LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

De l’influence du Rotary

Par Serge Gouteyron

Aujourd’hui encore nous restons subjugués par l’aventure incroyable des fondateurs du Rotary en 1905.

Réunir le monde des affaires dans des clubs d’amis.

Et par ce levier, contribuer à changer la société en y apportant compréhension, philanthropie et droiture.

Auquel s’ajoutera, en 1921, le plaidoyer pour la paix.

18 ans plus tard, le Président des Etats Unis, Waren Harding, devant les rotariens rassemblés à St Louis pourra dire :
 » Si je pouvais implanter le Rotary dans chaque communauté à travers le monde, je le ferais et je garantirais la tranquillité et la marche en avant du monde.« 

En 1942 à Londres, les rotariens et les ministres de l’éducation du monde libre imagineront pour l’après-guerre une organisation internationale chargée de promouvoir la culture de la paix par l’éducation afin « d’élever dans l’esprit des hommes les défenses de la paix. »
Ce sera l’Unesco.

En 1945 à San Francisco à l’initiative du Président des Etats Unis, les rotariens seront invités à participer à la rédaction de la Charte des Nations Unies.

Celle qui défend les principes universels et qui régit les relations entre les nations.

Cette Charte sera d’ailleurs diffusée et commentée dans tous les clubs Rotary

Durant ces 50 premières années de leur existence, les rotariens ont été, à leur place, des professionnels, privilégiant, dans leurs entreprises, la qualité humaine, une éthique et des citoyens plaidant pour la paix, la liberté et la justice.

Tandis que nombre de personnalités du monde civique, économique, culturel et scientifique partageant ces valeurs, entraient dans les clubs rotary.

L’influence par les idées !

A partir de 1950 et jusqu’à la fin du siècle, le Rotary connaîtra une expansion fulgurante. Il s’implante dans tous les pays libres.

De nouveaux programmes contribuent à l’accompagnement et au rapprochement international de la jeunesse : échanges de groupes professionnels, échanges scolaires, bourses, Ryla …

De nouvelles entités rotariennes prolongent le champ d’action du Rotary International : l’Interact, le Rotaract, les comités interpays, la presse rotarienne, le réseau des représentants, les amicales, les groupes d’action ….

L’engagement de service du Rotary se concrétise à travers le programme 3H.

Ce sera d’ailleurs un programme 3H aux Philippines pour la vaccination des enfants afin d’éradiquer la poliomyélite qui ouvrira la voie à l’action phare du Rotary.

En 1985, année du 80ème anniversaire du Rotary et du 40ème anniversaire de l’ONU, le Président du Rotary, Carlos Canseco à la tribune de l’assemblée générale promet de faire vacciner 80% des enfants dans le monde.

L’Initiative Polio Plus qui rassemble la société civile, les gouvernements et les institutions internationales est un bon exemple de partenariat mondial réussi.
Comme le dira le Directeur de l’Unicef, le Rotary International en est « la conscience morale ».

Initiative qui recevra 20 ans plus tard le concours décisif de la Fondation Bill et Mélinda Gates.

En 1989, la chute du mur de Berlin et la fin des régimes communistes en Europe centrale et orientale entraînent un vaste mouvement de création de nouveaux clubs rotary avec l’appui des comités interpays.

Le symbole de la liberté retrouvée…

En 2000, le Rotary lance les programmes des centres pour la paix et la résolution des conflits.

Programme souverain appelé à recevoir une consécration publique.

En 2005, le Rotary met en place son plan stratégique, puis sa vision et ce sera le plan d’action pour les 7 causes prioritaires du Rotary.

Causes qui rejoignent celles du noyau central des objectifs du millénaire des Nations Unies comme celles des objectifs 2030 pour le développement durable.

Des opportunités de partenariats en perspective.

L’influence par l’action !

Et maintenant ?
L’humanisme est en retrait devant l’identitaire, la culture de la paix devant les prétextes de guerre.

Les organisations de service sont fragilisées.

Regrettons aussi que le pouvoir social, moral et intellectuel du Rotary dans nos sociétés soit en recul par rapport à l’influence qu’il a pu exercer au siècle dernier surtout durant les 60 premières années.

Comment retrouver une partie de cette influence ?

Une question vitale pour nous.

Plus de droiture dans le monde des affaires

Par Serge Gouteyron

L’un des 3 buts de Paul Harris et ses amis lorsqu’ils ont créé le premier club Rotary à Chicago le 23 février 1905.

D’ailleurs l’adhésion au club sera subordonnée à l’exercice d’une profession – premier vecteur d’action de service dans la société et à l’observation de règles de haute probité.

Cependant entre 1906 et 1912, les rotariens se diviseront entre les partisans d’une aide directe aux intérêts d’affaires des membres et ceux qui au contraire, soutenaient que l’idéal de service ne saurait être confondu avec l’idée de gain.
À la convention de Portland en 1912, le débat sera tranché. Ben Collins et Paul Harris l’emporteront plaçant le service au-dessus de soi : Service Above Self – Servir d’Abord.

Arthur Sheldon de son côté fera valoir que l’art de vendre dépend du service que l’on rend. D’où la 2ème devise du Rotary « Que sert le mieux profite le plus ».
Une autre réflexion , plus philosophique, agitera les rotariens. Celle du conflit entre le désir du profit personnel et le devoir de servir autrui ; ou comment allier le succès et le bonheur dans le travail.

Ce que Paul Harris dira si bien  » je considère parfois le Rotary comme l’ébauche d’une philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur « .
Au fur et à mesure de la création de clubs, la doctrine rotarienne se consolide toujours dans le même esprit. En 1915 est adopté un code de probité.

Comment partager, faire connaître et appliquer l’idéal de service sur le lieu de travail ? Comment améliorer les relations entre les personnes ? Comment améliorer l’éthique dans la pratique des affaires ?

Beaucoup de questions mais une seule affirmation « aucune transaction n’est justifiée à moins que les 2 parties en bénéficient ».

Rechercher l’équité et le consensus dans les relations un mode d’action que l’on retrouvera 17 ans plus tard dans le critère des 4 questions.

En 1922, le code de probité évolue vers les codes de déontologie. Pour le Président du RI, Raymond Havens « la déontologie professionnelle est le fondement de la civilisation universelle ».

Cette année,145 codes de déontologie sont adoptés sous l’influence du Rotary dans la région de Chicago.

Guy Gundaker, Président du RI 1922/1923, écrira plusieurs codes de pratiques commerciales de différents métiers. « Il disait que l’un des grands apports du Rotary a été l’extension au domaine des affaires de la coopération et de la camaraderie rotarienne. »

En 1927, le Président du RI Arthur Sapp, souhaitera que « toutes les entreprises à travers le monde se dotent d’un code de déontologie inspiré du Rotary ».

En 1932, Herbert Taylor appelé pour redresser l’Aluminium Company, testera le critère des 4 questions : une démarche qui lie introspection et dépassement de soi « .le discernement de ce que la société perçoit comme juste » (Nietzche)

Dans ce que chacun fait, ou dit se poser d’abord les questions suivantes :

  • Est-ce conforme à la vérité ?
  • Est-ce loyal de part et d’autre ?
  • Est-ce source de bonne volonté et d’amitié ?
  • Est-ce équitable et bénéfique pour chacun ?

Herbert Taylor sera Président du Rotary en 1945.

Les rotariens de la première génération nous ont transmis intactes les bases d’une éthique professionnelle dont ils pensaient que la mise en pratique collective transformerait en mieux la société.

Aujourd’hui, nous retrouvons cet héritage dans la valeur intégrité. Promouvoir l’intégrité est l’une des 3 missions du Rotary.

Une initiative en ce sens renforcerait, je crois, notre organisation.

L’Entreprise et le Rotary

Par Serge Gouteyron

Des réseaux professionnels au cœur de la cité

Au-delà de sa fonction d’acteur économique de référence, l’Entreprise porte aujourd’hui une nouvelle responsabilité sociétale et environnementale.

Le rapport de Nicole Notat et Jean Dominique Senard « l’Entreprise objet d’intérêt collectif  » (mars 2018) liste les observations et recommandations visant à renforcer ses performances dans ces domaines.

En particulier, les conditions de travail, la sécurité et la représentation des salariés, la pollution et la décarbonation, les relations externes à travers le cycle fournisseurs, clients, consommateurs.

La loi Pacte de 2019 jette les bases de l’entreprise à mission. Celle qui prolonge la performance économique par un engagement dans la société qui lui donne une « raison d’être supplémentaire« .

L’Union européenne a, de son côté, arrêté de nouvelles dispositions pour les années 2024 à 2028 pour les 50 000 entreprises de plus de 150 millions de chiffre d’affaires.

D’abord sur le zéro carbone mais aussi sur la mise en œuvre de grands principes comme la loyauté des pratiques, l’implication dans la communauté locale et une gouvernance participative.

Le monde de l’entreprise est riche de ses propres réseaux institutionnels : organisations patronales, chambres de commerce et des métiers, tribunaux de commerce.

A cette représentation historique se sont ajoutés cette dernière décennie des réseaux spécifiques de dirigeants d’entreprises en forte expansion : « les clubs business« .

De son côté, le Rotary International est une organisation de service dont les priorités d’action sont la promotion de la paix, l’éducation et la lutte contre l’illettrisme, le développement économique local, la prévention des maladies et la santé de chacun – rappelons son combat pour l’éradication de la poliomyélite – , l’accès à l’eau potable pour tous ainsi qu’à un environnement sain.

Priorités qui s’inscrivent dans les objectifs des Nations Unies pour le développement durable.

Surtout, le Rotary International, dès sa création, subordonne l’adhésion de ses membres à une « classification professionnelle« .

Cette classification conduit les rotariens à « considérer leur profession comme un vecteur d’action au sein de la société  » et  » à cultiver l’observation de règles de haute probité dans l’exercice de leur profession« .

Aujourd’hui, dans les clubs Rotary, femmes et hommes du monde des affaires, des professions libérales, sociales et civiques, comme leurs ainés, continuent de vivre leur idéal de service à travers leur devise « Servir d’abord« .

Les rotariens : un réseau professionnel engagé dans la cité.

Le colloque « l’Entreprise et le Rotary » du samedi 18 novembre 2023 à Lille sera l’opportunité pour le monde de l’Entreprise comme celui du Rotary de souligner la convergence de ces réseaux au service de l’intérêt collectif.

Une réflexion d’actualité.

Le Rotary et les Elus

Par Serge Gouteyron

Comment est perçu le Rotary par les Dirigeants politiques ?
J’ai eu le plaisir de rencontrer M. Jean Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre, aujourd’hui Président de la Fondation Prospective et Innovation.

A ma question « que représente pour vous le Rotary International », il répondit : « une « conscience » morale dans les domaines de la paix et de l’éthique – et vous exercez une influence bénéfique dans la société civile ».
« Le Rotary est une force transversale avec une implantation locale celle qui favorise la conception d’une gouvernance mondiale et locale ».

Je déduis de ces paroles fortes que le Rotary est un partenaire écouté.

Car il est vrai

  • Que les rotariens ont joué un rôle historique avant-guerre dans la construction de la paix par leur prise de position et par leur contribution à la création des Institutions Internationales.
  • Que le Rotary est à l’initiative de la lutte pour l’éradication de la poliomyélite – la « conscience » disait aussi l’ancien Directeur de l’UNICEF, James Grant.
  • Que les Centres pour la paix sont une réalisation concrète de notre action en faveur de la paix.
  • Que nous partageons avec les Nations Unies les objectifs de développement.
  • Que les rotariens sont connus depuis 1905 pour leur éthique professionnelle.

Partant de là, nous devrions élargir notre impact auprès des élus dans le cadre d’une campagne de promotion de l’image du Rotary qui s’inscrirait dans les « journées de service rotarien » du Président Shekhar Mehta.

Pour cela demander audience :

  • Pour les Présidents de club et leur comité à leur Maire
  • Pour les Gouverneurs et leur comité aux Présidents de Région et de Département
  • Pour les Administrateurs et le Président du RI aux Gouvernements et aux Chefs d’Etat.

Une belle opportunité de mobiliser tous les rotariens, après deux années de Covid et créer une nouvelle dynamique, à travers une présentation directe et identique partout ; chaque club et chaque district ayant la possibilité d’adjoindre au tronc commun leurs actions propres.

Porteurs de la pensée des générations de rotariens qui ont écrit l’histoire du Rotary, Les représentants sont directement concernés.

L’occasion pour nous de réfléchir à l’influence du Rotary dans les Institutions Internationales.

A l’Unesco, au fil des années s’est établie une relation de confiance et l’étape suivante pourrait être de nouer des relations et des circuits d’information réciproques avec les ambassadeurs des Etats membres.

Cependant je pense que la meilleure diffusion des idées rotariennes comme le meilleur impact se trouvent dans une collaboration institutionnelle avec les commissions nationales de l’Unesco.

Implantées dans 120 pays elles représentent à la fois la société civile et les institutions. De plus elles sont proches de nos préoccupations.

Une opportunité pour renforcer le rayonnement des districts et des clubs.

C’était le but du Président Jonathan Majiyagbe en 2003 lorsqu’il signa le partenariat Rotary/Unesco avec le Directeur Général de l’Unesco, M. Koïchiro Matsura.

La Présidente Elue 2022/2023 Jennifer Jones
en visite à l’Unesco Paris le 25 septembre 2021

Forum Rotarien transfrontalier des Alpes de la Méditerranée

Par Cyril NOIRTIN
Représentant du Rotary à l’UNESCO

A l’invitation des Gouverneurs des districts Rotary 1730 (France) et 2032 (Italie), j’ai participé au premier forum Rotarien transfrontalier des Alpes de la Méditerranée qui s’est tenu le samedi 6 avril 2019 au Casino de Sanremo en Italie.

En ma qualité de représentant du Rotary à l’UNESCO, j’ai pu intervenir dans une table ronde organisée en soutien à la candidature de l’inscription des «  Alpes de la Méditerranée » au patrimoine mondial de l’UNESCO.

C’est un site transfrontalier, sériel, axé sur les valeurs géologiques et constitué par un périmètre à la fois terrestre et marin appartenant à 3 États : Italie, Monaco et France. Ce territoire est situé au sud de la chaîne alpine, entre les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence dans le sud-est de la France, Monaco et les régions du Piémont et de la Ligurie, dans le nord-ouest de l’Italie.

Nos patrimoines culturel et naturel sont deux sources irremplaçables de vie et d’inspiration. Des lieux aussi extraordinaires et divers que les étendues sauvages du parc national de Serengeti en Afrique orientale, les Pyramides d’Egypte, la Grande Barrière d’Australie et les cathédrales baroques d’Amérique latine constituent le patrimoine de notre monde.

L’idée de créer un mouvement international pour protéger le patrimoine est née après la Première Guerre mondiale. En 1972, un traité international intitulé Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel fut adopté par l’UNESCO.

Il encourage l’identification, la protection et la préservation du patrimoine culturel et naturel à travers le monde, considéré comme ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité.

La liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, ou patrimoine de l’humanité, a pour objectif de préserver et transmettre ce patrimoine aux générations futures.

L’événement qui a suscité une prise de conscience internationale particulière a été la décision de construire le barrage d’Assouan en Egypte, ce qui aurait inondé la vallée où se trouvaient les temples d’Abou Simbel, trésors de la civilisation de l’Egypte ancienne. En 1959, l’UNESCO a décidé de lancer une campagne internationale à la suite d’un appel des gouvernements égyptien et soudanais. La recherche archéologique dans les zones qui allaient être inondées a été accélérée ; enfin les temples d’Abou Simbel et de Philae ont été démontés, déplacés et réassemblés. Ce succès a été suivi d’autres campagnes de sauvegarde, notamment pour sauver Venise (Italie) et Mohenjo Daro (Pakistan) et pour restaurer Borobudur (Indonésie).

L’idée de concilier la conservation des sites culturels et celle des sites naturels vient des Etats-Unis d’Amérique.

Une conférence à la Maison-Blanche à Washington, D.C. en 1965 a demandé la création d’une « Fondation du patrimoine mondial » qui stimulerait la coopération internationale afin de protéger « les lieux, les paysages et les sites historiques les plus extraordinaires pour le présent et l’avenir de toute l’humanité ».

En considérant le patrimoine sous ses aspects culturels aussi bien que naturels, la Convention nous rappelle l’interaction entre l’être humain et la nature et la nécessité fondamentale de préserver l’équilibre entre les deux.

En 2014, à l’initiative du Rotary club Albi-La Pérouse, il a été créé une association Entente Clubs Rotary-Sites UNESCO. Celle-ci a pour objectif de regrouper les clubs Rotary implantés à proximité, d’un site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco pour faire découvrir le patrimoine mais aussi pour permettre aux clubs de se retrouver et de travailler et réfléchir ensemble sur les valeurs communes et les actions pouvant être faites (culture de la paix, sauvegarde du patrimoine, solidarité, ….).

Ces actions démontre une nouvelle fois, que les clubs et districts Rotary, en travaillant avec l’UNESCO, peuvent étendre leur impact et projeter de nouvelles actions notamment dans les domaines de l’éducation, de la culture, du développement durable et de la promotion de l’éthique.

Les objectifs des Nations Unies pour le développement durable

S’investir dans le monde que nous voulons

Par Serge Gouteyron

Une bonne année à vous tous amis lecteurs fidèles de ce blog.

Et une bonne année pour le Rotary car je crois que le monde a besoin d’un Rotary encore plus entreprenant et plus fort pour construire la paix.

Une opportunité se présente à nous : réaliser les objectifs des Nations Unies pour le développement durable : s’investir dans le monde que nous voulons.

La conférence à l’Unesco du 24 mars prochain montrera l’impact du Rotary et de l’Unesco.

Aussi, je vous invite à y être des nôtres.

Le Président du RI 2017/2018, Ian Riseley – les Administrateurs européens du Rotary, Mikael Ahlberg, Gérard Allonneau et Corneliu Dinca – le doyen des représentants du Rotary auprès des Institutions Internationales, Ed Futa –  les dirigeants et les experts de l’Unesco –  les rotariens et les rotaractiens francophones, européens et africains participeront à cette conférence, ouverte à leurs amis.

Les objectifs 2030 des Nations Unies pour le développement durable offrent au Rotary International une formidable  opportunité pour valoriser son identité et son image.

Si le service rotarien rend le monde meilleur par sa vision, ses valeurs et ses actes, nous devons, en permanence,  être au plus près des préoccupations du  temps comme Paul Haris et ses amis ont su l’être en créant le Rotary.

« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » a écrit Gandhi.

Car maintenant !

  • Eliminer la faim et la pauvreté, c’est possible !
  • Stopper les épidémies de Sida, de tuberculose, de paludisme après l’éradication du virus de la poliomyélite, c’est possible !
  • De l’eau potable, de l’électricité, internet partout comme savoir lire, écrire, compter,  c’est possible !
  • Réunir les conditions du développement économique par une croissance contrôlée et donner du travail aux jeunes
  • Comme vivre dans un environnement sain, dans une société pacifique et juste, doit être possible !

Rotary Day du 24 mars 2018

L’occasion d’une nouvelle manifestation de la relation de proximité de pensée et d’action que le Rotary et l’Unesco entretiennent depuis 1945

Aujourd’hui, s’investir dans le monde que nous voulons, c’est être acteurs dans la réalisation des objectifs du développement durable.

Puisque ces objectifs sont aussi souvent les nôtres :

  • Construire une société pacifique

– un avenir définitivement durable pour la paix –   l’égalité des sexes –  le Liban : terre de dialogue interculturel et interreligieux au cœur du Moyen Orient – l’éducation à la citoyenneté et à la paix.

  • La protection de la planète

– garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement – les initiatives du Rotaract Europe pour le développement durable – prendre des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions

  • Assurer une vie digne

 – dans le développement économique local et une stratégie mondiale en faveur de l’emploi des jeunes – dans la  santé pour tous – dans la lutte contre la pauvreté

Le Président du RI, Ian Riseley et le représentant de l’Unesco donneront chacun la vision de leur organisation sur cet engagement fondamental pour l’humanité.

L’accent sera mis sur le partenariat public (gouvernements, institutions) ou privé (société civile) qui  est la voie de l’efficacité pour les financements et la gestion de l’opérationnel comme l’a montré l’initiative Polio Plus (Oms, Centre de santé des Etats Unis, Unicef, Rotary et fondation Bill et Melinda Gates).

Par ailleurs, réflexions et propositions feront l’objet d’une déclaration de la coordination nationale du Rotaract.

Les interprètes de l’Unesco assureront la traduction simultanée français/anglais et le midi, le restaurant de l’Unesco et sa vue face à la Tour Eiffel pourra accueillir 220 participants.

Je pense qu’une belle journée se profile à la Maison de l’Unesco le samedi 24 mars  2018.

Vous y êtes très  amicalement attendus !

Inscriptions et informations complémentaires sur http://www.riunescoday.org

Paris pleure

Par Serge Gouteyron

Les messages de réconfort et de soutien que nous adressent nos amis rotariens ou non par le monde touchent notre cœur et notre raison.

Nous connaissons maintenant l’âge, la vie, la profession, les loisirs de celles et ceux qui sont morts ce vendredi noir.

Une très grande majorité de jeunes, 19 nationalités, occupant des fonctions à haute qualité professionnelle incarnant la joie de vivre avant de mourir en innocent.

Notre âme est impuissante et lourde devant la détresse des familles.

Mais il est réconfortant de voir monter la prière universelle de l’amour face à une « barbarie néo médiévale ».

Sans doute le Rotary doit montrer le chemin. Aussi doit-il davantage développer les moyens et les réseaux de la compréhension internationale et de l’action sur le terrain.

C’est une question pour nous.

D’ici là, les poings fermés dans les  poches, les  pensées fraternelles et les gestes de solidarité aident à célébrer la vie et la mémoire des personnes disparues.

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Le Rotary, j’y crois !

Par Serge Gouteyron

Comme beaucoup d‘entre nous, j’ai intégré un club sans bien connaître ce qu’était le Rotary (cela aurait pu tout aussi bien être un club Lions). Mais je dois dire que j’étais plutôt fier d’avoir été sollicité.

Il y a 25 ans, je voyais le Rotary comme un cercle prestigieux dans lequel se côtoyaient les élites professionnelles de la ville.

Mes 2 parrains avaient, eux, beaucoup insisté sur la camaraderie et sur les liens invisibles qui unissaient les membres du club.

D’emblée, j’ai été happé par l’action internationale. C’est bien d’ailleurs ce qui a marqué dès le début, mon intérêt pour le Rotary. Retrouver à travers le monde des amis, qui partagent votre idéal, en capacité d’actions sur tous les territoires de la planète.

Dès mes premiers mois, j’ai saisi l’opportunité de participer avec 150 membres du district à la remise de charte du 2ème club de Pologne à Lublin. L’initiative comme bien d’autres en revenait à Marcel Stéfanski, futur gouverneur, avec lequel j’allais travailler très étroitement jusqu’à son décès en 2010.

Je voyageais beaucoup pour mon entreprise et plusieurs fois j’avais rendu visite au tout récent club de Moscou. C’est ainsi qu’en 1993, 15 membres du club et leur famille furent reçus par notre club à Denain. Evènement mémorable, les rotariens moscovites découvraient alors leur nouvelle liberté et nous observions avec attention ces hommes et ces femmes enfermés dans leur pays durant 3 générations.

Le club de Moscou à Denain

C’était le 1er club créé en Russie et les rotariens étaient souvent des personnalités intellectuelles ou des chefs d’entreprises publics ou semi privés, qui apprenaient le Rotary en marchant, à l’écoute et bienveillants comme nous le vérifierons lors des nombreux déplacements de notre club en Russie avec quelques privilèges comme celui d’occuper la loge des Tsars au Bolchoï.

Toujours est-il que ma curiosité pour le Rotary s’aiguisait. Les actions de clubs, sa vie chaleureuse, la solidarité envers les plus défavorisés, tout indiquait qu’être rotarien impliquait une façon personnelle de voir le monde, de s’y comporter.

Presqu’une philosophie de la vie.

J’ai donc cherché à approfondir mes connaissances. Je me plongeais dans le manuel de procédures (on aurait pu faire plus simple) ce qui me sera très utile lorsque j’aurai à préparer par 4 fois des propositions pour le Conseil de Législation. J’aime à rappeler que le Conseil de Législation est, dans notre structure, le seul lieu où les rotariens peuvent innover même si ce n’est pas très facile d’y faire partager son point de vue.

C’est vrai aussi pour le Conseil d’Administration mais à condition de convaincre les permanents et les administrateurs, ce qui est toujours possible avec des propositions visant l’intérêt supérieur du Rotary.

Je lisais également tout ce qui avait trait au Rotary. J’acquis la conviction (toujours aussi forte aujourd’hui) que cette connaissance est nécessaire pour nos actions et indispensable pour la croissance des effectifs.

Nous sommes en 1995. Bill Huntley était Président du RI avec son merveilleux thème « Sois un ami » et j’étais président du club.

Le développement des effectifs était déjà un leitmotiv fort. Le club y répondra en faisant passer son effectif de 27 à 32 membres après une journée portes ouvertes (déjà) , mais 19 ans après, 1 seul des 5 membres accueillis est resté rotarien.

Le club parrainera 2 nouveaux clubs 1 en Russie et 1 dans le Valenciennois

C’est sous ma présidence que nous avons créé à Moscou (assez naturellement) le comité interpays entre la France et la Russie. L’Ambassadeur de France, M. Pierre Morel assistait à la cérémonie. La ville de Moscou aurait dû être représentée par son maire (rotarien) mais il délégua l’un de ses adjoints (également rotarien).

Inoubliables souvenirs, fraternité des 150 participants russes et des 15 participants français. Les prémisses d’un monde différent (malheureusement 2 des membres rotariens russes trouveront quelques mois plus tard une mort tragique)

Le Rotary s’ouvrait en Russie pour la 1ère fois, à l’inverse des autres pays de l’Est où le Rotary était déjà présent avant les dictatures communistes.

Il y avait en 1995, 5 clubs, 1 club Innerwheel et le comité France Russie allait contribuer activement à la création de 12 clubs sur les 50 existants aujourd’hui.

Création du CIP France Russie

Je salue ici tous les présidents de ce comité France Russie, côté français et côté russe qui ont fait de ce comité au cours de ces 20 ans un comité exemplaire par ses réalisations dans tous les domaines (expansion, actions humanitaires, culturelles, éducatives, professionnelles, relais diplomatiques…)

Un cheval offert par les rotariens français pour le centre hypothérapie de Moscou

D’ailleurs après Moscou, ce sera avec les 2 premiers clubs de St Pétersbourg que nous construirons une relation de confiance et d’amitié toujours active.

Un comité qui a fait de la compréhension entre les peuples une réalité.

Mon année de présidence fut également placée sous le signe de l’Europe. C’était au tour de notre club d’organiser l’Eurotary – rencontre annuelle dans l’un des clubs des 17 pays (1 par pays) -.

Là aussi communion et fraternité, une soirée autour d’un barbecue familial, un diner de gala dans une Abbaye cistercienne et une croisière en bateaux mouches sur la Seine (plus de 250 participants européens) entre les clubs de la vieille Europe (Grande Bretagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays Bas, Espagne, Suède, Allemagne) et ceux des pays de l’Est (Pologne, Ukraine, Biélorussie, ancienne Allemagne de l’Est, Russie) : ceux-ci enthousiastes, fragiles mais prêts à vivre intensément leur nouvelle vie, rassemblés autour du thème « le Rotary dans l’Europe de demain » car tous voyaient de Londres à St Pétersbourg une seule Europe.

Il y aura également la remise de charte (pour laquelle j’ai eu l’honneur d’être le représentant du Président International) pour le club russe de Narjan Mar à 300 kms au-delà du cercle polaire, en Sibérie – seul moyen d’accès l’avion et encore un avion à tout vent.

Quel moment prodigieux de partager ainsi, au pays des Nénets, sous la tente, dans la toundra glacée : vivres et fraternité boréale.

A la fin de la présidence du club, j’étais définitivement acquis à l’idée que la compréhension entre les peuples était possible comme le « vivre ensemble » si nous trouvons avec l’autre, un lien amical et sincère comme le Rotary le procure.

Le Rotary et les sites du patrimoine mondial de l’humanité

Par Serge GOUTEYRON

A l’initiative des gouverneurs Alain Tignol – Midi Pyrénées, Languedoc, Roussillon, Andorre – Michel Queille – Aquitaine Charentes – et sur une idée de Maurice Charbonnières du club d’Albi Lapérouse, se sont tenues les 16 et 17 mai dernier dans la cité épiscopale d’Albi 2 rencontres autour des sites du patrimoine mondial UNESCO.

L’une pour convier les rotary clubs français ayant dans leur zone un site du patrimoine mondial à une réflexion sur les valeurs communes et les actions pouvant être faites (culture de la paix, sauvegarde du patrimoine, solidarité ….), une quinzaine de clubs ont répondu à cet appel,

l’autre dans le cadre de la rencontre des 2 Mers des 2 districts sur le thème « le patrimoine mondial une chance pour le développement local ».

Philippe Douste Blazy Secrétaire Général Adjoint de l’ONU et Président d’UNITAID présenta le rôle primordial de l’ONU dans le développement des populations et les résultats obtenus par UNITAID dans la lutte contre le Sida et le paludisme grâce à la taxe sur les billets d’avion. L’hypothèse que le Rotary participe au Conseil d’Administration d’UNITAID a été évoquée.

Serge Gouteyron comme représentant du Rotary à l’UNESCO montra la proximité de pensée qu’il y a entre le Rotary et l’UNESCO sur la culture de la paix, dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté et la faim et aussi de l’éthique.

Il réaffirma le rôle du Rotary comme celui d’un partenaire privilégié des institutions internationales dans le cadre des objectifs du millénaire des Nations Unies.

Au cours du concert d’orgues de Ste Cécile, résonnaient pour chacun les tourments d’un lointain passé. Dans cette région, il y a 8 siècles, les cathares proposaient une autre vision combattue par la terrible Inquisition. Mais aujourd’hui nous ne retiendrons que les valeurs de tolérance et de fraternité qu’évoquent pour nous les sites du Patrimoine Mondial.

L’humanité et les défis du monde contemporain – L’homme face aux catastrophes

par Najib Zakka
Doyen de faculté – Etudes Romanes, Slaves et Orientales
Past gouverneur

Introduction au colloque international de l’Université Lille 3 du 1er avril 2014

Mais de quelle humanité parlons-nous, quelle modernité construisons-nous ? Certes nous vivons dans un monde toujours en mutation permanente, un monde de progrès scientifique et technologique, un monde de disparité géographique, ethnique, religieuse, culturelle et linguistique. Un monde qui connaît encore les guerres, les conflits, les injustices et les inégalités de chances dans le partage des richesses de notre terre. Les souvenirs des deux guerres mondiales qui ont hanté l’humanité restent toujours présents à l’esprit mais ils sont aussi sources d’enseignement pour les générations qui suivent. Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter.

Mais d’autres phénomènes marquent aussi notre humanité : les rapports entre la nature et l’homme ; si la nature peut être source de bien et de bonheur elle peut également se déchaîner sous formes de séismes, de tsunamis, d’éruptions volcaniques, d’inondations ou encore des conditions climatiques extrêmes.

Tous ces phénomènes sont les fruits de l’intelligence ou de l’ignorance de l’homme. En développant sa technicité, en aménageant le territoire, l’homme a-t-il contribué à faire fructifier son environnement naturel ou a-t-il détruit son milieu de vie ?

L’homme d’aujourd’hui doit récuser une humanité placée à la jonction d’un monde sans aventure. Cette humanité qui se dénature, comme trahie par ses propres briseurs, est réduite à sombrer dans l’obscurité ?

L’homme doit se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naitre une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l’instinct de la mort à l’œuvre de l’histoire.

Albert Camus nous rappelle que « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne, dit-il, sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »

L’être humain et le monde sont un mystère ; la clé pour le comprendre est l’émerveillement. S’émerveiller est le commencement de l’aventure humaine et l’origine de la philosophie ; c’est ce qui nous rend capable de déchiffrer le livre de la vie. C’est dans la présence de l’homme au temps que peut naitre la véritable histoire. Toute la nature nous invite à croire à cette aventure qui est avant tout culturelle.

Oui notre combat réside dans cette interprétation savante de la notion de la culture. Il faut entendre « culture » dans son sens le plus large ; elle n’est pas seulement un déchiffrage de l’univers, une érudition, mais la saisie des finalités des choses tournées vers l’homme.

Prendre en mains son destin et celui de la planète, donner un nouveau souffle à la coopération universelle, telle est la responsabilité de l’homme, «Je ne suis pas mais je puis être» nous enseignait le philosophe Maurice Zundel.

Chaque homme par son projet tente d’assumer ses limites en les refusant, les acceptant ou les dépassant, ce qui fonde une inter- subjectivité et donc une compréhension d’autrui toujours possible.

Permettez-moi pour conclure de citer Khalil Gibran :

« J’ai vu l’Homme se redresser dans sa divinité comme un géant au milieu du courroux et de la destruction, se moquant de la colère de la terre et de la fureur des éléments.

Comme un pilier de lumière, l’homme se tenait au milieu des ruines de Babylone, de Ninive, de Palmyre et de Pompéi, et tandis qu’il était là, il se mit à chanter la chanson de l’Immortalité : « Laissez la Terre prendre ce qui lui appartient car moi, l’Homme, je n’ai pas de fin ».