LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Le Rotary, j’y crois !

Par Serge Gouteyron

Convaincu que le Rotary par ses vertus et ses actes devait jouer un plus grand rôle dans la société civile, j’allai m’efforcer comme gouverneur de vivre et faire vivre le Rotary à travers la dynamique des clubs.

˝Vivre le Rotary˝ sera le titre de la publication mensuelle du district.

Je pensai que diffuser l’idéal rotarien partout permettrait de conquérir (et garder) de nouveaux rotariens.

Petit rappel : le plan de leadership du district (lancé sous la présidence de Carlo Ravizza), faisait du gouverneur l’envoyé spécial « relations publiques » du Président du Rotary ;

Et d’abord, quel rotary présenter : ce sera l’objet de la première édition de « Rotary mode d’emploi » (il y en aura 8 derrière) – la culture du Rotary portée par l’amitié et fondée sur l’éthique professionnelle, le service à autrui et la recherche de la paix-.

J’allai être aidé par le Président du Rotary 2000/2001, Frank Devlyn. Son thème « Faire prendre conscience et agir » s’inscrivait dans cette démarche.

Frank Devlyn à Lille

Vous savez Frank Devlyn, le Président qui lança 20 task forces : une dans chaque domaine du Rotary. Frank me fit l’amitié de présider à Lille, une conférence sur les comités interpays. Il y prononça cette phrase restée célèbre dans l’univers des CIP : « si les comités interpays n’existaient pas, il faudrait les inventer ».

Une soirée grandiose et chaleureuse comme nous les aimons, sous la coupole art déco de la Chambre de Commerce, clôtura cette journée.

Nous allons être également actifs dans les relations extérieures : à Moscou, à St Pétersbourg, à Beyrouth, à Amman, à Lublin, à Tunis, des visites amicales mais aussi ˝diplomatiques˝ et fraternelles, en particulier au camp d’extermination de Majdanek.

Le prix de la paix et de la compréhension mondiale, décerné aux sœurs ursulines de Pombal (Sénégal), bien relayé par les médias, sera une belle opportunité pour placer le rotary aux côtés d’acteurs de la société civile.

Prix de la paix
J.Duquesne – S.Gouteyron – la représentante des sœurs ursulines – Ph Vasseur
La représentante de la Mairie de Lille – Jean Maniglier – Mgr Defoi

L’université catholique de Lille, la mairie, l’évêché, une banque régionale (financeur du prix) et l’écrivain journaliste Jacques Duquesne.

Autre moment d’émotion et de relations publiques intenses : les 90 enfants de la troupe de chants et de danses Loktev du Palais de la jeunesse à Moscou invités par le district et le CIP France Russie pour 10 spectacles dont un à l’ambassade de Russie en présence de l‘ambassadeur, des personnels et des familles, un comité d’honneur prestigieux – émerveillement du public devant le talent, la beauté et l’histoire. Une image rafraichie de la Russie -.

Splendeur russe du Loktev

Au total 3 tournées (1996, 2000, 2010, la dernière lors de l’année de la Russie en France), placées sous la bannière de l’éradication de la polio – 30 séances et 20 000 spectateurs.

Restons à Moscou pour la création d’un centre de protection maternelle et infantile destiné à lutter contre les thromboses (35% des causes de décès à l’accouchement) : formation de médecins, fourniture de matériel d’analyse et publication d’un carnet de santé grâce à l’étroite collaboration entre l’académie médicale de Moscou et la faculté de médecine catholique de Lille.

Notre implication auprès des jeunes dans le concours d’expression orale, le trophée des jeunes talents de la musique, le Ryla (confié aux clubs ardennais), les échanges scolaires, les rencontres internationales d’été (confiées aux clubs de l’Aisne) sont autant de possibilités d’approcher les familles et de nous faire connaitre.

Dans une région où le chômage des jeunes pèse lourd sur l’environnement humain, la promotion de l’enseignement technique et professionnel, de l’apprentissage, des réseaux de parrainage, des entretiens d’embauches seront nos priorités, et nous recevrons, pour cela, à l’assemblée de district, l’appui officiel du Préfet de Région.

Assemblée de district à Denain
P. Mériaux (†) – M. Brabant Maire (†) – M. Millon sous préfet
G.Derasse – S. Gouteyron – M. Pautrat préfet de région

Je fondai quel qu’espoir sur le colloque « l’éthique et le rotarien » dans les locaux de la faculté dentaire à Lille. Nous avions invité 2 personnalités de premier plan sur le sujet : M. Jacques Benoit (auteur de Graine d’éthique) et le professeur Christian Hervé de l’Hôpital Necker.

L’exigence éthique des rotariens : un enjeu pour leur futur.

Pierre Lafforgue – Serge Gouteyron – Jacques Benoit – Pr Christian Hervé

Deux initiatives à la conférence de district permirent au Rotary de s’ouvrir sur la cité. Le public sera convié à la table ronde sur l’Europe (personnalités locales et parlementaires européens) mais surtout le Rotary offrit à toutes les associations valenciennoises une après-midi récréative qui eut son succès. Succès également pour la saynète des rotaractiens sur leur vision d’un club rotary…

Conférence de district qui se clôturera par une soirée animée par 30 rotariens russes et 20 jeunes en visite professionnelle dans le district en provenance de Pologne, Roumanie, Liban et Tunisie.

Rotary international à jamais !

Nous avons atteint, je crois, le but fixé : faire connaître le Rotary dans toutes les strates de la société (pour autant, les effectifs n’ont pas fondamentalement progressé 2 clubs créés).

Et ˝garder l’esprit˝ d’une communauté fraternelle et vivante.

Ceci dit quinze années plus tard, je pense toujours qu’une mission essentielle du gouverneur est d’installer le Rotary et sa culture au cœur de la société.

Et d’abord, dans les lieux d’influence politique, économique, professionnelle, universitaire, artistique avec une écoute toute particulière pour les préoccupations des nouvelles générations d’y à z.

Si la culture du Rotary, aujourd’hui comme hier, est une réponse aux questions du temps, la vie de club, elle, évolue et se prépare à de nouveaux modèles.

Les présidents de clubs et l’équipe du gouverneur

La genèse des Groupes Multidistricts d’Information du Rotaract

Par Cyril NOIRTIN

Si aujourd’hui les organisations rotaractiennes comme la Coordination Nationale Rotaract France ou E.R.I.C. (European Rotaract Information Center) bénéficient du soutien du Rotary, il faut savoir que ces organisations se sont créées sans l’approbation du Rotary International.

Pour bien comprendre cela, il faut revenir à la création même du Rotaract.

Tous les ans, le 13 mars, nous célébrons l’anniversaire de l’octroi de la première charte Rotaract au club de Charlotte en Caroline du Nord. Mais en réalité, c’est une longue histoire qui a précédé la création officielle du Rotaract.

Dès les années 50, de nombreux clubs de jeunes adultes ou d’étudiants ont été créés et parrainées par des clubs Rotary. Ces clubs vont fonctionner de manière « non officielle » et sous différents noms.

On trouve ces clubs essentiellement en Europe (sous le nom de Cercle Paul Harris) et en Australie.

En 1959, André Geubel, président fondateur du Cercle Paul Harris de Peruwelz en Belgique, décrivait son club comme « Un immense navire faisant route vers la paix et l’entente, battant pavillon de l’amitié, ayant comme gouvernail Servir et comme équipage tous les jeunes de bonne volonté ».

Ces organisations vont connaître une expansion importante mais essentiellement en Europe.

En 1965, ce mouvement commence à émerger aux USA suite à la création 3 ans plus tôt des clubs Interact dont les premiers membres atteignent alors l’âge limite.

C’est à partir de ce moment là que les dirigeants du Rotary International et le président Luther H. Hodges vont prendre conscience de l’importance de ces clubs et de leurs actions.

C’est ainsi qu’en 1968, le Conseil Central décida d’adopter ce mouvement et d’en faire un programme officiel du Rotary International. La première charte fut délivrée le 13 mars 1968 au club de Charlotte.

Bien qu’officiellement le Rotary International annonce que le Rotaract est né au États Unis car le premier club à recevoir officiellement sa charte fut américain, on ne peut pas oublier qu’un grand nombre de ces clubs de jeunes adultes affiliés au Rotary ont changé leur nom et ainsi rejoint la nouvelle organisation tout de suite après la création du club de Charlotte.

Ces mouvements furent la base qui permit au Rotaract de se répandre immédiatement dans le monde entier. C’est aussi pour cette raison que le Rotaract a longtemps été très développé et structuré en Europe et en Asie-Pacifique alors qu’il est longtemps resté très faible en Amérique du Nord.

En effet, après sa création officielle, le mouvement Rotaract sera pendant de nombreuses années considéré par le R.I. comme une simple action d’intérêt public d’un club Rotary.

Dans les années 80, alors que le programme Rotaract a continué à se développer et à s’étendre, l’administration du Rotary International a été incapable de suivre cette évolution et cette croissance et donc en conséquence n’a offert à ce programme que des services très limités voire inexistants. De plus l’évolution importante du Rotaract dans le monde, n’est pas apparente au Etats-Unis où le programme connaît des difficultés à ce développer. De ce fait, le Rotaract n’apparaît pas comme une priorité aux yeux de l’administration centrale du RI à Evanston.

Les années 90 vont marquer un tournant dans son histoire avec la création des Groupes Multidistrict d’information.

Tout est parti d’une grande réunion des Comités Inter-Pays du Rotary qui fut organisée à Strasbourg en 1987 au Conseil de l’Europe.

Près de 80 Rotaractiens venant des principaux pays européens avaient été invités à participer à cette réunion pour réfléchir sur une action qui favoriserait la communication du Rotaract en Europe.

A cette réunion, les Rotaractiens prirent conscience qu’aucun outils de networking existait pour le Rotaract. Il n’y avait pas d’annuaire, pas de newsletter. (Nous sommes en 1987 il n’y a ni Internet, ni Facebook et seuls une poignée de Rotaractiens ont accès à un fax).

Jan Huygens

Sous l’impulsion du Représentant Rotaract du district 217, Jan Huygens, et avec l’aide des Rotary clubs de Belgique, un groupe de Rotaractiens Belges décidèrent de créer un bureau européen du Rotaract et d’organiser, en mars 1988 la première Convention Européenne à Anvers qui accueillit 300 Rotaractiens venus de 16 pays Européens. Au cours de cette convention, le Centre d’information Européen du Rotaract (E.R.I.C. : European Rotaract Information Center) fut officiellement créé. Son rôle, distribuer un bulletin d’information en anglais auprès des clubs Rotaract d’Europe et éditer un annuaire européen du Rotaract.

Il ne fait aucun doute que la mise en place d’E.R.I.C. inspira les Rotaractiens français à créer quelques mois plus tard la coordination nationale.

A l’origine, ces organisations n’étaient pas reconnues par le Rotary International, qui voyait d’un très mauvais œil leur création et leur fonctionnement. En effet, le Rotary International n’a jamais été favorable à des organisations nationales ou continentales. Sa structure est basée sur une seule entité internationale qui est en relation directe avec les districts et les clubs.

Cependant, ces organisations rotaractiennes ont su rapidement montrer leur efficacité et leur capacité à diffuser l’information auprès du Rotaract permettant à ce dernier de se développer et par la même de faire progresser la connaissance de l’idéal Rotarien auprès des jeunes.

Pendant trois ans, ces organisations Rotaract vont rallier à leur cause de plus en plus de responsables Rotariens. Mais l’appui le plus déterminant sera celui de Rebecca D. Fritz, employée au siège mondial du Rotary et responsable de la division « Community Service » Très vite, Rebecca Fritz avait pris conscience que le secrétariat du RI ne pouvait pas satisfaire aux besoins de communication et d’interactions d’une organisation mondiale de jeunes adultes dont les exigences et les effectifs grandissaient tous les jours. A partir de 1991, elle va se rapprocher des responsables d’E.R.I.C. et ensemble ils vont travailler sur la reconnaissance des organisations multidistrict Rotaract.

En novembre 1991, le président du Rotary International Raja Saboo organisa une réunion à Londres de la commission Rotaract du RI.

Cette réunion aboutira à deux avancées majeures :

  • le concept de « Partenaire dans le Service » : le Rotaract n’est pas seulement une action d’intérêt public mais une organisation de jeunes adultes
  • et une recommandation qui sera présentée au Conseil Central d’envisager la création d’organisation multidistrict Rotaract.

De nombreuses réunions et échanges vont être organisés. En 1992, la réunion du Comité Européens du Rotaract (organe regroupant un représentant par pays et agissant comme « conseil d’administration » d’E.R.I.C.), à laquelle participe Rebecca FRITZ définit les statuts et les lignes de conduite des Groupes Multidistrict d’Information.

Présenté en juin 1992 au Conseil Central, la résolution approuvant, la formation d’organisation multidistrict d’Information pour le Rotaract est adoptée.

Le 15 mai 1993, le Conseil Central reconnaît officiellement YARN comme le Groupe Multidistrict d’information pour la région ANZO (Australie et Nouvelle Zélande). Une cérémonie officielle sera organisée lors de la réunion Rotaract de la convention du Rotary International de 1993 à Melbourne. Quelques mois plus tard, c’est au tour d’E.R.I.C. d’être reconnu par le Rotary.

En 1994, les Rotaractiens français obtiennent la reconnaissance de la Coordination Nationale Rotaract France

En juin 1995, l’organisation des manifestations Rotaract de la convention du Rotary Internationale de Nice sont confiés conjointement à la Coordination Nationale France et à E.R.I.C. Elles permettent une mise en valeur du travail des GMI.

En 1997, lors de son intervention devant les Rotaractiens, à la convention internationale de Glasgow, Luis Vicente GIAY, Président du RI en 1996-1997, fit l’éloge des Organisations multidistrict en déclarant : « Ces organisations proposent aux Rotaractiens la plupart des services que les bureaux du Rotary International apportent aux Rotariens : des information, des publications, des bureaux régionaux et un contact direct avec l’administration du Rotary International. La plupart de ces organisations ont mis en places des réunions multidistricts ainsi que des magazine traitant de l’actualité de notre organisation et quelques fois disponible en plusieurs langues. Les Rotaractiens européens ont été parmi les premiers à mettre en place ces Groupes multidistrict et continue à en promouvoir le concept.

Grâce au travail de ces GMI, les Rotaractiens ont montré que le Rotaract est plus qu’une simple « action rotarienne ». C’est une organisation à part entière, fonctionnant au sein du Rotary International et disposant d’une identité propre et des capacités à organiser et à financer des projets nationaux, voire internationaux. »

Réunion d’ERIC à Anvers

En 1998/1999, sous la présidence de James LACY, le Conseil Central a décidé de promouvoir la création Groupe Rotaract Multidistrict dans les régions où ces derniers n’existent pas encore. Une brochure fut développée et des forums sur ce sujet furent organisés lors des conventions du Rotary International.

Ces Organisations Rotaract Multidistrict ont été parmi les premiers Groupes Rotariens à développer des services sur Internet. Les sites Internet de ces organisations proposent aux Rotaractiens et Rotariens des nouvelles et des informations sur le Rotaract ainsi que la mise à disposition de version “en ligne” des publications.

Depuis 20 ans, les Organisations Rotaract Multidistrict ont été moteur dans le développement de la communication et dans la promotion du Rotaract. Elles ont été, pour une grande part, à l’origine de l’expansion du Rotaract dans plusieurs régions du monde. Elles ont aidé à mieux cibler et à mieux contenter les besoins des Rotaractiens dans les domaines de la formation au leadership et dans la formation d’un réseau international d’amitiés et de services rendant ainsi le Rotaract plus attractif et préparant ses membres à devenir de futurs Rotariens.

Intervention de Cyril Noirtin à la Convention Nationale du Rotaract France à Tours en Juillet 2014.