LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Le Rotary, j’y crois !

Par Serge Gouteyron

Comme beaucoup d‘entre nous, j’ai intégré un club sans bien connaître ce qu’était le Rotary (cela aurait pu tout aussi bien être un club Lions). Mais je dois dire que j’étais plutôt fier d’avoir été sollicité.

Il y a 25 ans, je voyais le Rotary comme un cercle prestigieux dans lequel se côtoyaient les élites professionnelles de la ville.

Mes 2 parrains avaient, eux, beaucoup insisté sur la camaraderie et sur les liens invisibles qui unissaient les membres du club.

D’emblée, j’ai été happé par l’action internationale. C’est bien d’ailleurs ce qui a marqué dès le début, mon intérêt pour le Rotary. Retrouver à travers le monde des amis, qui partagent votre idéal, en capacité d’actions sur tous les territoires de la planète.

Dès mes premiers mois, j’ai saisi l’opportunité de participer avec 150 membres du district à la remise de charte du 2ème club de Pologne à Lublin. L’initiative comme bien d’autres en revenait à Marcel Stéfanski, futur gouverneur, avec lequel j’allais travailler très étroitement jusqu’à son décès en 2010.

Je voyageais beaucoup pour mon entreprise et plusieurs fois j’avais rendu visite au tout récent club de Moscou. C’est ainsi qu’en 1993, 15 membres du club et leur famille furent reçus par notre club à Denain. Evènement mémorable, les rotariens moscovites découvraient alors leur nouvelle liberté et nous observions avec attention ces hommes et ces femmes enfermés dans leur pays durant 3 générations.

Le club de Moscou à Denain

C’était le 1er club créé en Russie et les rotariens étaient souvent des personnalités intellectuelles ou des chefs d’entreprises publics ou semi privés, qui apprenaient le Rotary en marchant, à l’écoute et bienveillants comme nous le vérifierons lors des nombreux déplacements de notre club en Russie avec quelques privilèges comme celui d’occuper la loge des Tsars au Bolchoï.

Toujours est-il que ma curiosité pour le Rotary s’aiguisait. Les actions de clubs, sa vie chaleureuse, la solidarité envers les plus défavorisés, tout indiquait qu’être rotarien impliquait une façon personnelle de voir le monde, de s’y comporter.

Presqu’une philosophie de la vie.

J’ai donc cherché à approfondir mes connaissances. Je me plongeais dans le manuel de procédures (on aurait pu faire plus simple) ce qui me sera très utile lorsque j’aurai à préparer par 4 fois des propositions pour le Conseil de Législation. J’aime à rappeler que le Conseil de Législation est, dans notre structure, le seul lieu où les rotariens peuvent innover même si ce n’est pas très facile d’y faire partager son point de vue.

C’est vrai aussi pour le Conseil d’Administration mais à condition de convaincre les permanents et les administrateurs, ce qui est toujours possible avec des propositions visant l’intérêt supérieur du Rotary.

Je lisais également tout ce qui avait trait au Rotary. J’acquis la conviction (toujours aussi forte aujourd’hui) que cette connaissance est nécessaire pour nos actions et indispensable pour la croissance des effectifs.

Nous sommes en 1995. Bill Huntley était Président du RI avec son merveilleux thème « Sois un ami » et j’étais président du club.

Le développement des effectifs était déjà un leitmotiv fort. Le club y répondra en faisant passer son effectif de 27 à 32 membres après une journée portes ouvertes (déjà) , mais 19 ans après, 1 seul des 5 membres accueillis est resté rotarien.

Le club parrainera 2 nouveaux clubs 1 en Russie et 1 dans le Valenciennois

C’est sous ma présidence que nous avons créé à Moscou (assez naturellement) le comité interpays entre la France et la Russie. L’Ambassadeur de France, M. Pierre Morel assistait à la cérémonie. La ville de Moscou aurait dû être représentée par son maire (rotarien) mais il délégua l’un de ses adjoints (également rotarien).

Inoubliables souvenirs, fraternité des 150 participants russes et des 15 participants français. Les prémisses d’un monde différent (malheureusement 2 des membres rotariens russes trouveront quelques mois plus tard une mort tragique)

Le Rotary s’ouvrait en Russie pour la 1ère fois, à l’inverse des autres pays de l’Est où le Rotary était déjà présent avant les dictatures communistes.

Il y avait en 1995, 5 clubs, 1 club Innerwheel et le comité France Russie allait contribuer activement à la création de 12 clubs sur les 50 existants aujourd’hui.

Création du CIP France Russie

Je salue ici tous les présidents de ce comité France Russie, côté français et côté russe qui ont fait de ce comité au cours de ces 20 ans un comité exemplaire par ses réalisations dans tous les domaines (expansion, actions humanitaires, culturelles, éducatives, professionnelles, relais diplomatiques…)

Un cheval offert par les rotariens français pour le centre hypothérapie de Moscou

D’ailleurs après Moscou, ce sera avec les 2 premiers clubs de St Pétersbourg que nous construirons une relation de confiance et d’amitié toujours active.

Un comité qui a fait de la compréhension entre les peuples une réalité.

Mon année de présidence fut également placée sous le signe de l’Europe. C’était au tour de notre club d’organiser l’Eurotary – rencontre annuelle dans l’un des clubs des 17 pays (1 par pays) -.

Là aussi communion et fraternité, une soirée autour d’un barbecue familial, un diner de gala dans une Abbaye cistercienne et une croisière en bateaux mouches sur la Seine (plus de 250 participants européens) entre les clubs de la vieille Europe (Grande Bretagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays Bas, Espagne, Suède, Allemagne) et ceux des pays de l’Est (Pologne, Ukraine, Biélorussie, ancienne Allemagne de l’Est, Russie) : ceux-ci enthousiastes, fragiles mais prêts à vivre intensément leur nouvelle vie, rassemblés autour du thème « le Rotary dans l’Europe de demain » car tous voyaient de Londres à St Pétersbourg une seule Europe.

Il y aura également la remise de charte (pour laquelle j’ai eu l’honneur d’être le représentant du Président International) pour le club russe de Narjan Mar à 300 kms au-delà du cercle polaire, en Sibérie – seul moyen d’accès l’avion et encore un avion à tout vent.

Quel moment prodigieux de partager ainsi, au pays des Nénets, sous la tente, dans la toundra glacée : vivres et fraternité boréale.

A la fin de la présidence du club, j’étais définitivement acquis à l’idée que la compréhension entre les peuples était possible comme le « vivre ensemble » si nous trouvons avec l’autre, un lien amical et sincère comme le Rotary le procure.