bénéficient ».

Rechercher l’équité et le consensus dans les relations un mode d’action que l’on retrouvera 17 ans plus tard dans le critère des 4 questions.

En 1922, le code de probité évolue vers les codes de déontologie. Pour le Président du RI, Raymond Havens « la déontologie professionnelle est le fondement de la civilisation universelle ».

Cette année,145 codes de déontologie sont adoptés sous l’influence du Rotary dans la région de Chicago.

Guy Gundaker, Président du RI 1922/1923, écrira plusieurs codes de pratiques commerciales de différents métiers. « Il disait que l’un des grands apports du Rotary a été l’extension au domaine des affaires de la coopération et de la camaraderie rotarienne. »

En 1927, le Président du RI Arthur Sapp, souhaitera que « toutes les entreprises à travers le monde se dotent d’un code de déontologie inspiré du Rotary ».

En 1932, Herbert Taylor appelé pour redresser l’Aluminium Company, testera le critère des 4 questions : une démarche qui lie introspection et dépassement de soi « .le discernement de ce que la société perçoit comme juste » (Nietzche)

Dans ce que chacun fait, ou dit se poser d’abord les questions suivantes :

  • Est-ce conforme à la vérité ?
  • Est-ce loyal de part et d’autre ?
  • Est-ce source de bonne volonté et d’amitié ?
  • Est-ce équitable et bénéfique pour chacun ?

Herbert Taylor sera Président du Rotary en 1945.

Les rotariens de la première génération nous ont transmis intactes les bases d’une éthique professionnelle dont ils pensaient que la mise en pratique collective transformerait en mieux la société.

Aujourd’hui, nous retrouvons cet héritage dans la valeur intégrité. Promouvoir l’intégrité est l’une des 3 missions du Rotary.

Une initiative en ce sens renforcerait, je crois, notre organisation.

La Paix Rotarienne en Méditerranée

Par Serge Gouteyron

La recherche de la paix est un domaine dans lequel le Rotary International pourrait exercer une réelle influence en étant acteur.

Le concept de la culture de la paix a été prédominant de la fin de la guerre aux années 2000. Il reposait sur la quête d’une citoyenneté mondiale fondée sur la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité.

Mais aujourd’hui, nous sommes dans la paix positive, plus pragmatique. Il s’agit de conduire des processus de paix, visant à l’amélioration des conditions de vie, de résolutions des conflits, de dignité et de gouvernance qui peuvent être différents selon les régions du monde.

Les guerres idéologiques et les conflits de territoires mis à part, les bonnes volontés sont d’accord pour dire que la « paix est possible« .

D’ailleurs, nous avons un modèle pour la paix.

Ce sont les objectifs des Nations Unies pour le développement durable dont nous attendons dans un lointain lointain l’avènement de sociétés pacifiques, justes et fraternelles.

Mais il y a deux préalables indispensables.

D’abord, rassembler les bonnes volontés, religieuses, civiles, civiques et politiques pour créer l’espoir et ensuite, faire travailler ensemble les Etats et la société civile comme le Rotary a su le faire avec l’Initiative Polio Plus.

Faire prendre conscience, rassembler et agir, c’est la vocation du Rotary.

La zone géographique de la Méditerranée est un terrain d’action particulièrement significatif pour le Rotary dans laquelle s’expérimenteraient les conditions de la Paix Rotarienne. Et tout particulièrement dans le centre pour la paix d’Istanbul.

Constituer une task force des comités interpays sur les 2 rives de la Méditerranée, les lieux mêmes de « la Pax Romana » comme l’avait évoqué le regretté past directeur Orscelik Balkan lors d’une réunion au Conseil de l’Europe en 2010.

Jeter des ponts, tisser des liens amicaux, des liens culturels, économiques et même diplomatiques, comprendre l’autre à travers le dialogue des religions et des cultures pour créer les conditions du rapprochement et de l’entente.

Cette task force s’appuierait sur toutes les entités rotariennes et les partenaires impliqués dans les processus de paix : les groupes d’actions, les amicales, les peace corps, médiateurs sans frontières.

Chacun apportant sa vision personnelle.

Le but de cette task force étant de déclencher un vaste mouvement d’ »éducation pour la paix » en lien avec l’Unesco et l’Institut d’Economie et de la Paix.

Le corpus de la paix rotarienne en matière de paix positive sera défini par les centres pour la paix avec l’aide des collèges de diplômés, d’étudiants, de professeurs, de chercheurs et des rotariens.

Ce corpus sera intégré dans les modèles des axes stratégiques et particulièrement dans celui de la promotion de la paix.

Des actions de terrain seront mises en place à partir des projets « incubateurs de paix ».

Construire la paix sur les bords de la Méditerranée grâce à la diversité, l’inclusion et l’équité. Trouver les réponses aux problèmes majeurs sur les réfugiés, les migrations humaines, la pollution, les changements climatiques.

S’appuyer sur les femmes et les jeunes comme agents de paix de la culture méditerranéenne avec beaucoup d’efforts consacrés à la dignité pour tous.

L’unité entre les pays, entre les générations, entre les religions, entre les cultures autour de la Méditerranée sera d’abord le fait de rencontres de mouvements de jeunes que le Rotary doit non seulement encourager mais organiser lui-même plus fréquemment.

Les représentants du Rotary auprès des Organisations Internationales verront leur mission élargie à celle d’ambassadeurs pour la paix en y portant la voix du Rotary au plus haut.

Le Rotary devient ainsi un acteur de paix, engagé lui-même dans ce processus. Cela fait partie des nécessités d’avenir que notre organisation s’implique plus.

Contribuer à la construction de la « paix en Méditerranée » : une opportunité pour les rotariens d’y révéler par des actes leur influence dans la société.

L’Entreprise et le Rotary

Par Serge Gouteyron

Des réseaux professionnels au cœur de la cité

Au-delà de sa fonction d’acteur économique de référence, l’Entreprise porte aujourd’hui une nouvelle responsabilité sociétale et environnementale.

Le rapport de Nicole Notat et Jean Dominique Senard « l’Entreprise objet d’intérêt collectif  » (mars 2018) liste les observations et recommandations visant à renforcer ses performances dans ces domaines.

En particulier, les conditions de travail, la sécurité et la représentation des salariés, la pollution et la décarbonation, les relations externes à travers le cycle fournisseurs, clients, consommateurs.

La loi Pacte de 2019 jette les bases de l’entreprise à mission. Celle qui prolonge la performance économique par un engagement dans la société qui lui donne une « raison d’être supplémentaire« .

L’Union européenne a, de son côté, arrêté de nouvelles dispositions pour les années 2024 à 2028 pour les 50 000 entreprises de plus de 150 millions de chiffre d’affaires.

D’abord sur le zéro carbone mais aussi sur la mise en œuvre de grands principes comme la loyauté des pratiques, l’implication dans la communauté locale et une gouvernance participative.

Le monde de l’entreprise est riche de ses propres réseaux institutionnels : organisations patronales, chambres de commerce et des métiers, tribunaux de commerce.

A cette représentation historique se sont ajoutés cette dernière décennie des réseaux spécifiques de dirigeants d’entreprises en forte expansion : « les clubs business« .

De son côté, le Rotary International est une organisation de service dont les priorités d’action sont la promotion de la paix, l’éducation et la lutte contre l’illettrisme, le développement économique local, la prévention des maladies et la santé de chacun – rappelons son combat pour l’éradication de la poliomyélite – , l’accès à l’eau potable pour tous ainsi qu’à un environnement sain.

Priorités qui s’inscrivent dans les objectifs des Nations Unies pour le développement durable.

Surtout, le Rotary International, dès sa création, subordonne l’adhésion de ses membres à une « classification professionnelle« .

Cette classification conduit les rotariens à « considérer leur profession comme un vecteur d’action au sein de la société  » et  » à cultiver l’observation de règles de haute probité dans l’exercice de leur profession« .

Aujourd’hui, dans les clubs Rotary, femmes et hommes du monde des affaires, des professions libérales, sociales et civiques, comme leurs ainés, continuent de vivre leur idéal de service à travers leur devise « Servir d’abord« .

Les rotariens : un réseau professionnel engagé dans la cité.

Le colloque « l’Entreprise et le Rotary » du samedi 18 novembre 2023 à Lille sera l’opportunité pour le monde de l’Entreprise comme celui du Rotary de souligner la convergence de ces réseaux au service de l’intérêt collectif.

Une réflexion d’actualité.

Culture de la Paix et Paix Positive

Par Serge Gouteyron

Le concept de la culture de la paix a prévalu aux Nations Unies et à l’Unesco jusque dans les années 2000.

Une philosophie du 20ème siècle portée par l’éducation et la quête d’une citoyenneté mondiale fondée sur la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité.

Nourrie par les valeurs humanistes et la croyance que celles-ci allaient transformer la société et ouvrir la voie de la paix entre les nations.
Mais le monde a beaucoup changé après la guerre froide et la chute des régimes communistes.

Les Etats admis à l’ONU se sont multipliés tandis que conflits et guerres allaient croissants. Les migrations humaines se sont propagées sur toute la planète, du Sud vers le Nord. Les polarisations identitaires, religieuses ou ethniques ont engendré des foyers d’extrémismes de plus en plus violents.

Dans ces conditions le développement des populations – le 3ème pôle de l’ONU avec la Sécurité et les Droits de l‘homme – a trouvé une expression vigoureuse dans les objectifs du millénaire.

Améliorer la vie en faisant reculer les inégalités dans les domaines essentiels comme la pauvreté, la faim, la santé, la ressource en eau, l’illettrisme…

A partir de cette période, les Nations Unies et son Secrétaire Général, Antonio Guterres formalisent le nouveau concept de Paix Positive.

La Paix par le service et la cohésion sociale.
Celle qui résulte de l’organisation des sociétés suivant l’état de droit, un capital humain, éduqué peu de corruption et une gouvernance démocratique et participative.

Concept qui trouvera tout son sens avec les objectifs 2030 des Nations Unies pour le développement durable puisqu’il s’agit de construire un monde plus équilibré dans lequel la dignité humaine sera renforcée.
Un modèle qui anticipe des sociétés pacifiques, justes et fraternelles.

Le Rotary International a accompagné cette évolution depuis la création des comités interpays en 1950, ses programmes pour la jeunesse – des échanges scolaires aux bourses, le Rotaract, l’Interact – les groupes d’action, les amicales, jusqu’à son programme phare des centres pour la paix.

Les priorités d’actions de notre organisation avec les 7 axes stratégiques s’inscrivent dans la lignée des objectifs du développement durable et de la Paix Positive.

Comme un des leaders des acteurs de la société civile et comme organisation internationale qui a participé à l’écriture de la charte des Nations Unies et à la création de l’Unesco , le Rotary International aurait toute légitimité à devenir partenaire des Nations Unies pour la réalisation des objectifs 2030.

Car aujourd’hui, il n’y a qu’un seul chemin pour la paix, susceptible de rassembler et de réussir, c’est celui d’une transformation progressive du monde par le développement économique, social et humain , la force des femmes et l’impulsion de la jeunesse.

Le long chemin de la Paix : Lille 15 octobre 2022 2 Prix Nobel de la Paix Dr Denis Mukwege et Mme Ouided Bouchamaoui

Créons de l’espoir

Par Serge Gouteyron

Créons de l’espoir dans le monde sera le thème du Président élu 2023/2024, Gordon Mac Inally.

Un thème qui rappelle celui de Mat Capparas en 1986/1987 « le Rotary apporte l’espoir » mais dont il se différencie fortement puisqu’il fait reposer cet espoir sur l’action personnelle des rotariens.

Le Président élu retient principalement 2 domaines pour lesquels il appelle à l’engagement des rotariens : la promotion de la paix et celle de la santé mentale.
Pour Gordon Mac Inally, la promotion de la paix consiste d’abord pour les rotariens, dans les pays en guerre ou en conflits, à aider directement ceux qui sont touchés mais aussi à contribuer à la prise de conscience collective que « la paix est possible » : que les idées et valeurs du Rotary là où elles sont implantées créent de l’espoir pour une paix durable.

La promotion de la santé mentale et du bien-être que Gordon Mac Inally introduit pour la première fois dans les préconisations du Rotary consiste à aider ceux que les différentes crises économiques ou sanitaires, comme les difficultés inhérentes aux sociétés humaines, ont rendu vulnérables et en prolongement, comment le Rotary peut aider les établissements de santé mentale et les soignants.

Plus généralement, il s’agit pour les rotariens d’ouvrir plus leur cœur, d’être d’abord bienveillants et disponibles face à des désespoirs visibles ou invisibles.

Un thème, 2 domaines d’action mais une seule attitude : accueillir l’autre, notre prochain , notre double dans les valeurs de l ’esprit et celles de l‘humanisme.

Le long chemin de la paix : La contribution du Rotary

DECLARATION

Les gouverneurs des districts Hauts de France et Belgique Luxembourg remercient les 1 200 participants à la conférence « le long chemin de la paix » à Lille le 15 octobre 2022.

La force des femmes

Face à l’extrémisme violent et le viol des femmes comme arme de guerre dans la sud Kivu à l’est de la république démocratique du Congo.

Le Dr Denis Mukwege et ses équipes « réparent » les femmes mutilées et les accompagnent sur la voie de la réinsertion dans l’hôpital de Panzi, fondé en 1999.

70 000 survivantes de violences sexuelles y ont été prises en charge. 5 à 7 femmes y sont reçues chaque jour.

Le Dr Denis Mukwege a été honoré en 2018 par le prix Nobel de la Paix.

Il écrit dans « la force des femmes » : « si l’on remet les clés du pouvoir à une femme, il y a plus de chances qu’elle conduise les réformes indispensables pour faire de ce monde un endroit plus sûr et plus juste ».

Les Nations Unies ont observé également que la participation des femmes dans un processus de paix c’est 30% de chances de succès en plus.

De son côté, le Rotary International et sa présidente 2022/2023 Jennifer Jones comme le Président Shekhar Metha 2021/2022 ont fait de l’éducation et de l’autonomisation des femmes et des filles une priorité de leur mandat.

Les bénéfices recueillis dans cette conférence -partenaires et inscriptions – abondés par les districts et la Fondation Rotary – seront consacrés à de nouveaux investissements pour l’hôpital de Panzi.

Les droits humains

La sécurité – les droits de l’homme et le développement sont les 3 piliers de la charte des Nations Unies.

Les 4 associations de la société civile tunisienne qui ont formé le dialogue national en 2011 dans le prolongement du printemps arabe sont parvenues à instaurer un processus électoral démocratique.

Elles ont reçu le prix Nobel de la paix en 2015 dont Mme Ouided Bouchamaoui, présidente de la Fédération des industries. Son intervention, ce jour, portait sur la paix par le développement et l’éducation.

L’Europe, ses peuples, ses institutions ont vécu 77 ans sans guerre. Mme Maria Arena, présidente de la commission des droits de l’homme au Parlement Européen, rappelle combien il est vital pour chacun de jouir de la liberté de penser, de réunions et de croyances. D’être assuré d’une protection juridique en cas d’oppression et de n’avoir jamais à subir la crainte et le besoin.

Les lois évoluent avec le temps. Les étudiants de l’école européenne des sciences politiques de l’université catholique de Lille souhaitent faire émerger l’idée d’intégrer la dimension du genre dans l’ensemble des politiques de l’Union Européenne.

L’Union Européenne souhaite un tribunal spécial pour juger les auteurs des crimes.

A cet instant, saluons la mémoire de René Cassin, rotarien et membre fondateur du club de Lille – le 1er président de la cour européenne des droits de l’homme – prix Nobel de la paix 1969.

La contribution du Rotary

Historiquement le Rotary International a participé à l’élaboration de la charte des Nations Unies et à la création de l’Unesco pour « préserver les générations futures du fléau de la guerre« .

Dans cet esprit, de culture de la paix, de compréhension de l’autre, les rotariens allemands et français ont lancé à Strasbourg en 1950 le 1er comité interpays pour renouer des relations amicales et construire la paix en Europe.

Face à l’invasion de l’Ukraine, la Fondation Rotary, les districts, les clubs, les comités interpays, les amicales ont apporté un soutien et un accompagnement considérables aux réfugiés et à la population.

Les comités interpays par la voix de son président ont annoncé 2 initiatives pour le dialogue entre rotariens dans les pays en conflit : Ukraine/Russie et région méditerranéenne.

Depuis 1985, le Rotary organise aux Nations Unies à New York « la journée du Rotary ».

Le réseau des représentants du Rotary auprès des organisations internationales (ONU et autres) perpétue et conforte la présence du Rotary. Renforcer ces réseaux renforcera la paix.

A partir des années 60, les clubs Rotary misent sur la jeunesse – à travers les échanges scolaires internationaux – l’Interact et le Rotaract – pour favoriser le dialogue interculturel.

Rotary et Rotaract représentent aujourd’hui un ensemble de 1 400 000 membres.

Durant les 2 dernières décennies domine le concept de la paix positive pour renforcer la cohésion interne des sociétés.

En 2002, les « Centres pour la paix  » installés dans des universités prestigieuses ouvrent aux étudiants en master un accès professionnel aux Institutions Internationales et aux ONG.

Certains étudiants ont pu créer leur propre centre de prévention des conflits.
L’Institut de l’économie et de la paix – partenaire du Rotary International – propose aux rotariens une formation individuelle en ligne.

Depuis 2005, le Rotary et sa Fondation concentrent leurs ressources aux actions relevant de 7 causes primordiales : paix – éducation – eau et assainissement – maladies – santé de la mère et de l’enfant – développement local – environnement plus l’éradication de la poliomyélite le combat intime débuté en 1985.

La construction de la paix se voit aujourd’hui au travers d’un projet commun à long terme Etats/société civile sur la réalisation des objectifs des Nations Unies pour le développement durable.

Projet pour lequel les impulsions données par les organisations de jeunesse comme le Rotaract seront décisives.

Un modèle qui anticipe l’avènement de sociétés justes et fraternelles.

La paix par le service

La paix sociale

La région des Hauts de France n’est pas épargnée par les fractures territoriales, sociales et beaucoup de femmes et d’hommes très éloignés de l’inclusion doutent et renoncent.

Des structures sociales comme Vitamine T et son président André Dupon cherchent à les réconcilier avec eux-mêmes et avec la société.

Un exemple de diversité, d’équité et d’inclusion

Etendre notre portée

Imaginons avec la Présidente 2022/2023, Jennifer Jones, le Rotary comme une conscience morale dans le domaine de la paix.

Lille le 15 octobre 2022

Le long chemin de la paix

Gros succès de la conférence de Lille France : « Le long chemin de la paix » du 15 octobre.

1200 participants enthousiastes

2 prix Nobel de la Paix : Mme BOUCHAMAOUI 2015 et le Dr MUKWEGE 2018.

Les comités inter pays du Rotary avec l’Ukraine et la Russie.

La société civile, les institutions internationales et le Rotary.

Construire la paix en renforçant l’influence du Rotary et celle des institutions internationales.

En s’appuyant sur la force des femmes et l’impulsion de la jeunesse.

En réalisant les objectifs des Nations Unies pour le développement durable

Serge Gouteyron

Les Comités Inter-Pays : Le premier programme du Rotary dédié à la paix

Par Serge Gouteyron

En 1950, à Strasbourg, les rotariens allemands et français créent le 1er comité interpays

Se comprendre, renouer des relations amicales après 2 guerres mondiales, et avancer ensemble pour construire la paix en Europe, telles étaient leurs motivations.

1950 n’est pas neutre.

L’ONU et l’Unesco venaient elles-mêmes d’être créées. L’ONU pour « préserver les générations futures du fléau de la guerre » et l’Unesco pour « élever dans l’esprit des hommes les défenses de la paix ».

2 organisations pour lesquelles le Rotary International et les rotariens es qualités prirent une part active :

  • Dans la rédaction de la charte des Nations Unies en 1945 à San Francisco
  • Dans la conférence des Ministres de l’Education en 1942 à Londres : celle qui décidera de la création de l’Unesco.

D’ailleurs le Rotary organisera chaque année à l’ONU à New York, « la journée du Rotary» interrompue pendant la guerre froide mais reprise depuis 1985 sans discontinuer ; complétée ces dernières années par des « Rotary Day » à l’Unesco.

Penser et agir pour la paix fait que très vite, d’autres comités interpays fleurissent tandis que les gouvernements des 6 pays fondateurs dessinaient les contours de la future Europe.

Les rencontres rotariennes interpays s’étendront bientôt à l’Afrique francophone et au Proche Orient puis ce sera l’Amérique du Sud contribuant à renforcer un arc culturel et humaniste en lien avec leurs aspirations d’émancipation et de progrès.

Chaque année jusqu’en 1988, l’assemblée générale des comités interpays se tiendra à Strasbourg au Conseil de l’Europe. Les Présidents du RI  seront très souvent présents ou représentés tout comme les hauts dirigeants de la communauté européenne.

La chute du mur de Berlin en 1989 ouvre pour les comités une nouvelle vocation dans laquelle ils vont être particulièrement dynamiques : celle de la renaissance et de l’expansion du Rotary en Europe centrale et orientale.

Le Rotary et les comités interpays, nouvellement créés, étant pour ces nouveaux rotariens l’incarnation de la liberté retrouvée et de l’amitié par-delà les frontières.

Les manifestations internationales des comités se multiplient bien que le Rotary ait arrêté leur financement :

à Montpellier en 1992, à Lille en 2001, à Antibes Juan les Pins en 2003  – conférence présidentielle –  à Istanbul en 2007, à Cannes en 2008 « la paix est possible »  – toutes en présence du Président du RI –

aux conventions de Birmingham en 2009 et  de Montréal en 2010 et dans les instituts européens.

En 2007, une association américaine « les amis de la Russie » se transforme en comité interpays Etats Unis /Russie.  Il reçoit sa charte à Evanston,  ce qui  favorisera par la suite l’implantation des comités  aux Etats Unis.

L’organisation et les procédures propres aux comités interpays  : les 2 sections et leur gouvernance, le coordinateur national sont approuvées en 2007 par le Conseil d’Administration du Rotary. Le Conseil Exécutif est ainsi investi de la promotion internationale et des relations avec le siège du RI.

Puis ce sera Bucarest en 2008, Tunis en 2009, Strasbourg en 2010, Berlin en 2011 et  l’Unesco en 2015.

Jusqu’à la pré convention de Taïpei en 2021 (virtuelle cause covid) entièrement consacrée aux comités et à leurs opportunités de service, une première dans leur histoire qui fait date.

Les pays d’Asie ont adopté le concept et créé un comité Indes/Pakistan.

Une innovation : les rotariens de 7 pays du sud est asiatique se sont constitués en comité interpays.

Aujourd’hui on compte 500 comités autant d’ambassades de dialogue pour la paix, apolitiques et non confessionnelles.

Avec le nouveau siècle, la recherche de la paix a aussi évolué. Après la notion de « culture de la paix » l’organisation des Nations Unies et l’Unesco prônent « la pérennisation de la paix » et « la paix positive ».

Le Rotary International contribue à la paix positive par sa vision du monde, par les 7 causes qu’il défend, ses comités interpays, son réseau de représentants auprès des Institutions Internationales, ses programmes d’échanges pour les jeunes, ses bourses, ses centres pour la paix, ses amicales d’action.

Pour les Institutions Internationales l’ambition de transformer le monde reste possible à travers la mise en œuvre du grand plan de développement des Nations Unies :  les objectifs du développement durable : un modèle intégrateur qui identifie les modalités et conditions préalables à l’établissement de la paix

Réussite subordonnée à des engagements fermes et  à une initiative de coopération mondiale  société civile/gouvernements..

D’ici là les comités interpays continueront à établir des ponts d’amitié, à ouvrir la voie diplomatique de l’aide, de la compréhension et du dialogue dans les zones de conflits, à faire partager leurs soucis de loyauté et d’équité dans les relations humaines, et à agir en responsabilité sociale.

Avançant avec d’autres bonnes volontés sur le « long chemin de la paix ».

Retourner au cœur du Rotary – Guérir un monde divisé et bâtir une société civique solide dans le monde post-pandémique

Par Serge Gouteyron et Ed Futa

Notre monde n’a jamais été aussi polarisé. Cette division, résulte de différences politiques, religieuses et culturelles, mais aussi d’inégalités socio-économiques, aggravée par la pandémie de coronavirus. Cette crise mondiale se joue dans l’arène politique mais également dans la société civile.

Lors d’une récente enquête mondiale menée par le centre de recherche indépendant Pew, environ 60% des personnes interrogées dans 17 pays d’Europe, d’Asie et du Nord ont déclaré que leurs pays étaient plus divisés qu’auparavant. Aux États-Unis, c’est 88 %.

Alors que nous réfléchissons à notre avenir collectif, nous nous demandons si l’ambiance actuelle de négativité et de polarisation peut être inversée et si nous pouvons créer un environnement où nous valorisons ce que nous avons en commun dans le respect, l’intégrité et l’espoir tout en reconnaissant nos différences.

Quel rôle le Rotary devrait-il jouer pour réduire les divisions qui dévorent le monde et exercer une influence positive dans les sociétés civiles ? Par exemple, en Europe et en Afrique, il existe des comités interpays. Ces comités se réunissent de manière informelle, ils atteignent un haut niveau de compréhension dans leur communauté. Cela met en évidence le rôle central de la communication au niveau personnel, social et communautaire pour atteindre l’objectif de compréhension et d’acceptation mutuelles.

Le Rotary a une longue histoire de promotion de la société civile. Lors de sa convention de 1921 à Édimbourg, en Écosse, les délégués ont amendé la constitution de l’association pour inclure l’objectif « d’aider à l’avancement de la paix et de la bonne volonté internationales grâce à une communauté d’hommes d’affaires et de professionnels de toutes les nations unis dans l’idéal de servir du Rotary. ” Parallèlement, les Rotariens ont joué un rôle historique avant et après la Seconde Guerre mondiale dans la construction de la paix par leur contribution à la création d’institutions internationales.

Jean Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français et président de la Fondation Prospective et Innovation, a un jour décrit le Rotary comme « une conscience morale dans les domaines de la paix et de l’éthique ». « Vous exercez une influence bénéfique dans la société civile« , a-t-il déclaré à Serge Gouteyron, vice-président du Rotary (2004 -2005). « Le Rotary est une force transversale avec une présence locale qui favorise la conception d’une gouvernance mondiale et locale.« 

Alors que les divisions politiques deviennent plus intenses ; il est tout à fait opportun pour le Rotary de revenir à son cœur de mission et rétablir les liens autrefois solides entre nos clubs et les élus. Cela encouragera et inspirera une relation renforcée par la confiance mutuelle et l’engagement de chacun pour faire le bien.

Pour élargir notre impact au sein de la communauté, nous recommandons que :

1. Les présidents de club et leur commission rencontrent leur maire ou les dirigeants de la communauté locale en les invitant aux réunions du Rotary pour promouvoir la cohésion sociale grâce aux actions du Rotary. Notre objectif est de rétablir une relation entre nos Rotary clubs et leurs communautés locales. C’était la procédure opérationnelle classique dans nos clubs les plus performants.

2. Les gouverneurs de district et leur comité encouragent les mêmes relations avec les dirigeants des régions pour créer des ponts grâce aux divers programmes et partenariats.

3. Le président et les administrateurs du Rotary recherchent activement une audience auprès des dirigeants mondiaux des gouvernements, des entreprises et des chefs spirituels pour encourager un dialogue ouvert et l’opportunité de promouvoir la paix et le développement pour bâtir une société plus pacifique.

4. Les représentants du Rotary renforcent l’influence du Rotary dans les différentes institutions internationales par leurs contacts personnels au sein de leurs organisations respectives. Ce faisant, nous mettrons en évidence l’outil le plus efficace de la diplomatie. Rien ne remplace une relation personnelle pour permettre un partenariat efficace pour bâtir des communautés plus fortes.

5. Le Rotary et les Rotary clubs renforcent leur rôle dans la promotion de la compréhension internationale par le biais des contacts personnels – des actions internationales, les échanges de jeunes, les bourses d’ambassadeurs, les centres pour la paix, etc…

6. Ces suggestions et d’autres ne constituent pas un nouveau programme ou une nouvelle approche pour le Rotary. C’est revenir à l’un de nos fondements fondamentaux, à savoir viser à être le reflet fidèle de l’ensemble de nos communautés, de leurs caractéristiques et de leurs profils. Dans un passé pas trop éloigné, presque tous les clubs Rotary avaient traditionnellement des membres dirigeants de leurs communautés ; villes, villes, États ou gouvernements nationaux en tant que membres (actif ou honoraire).

Nous n’avons pas besoin de nouvelles règles ou politiques RI pour que cela se produise ; nous devons inviter ces dirigeants à se joindre à nous pour faire de leurs communautés le meilleur endroit où vivre.

La pandémie de Covid-19 a fait des ravages dans le monde, mais elle a aussi créé une nouvelle dynamique, nous permettant d’unir et de mobiliser tous les Rotariens pour devenir une nouvelle force dans la construction d’une société civile post-pandémique.

Serge Gouteyron, Ed Futa et Cyril Noirtin au Palais des Nations (ONU Genève)