LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

La situation du Rotary en France

Par Serge Gouteyron

Le Codifam de Poitiers (assemblée des gouverneurs francophones) du 13 octobre a sensibilisé les 150 participants sur la situation du Rotary en France.

Elle a quelque chose de paradoxal.

  • Alors que les rotariens français sont bien présents dans les manifestations internationales, qu’ils font beaucoup d’actions à l’étranger, qu’ils sont leaders dans le programme des comités interpays et autres
  • Qu’ils injectent chaque année entre 15 et 20 millions d’euros dans leur communauté locale, que les contributions à la Fondation représentent 2,3 millions d’euros et celles à Polio Plus 750 000 euros, que l’action nationale « Espoir en tête » atteint maintenant le million d‘euros.

L’image du Rotary en France reste floue et sa notoriété insuffisante comme l’indiquent les enquêtes du magazine Le Rotarien.

Ce qui explique, en partie, que nous soyons revenus au même nombre de membres qu’en 1990 (33 000) avec une pente plutôt descendante et ce, malgré l’entrée, dans cette même période, de 3 500 femmes et la création de 300 nouveaux clubs…

Le Conseil d’Administration du Rotary a adopté ces derniers mois une position réaliste, pas gagnée d’avance pour autant : progresser de 3% par an pendant 3 ans jusqu’en 2015.

Jacques Di Costanzo , nouvel administrateur (après le décès prématuré de Jean Marc Chateigner) des zones 11 et 12 (Italie) a préparé un plan d’action audacieux pour relever ce défi.

Un plan qui s’appuie sur 3 task force : développer le leadership, cibler les jeunes générations et renforcer la place des femmes.

Plus des groupes de travail (France -Europe de l’Ouest, pays d’Afrique francophones) chargés de réfléchir à de nouvelles voies pour le développement en s’inspirant des pratiques réussies.

Propositions qui seront au centre de la réflexion des ateliers de l’Institute de Monaco en novembre 2013.

Mais le succès de cette entreprise dépend (comme toujours) de l’engagement de chacun : comme l’a souligné Jacques, mais comprenons bien, qu’il est vital pour le Rotary français que le résultat attendu (+3% pendant 3 ans) soit au rendez-vous.

Le pourquoi du Plan Vision

Par Wilf Wilkinson
Chairman de la Fondation Rotary 2012-2013
Past RI Président 2007-2008

Nous avions besoin de diriger les « activités de nos membres vers des domaines que les Nations Unies avaient identifiés comme préoccupations majeures » et recruter dans nos clubs des hommes et des femmes qui poursuivent, à nos côtés, l’œuvre que nous avons déjà commencée.

Il y a huit ans, les administrateurs de la Fondation Rotary étaient arrivés à la conclusion que la Fondation avait besoin d’un nouveau plan pour optimiser les résultats du travail éducatif et humanitaire entrepris de par le monde grâce aux dons des Rotariens et d’autres philanthropes. Les concepts sous-tendant le plan étaient les suivants :

  • Simplifier les programmes et les procédures de la Fondation dans le respect de sa mission
  • Cibler les efforts des Rotariens dans des domaines où ils peuvent avoir le plus fort impact tout en répondant aux besoins les plus urgents (les six axes stratégiques)
  • Proposer des options de financement pour atteindre des objectifs à la fois locaux et internationaux
  • Accroître l’adhésion des districts et des clubs en leur transférant la prise de décision relative à l’utilisation des fonds
  • Améliorer l’image publique du Rotary grâce à la promotion du travail de la Fondation

Wilfrid J. WILKINSON et Serge GOUTEYRON à la conférence sur la Paix organisée à Cannes en mars 2008

Ces objectifs sont à première vue simples, mais les atteindre s’est avéré plus difficile que prévu. La plupart des gens sont réfractaires au changement, notamment s’ils éprouvaient une grande satisfaction avec des programmes tels que les Échanges de groupes d’étude ou les bourses d’études, ou avec les possibilités illimitées offertes par les subventions humanitaires qui avaient tous contribué au succès de notre magnifique Fondation.

Cela dit, l’objectif central était de s’assurer que la Fondation puisse tirer le maximum de profit de ses actions et de l’argent lui étant confié. Une longue réflexion a permis de déterminer que les résultats obtenus, bien que satisfaisants, pouvaient être sensiblement améliorés. Nous avions besoin de diriger les activités de nos membres vers des domaines que les Nations unies avaient identifiés comme préoccupations majeures. Nous devions être prêts à dépenser des fonds au niveau local y compris dans des pays riches où des besoins criants existent. Il était également nécessaire de réduire nos frais généraux, notamment dans le cadre de l’administration des subventions de contrepartie. Enfin, il fallait que nos membres s’impliquent davantage dans la gestion et la supervision des actions locales afin de s’assurer d’une utilisation des fonds à bon escient.

Notre Fondation ne pouvait toutefois pas amorcer des changements aussi profonds sans les mettre d’abord au banc d’essai. L’idée d’un pilote auquel participeraient une centaine de districts est ainsi née et a été mise à exécution le 1er juillet 2010. Cette initiative a permis de se rendre compte que certains éléments étaient décevants, mais le travail effectué en amont par la commission Vision pour l’avenir a en général produit d’excellents résultats, notamment au niveau de la communication électronique qui permet de réduire la paperasserie ainsi que les délais dans la prise de décision. Nous avons également ajouté un nouvel élément de gestion des fonds au niveau du district et nous nous efforçons d’impliquer autant de Rotariens que possible dans le travail de leur Fondation.

Je suis convaincu que les efforts consentis se traduiront par des avantages certains pour notre organisation et ses membres, mais surtout pour les bénéficiaires de nos actions, les diplômés de nos Centres du Rotary pour la paix, nos actions elles-mêmes qui auront plus d’envergure et cibleront les axes stratégiques, et enfin pour l’image du Rotary. Sensibiliser le public au Rotary, il faut l’espérer, permettra de recruter dans nos clubs des hommes et des femmes avec du potentiel afin qu’ils poursuivent à nos côtés l’œuvre que nous avons déjà commencée.

« L’initiative de paix en Méditerranée » à travers les Comités Interpays

Par Orscelik Balkan
Administrateur du Rotary International (2006-2008)

Après l’initiative mondiale pour éradiquer la polio, voici un projet de programme international: la « paix en Méditerranée » à travers les comités interpays.

La Région de la Méditerranée est l’une des parties les plus sensibles de notre monde : 16 pays, 3 religions, 8 langues, un ensemble de cultures diversifiées.

Il est toujours facile de s’abriter derrière les préjugés et la haine envers des peuples avec lesquels il n’y a pas de communication. La plupart des peuples sur terre ont des idées préconçues à l’égard des autres qui proviennent :

  • des conflits économiques et sociaux,
  • des mouvements de religions politisés,
  • des conflits politiques qui divisent les communautés en plusieurs camps,
  • des idéologies qui ferment la porte à l’ouverture d’esprit.

Le Rotary, par sa structure internationale, son réseau, le profil des rotariens, a dans cette région, l’opportunité extraordinaire de développer des relations non politiques, d’hommes à hommes, en s’appuyant sur les comités interpays de la région.

C’est pourquoi, parrainer l’initiative pour faciliter la paix dans la région méditerranéenne, s’accorde bien avec les buts des CIP. En outre, cette nouvelle ligne de service augmentera l’efficacité de l’organisation des CIP et la rendra encore plus significative.

Cette initiative de paix en Méditerranée à travers les comités interpays démontrera de façon exemplaire comment le Rotary International peut contribuer à la paix du monde.

  • Le premier objectif sera de jeter des ponts entres les communautés
  • Le deuxième objectif sera d’impliquer les volontaires de toutes les organisations de la société civile de même que les dirigeants d’Etats et d’organismes publics pour jeter des ponts à une plus grande échelle.
  • Le troisième objectif sera de faciliter les communications entre les leaders d’opinion, dans la mesure où ils collaborent et travaillent déjà ensemble.
  • Le quatrième objectif sera d’impliquer les jeunes générations et la famille du Rotary dans ce mouvement.

Pour réaliser les objectifs de base, le plan d’action des comités interpays comprendra 4 phases :

  • Le Conseil Exécutif des Comités agrandira son organisation pour intégrer « l’Initiative Méditerranéenne de Paix » qui rapportera directement au Président du Conseil Exécutif.
  • Dans une seconde phase, les Comités Interpays concernés cibleront des activités orientées vers la paix.
  • Dans une 3ème phase, les comités interpays associés avec des volontaires de la société civile éventuellement des dirigeants d’Etats, des organismes publics, lanceront des plates formes de collaboration et de compréhension dans les communautés concernées.
  • Dans une quatrième phase, chaque comité formera « des Associations Méditerranéennes de paix » avec des leaders d’opinion publique « non rotariens » de leurs pays.

Les Comités interpays et les clubs seront les animateurs et les composants essentiels de cette Initiative associés à toute la force rotarienne que représentent les étudiants et anciens étudiants des centres d’études pour la paix et la résolution des conflits.

Nous pourrons ainsi démontrer au monde comment le Rotary peut contribuer sur le terrain à la paix, comment le Rotary est en mesure de mobiliser les synergies et les ressources régionales sous forme de partenariats pour engendrer la paix.