LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Le Rotary et les sites du patrimoine mondial de l’humanité

Par Serge GOUTEYRON

A l’initiative des gouverneurs Alain Tignol – Midi Pyrénées, Languedoc, Roussillon, Andorre – Michel Queille – Aquitaine Charentes – et sur une idée de Maurice Charbonnières du club d’Albi Lapérouse, se sont tenues les 16 et 17 mai dernier dans la cité épiscopale d’Albi 2 rencontres autour des sites du patrimoine mondial UNESCO.

L’une pour convier les rotary clubs français ayant dans leur zone un site du patrimoine mondial à une réflexion sur les valeurs communes et les actions pouvant être faites (culture de la paix, sauvegarde du patrimoine, solidarité ….), une quinzaine de clubs ont répondu à cet appel,

l’autre dans le cadre de la rencontre des 2 Mers des 2 districts sur le thème « le patrimoine mondial une chance pour le développement local ».

Philippe Douste Blazy Secrétaire Général Adjoint de l’ONU et Président d’UNITAID présenta le rôle primordial de l’ONU dans le développement des populations et les résultats obtenus par UNITAID dans la lutte contre le Sida et le paludisme grâce à la taxe sur les billets d’avion. L’hypothèse que le Rotary participe au Conseil d’Administration d’UNITAID a été évoquée.

Serge Gouteyron comme représentant du Rotary à l’UNESCO montra la proximité de pensée qu’il y a entre le Rotary et l’UNESCO sur la culture de la paix, dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté et la faim et aussi de l’éthique.

Il réaffirma le rôle du Rotary comme celui d’un partenaire privilégié des institutions internationales dans le cadre des objectifs du millénaire des Nations Unies.

Au cours du concert d’orgues de Ste Cécile, résonnaient pour chacun les tourments d’un lointain passé. Dans cette région, il y a 8 siècles, les cathares proposaient une autre vision combattue par la terrible Inquisition. Mais aujourd’hui nous ne retiendrons que les valeurs de tolérance et de fraternité qu’évoquent pour nous les sites du Patrimoine Mondial.

L’humanité et les défis du monde contemporain – L’homme face aux catastrophes

par Najib Zakka
Doyen de faculté – Etudes Romanes, Slaves et Orientales
Past gouverneur

Introduction au colloque international de l’Université Lille 3 du 1er avril 2014

Mais de quelle humanité parlons-nous, quelle modernité construisons-nous ? Certes nous vivons dans un monde toujours en mutation permanente, un monde de progrès scientifique et technologique, un monde de disparité géographique, ethnique, religieuse, culturelle et linguistique. Un monde qui connaît encore les guerres, les conflits, les injustices et les inégalités de chances dans le partage des richesses de notre terre. Les souvenirs des deux guerres mondiales qui ont hanté l’humanité restent toujours présents à l’esprit mais ils sont aussi sources d’enseignement pour les générations qui suivent. Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter.

Mais d’autres phénomènes marquent aussi notre humanité : les rapports entre la nature et l’homme ; si la nature peut être source de bien et de bonheur elle peut également se déchaîner sous formes de séismes, de tsunamis, d’éruptions volcaniques, d’inondations ou encore des conditions climatiques extrêmes.

Tous ces phénomènes sont les fruits de l’intelligence ou de l’ignorance de l’homme. En développant sa technicité, en aménageant le territoire, l’homme a-t-il contribué à faire fructifier son environnement naturel ou a-t-il détruit son milieu de vie ?

L’homme d’aujourd’hui doit récuser une humanité placée à la jonction d’un monde sans aventure. Cette humanité qui se dénature, comme trahie par ses propres briseurs, est réduite à sombrer dans l’obscurité ?

L’homme doit se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naitre une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l’instinct de la mort à l’œuvre de l’histoire.

Albert Camus nous rappelle que « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne, dit-il, sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »

L’être humain et le monde sont un mystère ; la clé pour le comprendre est l’émerveillement. S’émerveiller est le commencement de l’aventure humaine et l’origine de la philosophie ; c’est ce qui nous rend capable de déchiffrer le livre de la vie. C’est dans la présence de l’homme au temps que peut naitre la véritable histoire. Toute la nature nous invite à croire à cette aventure qui est avant tout culturelle.

Oui notre combat réside dans cette interprétation savante de la notion de la culture. Il faut entendre « culture » dans son sens le plus large ; elle n’est pas seulement un déchiffrage de l’univers, une érudition, mais la saisie des finalités des choses tournées vers l’homme.

Prendre en mains son destin et celui de la planète, donner un nouveau souffle à la coopération universelle, telle est la responsabilité de l’homme, «Je ne suis pas mais je puis être» nous enseignait le philosophe Maurice Zundel.

Chaque homme par son projet tente d’assumer ses limites en les refusant, les acceptant ou les dépassant, ce qui fonde une inter- subjectivité et donc une compréhension d’autrui toujours possible.

Permettez-moi pour conclure de citer Khalil Gibran :

« J’ai vu l’Homme se redresser dans sa divinité comme un géant au milieu du courroux et de la destruction, se moquant de la colère de la terre et de la fureur des éléments.

Comme un pilier de lumière, l’homme se tenait au milieu des ruines de Babylone, de Ninive, de Palmyre et de Pompéi, et tandis qu’il était là, il se mit à chanter la chanson de l’Immortalité : « Laissez la Terre prendre ce qui lui appartient car moi, l’Homme, je n’ai pas de fin ».