LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Quand les  comités interpays endossent les objectifs du RI

Par Serge Gouteyron
Alors que j’étais président du club de Denain Bouchain, nous avons créé à Moscou  lecomité interpays France Russie. C’était le 7 mars 1995 en présence de M. Pierre Morel, Ambassadeur de France.
Jeune rotarien, j’avais déjà eu l’opportunité d’organiser, en 1993 et 1994, des échanges amicaux avec les clubs de Moscou et St Pétersbourg alors naissants.
Avec mes amis, nous avions été marqués par l’enthousiasme et l’espérance portés par ces relations ouvertes avec un pays qui s’éveillait à la démocratie et au Rotary.
Ces circonstances ont fait que le comité France Russie, au-delà d’une meilleure compréhension entre les rotariens des 2 nations, a dû très vite élargir sa mission :
  • à l’expansion : 12 clubs ont été parrainés par le comité et des clubs français dont un au-delà du cercle polaire à Narjan Mar par le club de Denain Bouchain justement
  • à la formation rotarienne qui a été une priorité pour de jeunes rotariens qui avaient tout à connaître (avec l’édition d’une brochure spécifique en langue russe)
  • à des actions de grande envergure comme les 30 spectacles de la troupe Loktev de Moscou avec ses 80 enfants et adolescents, les équipements pour un centre maternel et infantile et pour un centre d’hippothérapie à Moscou, une aide matérielle et un soutienpour 2 orphelinats ainsi que des échanges de classes de collèges à St Pétersbourg …

A partir de cette expérience et d’autres en Europe Centrale (en Pologne sous la houlette du regretté PDG Marcel Stefanski, et aussi en Roumanie, en Ukraine, en Bulgarie), les comités interpays sous l’impulsion de leur Conseil Exécutif international (j’ai eu le privilège d’être l’un de ses présidents de 2007 à 2010) ont pris un nouvel essor.
Ils ont retrouvé l’esprit qui prévalait à leur création en 1950. Cet esprit qui a amené les rotariens à s’impliquer dans les institutions intergouvernementales, capables de garantir l’expression des valeurs humaines sur lesquelles se fondent les civilisations.
Cet esprit qui fait de la culture de la paix l’un des objectifs naturels du Rotary International.
Et ils n’ont cessé de se déployer ces dernières années dans l’ensemble du monde : 300 comitésavec leurs  2 sections, animées par des rotariens dynamiques, sont aujourd’hui, autant de chemins pour la paix!
Même, si nous devons, à tout instant, se rappeler la phrase de Gandhi :
« il n’y a pas de chemin vers la paix, la paix est le chemin »

Servir quelques vertus

Par Serge Gouteyron

Depuis plus d’un siècle, la culture du Rotary, s’efforce d’imprégner la société de sa dimension d’équité, de compréhension, de solidarité et de camaraderie.

Albert Camus disait :
« mon rôle est, à ma place, de servir les quelques vertus sans lesquelles la vie ne vaut pas la peine d’être vécue ».

Sans nous comparer au philosophe humaniste, les rotariens aussi cherchent à témoigner de ces vertus dans la vie quotidienne.

Servir autrui, promouvoir l’intégrité et favoriser l’entente internationale, la bonne volonté et la paix au travers de notre réseau de décideurs locaux, civiques et professionnels telle est la mission du Rotary.

Avec le plan stratégique, le Conseil d’Administration du Rotary a précisé quelles étaient les valeurs, sur lesquelles, s’appuyait notre organisation pour atteindre ses buts.

Il y en a 5 :

• l’action :  A travers le monde, les clubs irradient leur communauté par la culture du service

• la camaraderie :  La force motrice de l’effort collectif, même si le réseau amical international n’a pas encore montré tout ce dont il était capable

• la diversité :  Elle rassemble professions et cultures dans une vision commune

• L’intégrité : Le respect de normes éthiques et professionnelles, de règles d’équité

• le leadership : Reconnaître les valeurs fondamentales de l’action à travers des clubs en mouvement.

Ce sont là les valeurs que prône notre organisation. Elles ne peuvent pas être séparées des vertus dont se recommande le rotarien.

De leur conjugaison, nous pouvons envisager un nouvel ordonnancement de la société plus proche de la philosophie du Rotary … même, si cela n’est pas pour tout de suite.

La situation du Rotary en France

Par Serge Gouteyron

Le Codifam de Poitiers (assemblée des gouverneurs francophones) du 13 octobre a sensibilisé les 150 participants sur la situation du Rotary en France.

Elle a quelque chose de paradoxal.

  • Alors que les rotariens français sont bien présents dans les manifestations internationales, qu’ils font beaucoup d’actions à l’étranger, qu’ils sont leaders dans le programme des comités interpays et autres
  • Qu’ils injectent chaque année entre 15 et 20 millions d’euros dans leur communauté locale, que les contributions à la Fondation représentent 2,3 millions d’euros et celles à Polio Plus 750 000 euros, que l’action nationale « Espoir en tête » atteint maintenant le million d‘euros.

L’image du Rotary en France reste floue et sa notoriété insuffisante comme l’indiquent les enquêtes du magazine Le Rotarien.

Ce qui explique, en partie, que nous soyons revenus au même nombre de membres qu’en 1990 (33 000) avec une pente plutôt descendante et ce, malgré l’entrée, dans cette même période, de 3 500 femmes et la création de 300 nouveaux clubs…

Le Conseil d’Administration du Rotary a adopté ces derniers mois une position réaliste, pas gagnée d’avance pour autant : progresser de 3% par an pendant 3 ans jusqu’en 2015.

Jacques Di Costanzo , nouvel administrateur (après le décès prématuré de Jean Marc Chateigner) des zones 11 et 12 (Italie) a préparé un plan d’action audacieux pour relever ce défi.

Un plan qui s’appuie sur 3 task force : développer le leadership, cibler les jeunes générations et renforcer la place des femmes.

Plus des groupes de travail (France -Europe de l’Ouest, pays d’Afrique francophones) chargés de réfléchir à de nouvelles voies pour le développement en s’inspirant des pratiques réussies.

Propositions qui seront au centre de la réflexion des ateliers de l’Institute de Monaco en novembre 2013.

Mais le succès de cette entreprise dépend (comme toujours) de l’engagement de chacun : comme l’a souligné Jacques, mais comprenons bien, qu’il est vital pour le Rotary français que le résultat attendu (+3% pendant 3 ans) soit au rendez-vous.

Le pourquoi du Plan Vision

Par Wilf Wilkinson
Chairman de la Fondation Rotary 2012-2013
Past RI Président 2007-2008

Nous avions besoin de diriger les « activités de nos membres vers des domaines que les Nations Unies avaient identifiés comme préoccupations majeures » et recruter dans nos clubs des hommes et des femmes qui poursuivent, à nos côtés, l’œuvre que nous avons déjà commencée.

Il y a huit ans, les administrateurs de la Fondation Rotary étaient arrivés à la conclusion que la Fondation avait besoin d’un nouveau plan pour optimiser les résultats du travail éducatif et humanitaire entrepris de par le monde grâce aux dons des Rotariens et d’autres philanthropes. Les concepts sous-tendant le plan étaient les suivants :

  • Simplifier les programmes et les procédures de la Fondation dans le respect de sa mission
  • Cibler les efforts des Rotariens dans des domaines où ils peuvent avoir le plus fort impact tout en répondant aux besoins les plus urgents (les six axes stratégiques)
  • Proposer des options de financement pour atteindre des objectifs à la fois locaux et internationaux
  • Accroître l’adhésion des districts et des clubs en leur transférant la prise de décision relative à l’utilisation des fonds
  • Améliorer l’image publique du Rotary grâce à la promotion du travail de la Fondation

Wilfrid J. WILKINSON et Serge GOUTEYRON à la conférence sur la Paix organisée à Cannes en mars 2008

Ces objectifs sont à première vue simples, mais les atteindre s’est avéré plus difficile que prévu. La plupart des gens sont réfractaires au changement, notamment s’ils éprouvaient une grande satisfaction avec des programmes tels que les Échanges de groupes d’étude ou les bourses d’études, ou avec les possibilités illimitées offertes par les subventions humanitaires qui avaient tous contribué au succès de notre magnifique Fondation.

Cela dit, l’objectif central était de s’assurer que la Fondation puisse tirer le maximum de profit de ses actions et de l’argent lui étant confié. Une longue réflexion a permis de déterminer que les résultats obtenus, bien que satisfaisants, pouvaient être sensiblement améliorés. Nous avions besoin de diriger les activités de nos membres vers des domaines que les Nations unies avaient identifiés comme préoccupations majeures. Nous devions être prêts à dépenser des fonds au niveau local y compris dans des pays riches où des besoins criants existent. Il était également nécessaire de réduire nos frais généraux, notamment dans le cadre de l’administration des subventions de contrepartie. Enfin, il fallait que nos membres s’impliquent davantage dans la gestion et la supervision des actions locales afin de s’assurer d’une utilisation des fonds à bon escient.

Notre Fondation ne pouvait toutefois pas amorcer des changements aussi profonds sans les mettre d’abord au banc d’essai. L’idée d’un pilote auquel participeraient une centaine de districts est ainsi née et a été mise à exécution le 1er juillet 2010. Cette initiative a permis de se rendre compte que certains éléments étaient décevants, mais le travail effectué en amont par la commission Vision pour l’avenir a en général produit d’excellents résultats, notamment au niveau de la communication électronique qui permet de réduire la paperasserie ainsi que les délais dans la prise de décision. Nous avons également ajouté un nouvel élément de gestion des fonds au niveau du district et nous nous efforçons d’impliquer autant de Rotariens que possible dans le travail de leur Fondation.

Je suis convaincu que les efforts consentis se traduiront par des avantages certains pour notre organisation et ses membres, mais surtout pour les bénéficiaires de nos actions, les diplômés de nos Centres du Rotary pour la paix, nos actions elles-mêmes qui auront plus d’envergure et cibleront les axes stratégiques, et enfin pour l’image du Rotary. Sensibiliser le public au Rotary, il faut l’espérer, permettra de recruter dans nos clubs des hommes et des femmes avec du potentiel afin qu’ils poursuivent à nos côtés l’œuvre que nous avons déjà commencée.

« L’initiative de paix en Méditerranée » à travers les Comités Interpays

Par Orscelik Balkan
Administrateur du Rotary International (2006-2008)

Après l’initiative mondiale pour éradiquer la polio, voici un projet de programme international: la « paix en Méditerranée » à travers les comités interpays.

La Région de la Méditerranée est l’une des parties les plus sensibles de notre monde : 16 pays, 3 religions, 8 langues, un ensemble de cultures diversifiées.

Il est toujours facile de s’abriter derrière les préjugés et la haine envers des peuples avec lesquels il n’y a pas de communication. La plupart des peuples sur terre ont des idées préconçues à l’égard des autres qui proviennent :

  • des conflits économiques et sociaux,
  • des mouvements de religions politisés,
  • des conflits politiques qui divisent les communautés en plusieurs camps,
  • des idéologies qui ferment la porte à l’ouverture d’esprit.

Le Rotary, par sa structure internationale, son réseau, le profil des rotariens, a dans cette région, l’opportunité extraordinaire de développer des relations non politiques, d’hommes à hommes, en s’appuyant sur les comités interpays de la région.

C’est pourquoi, parrainer l’initiative pour faciliter la paix dans la région méditerranéenne, s’accorde bien avec les buts des CIP. En outre, cette nouvelle ligne de service augmentera l’efficacité de l’organisation des CIP et la rendra encore plus significative.

Cette initiative de paix en Méditerranée à travers les comités interpays démontrera de façon exemplaire comment le Rotary International peut contribuer à la paix du monde.

  • Le premier objectif sera de jeter des ponts entres les communautés
  • Le deuxième objectif sera d’impliquer les volontaires de toutes les organisations de la société civile de même que les dirigeants d’Etats et d’organismes publics pour jeter des ponts à une plus grande échelle.
  • Le troisième objectif sera de faciliter les communications entre les leaders d’opinion, dans la mesure où ils collaborent et travaillent déjà ensemble.
  • Le quatrième objectif sera d’impliquer les jeunes générations et la famille du Rotary dans ce mouvement.

Pour réaliser les objectifs de base, le plan d’action des comités interpays comprendra 4 phases :

  • Le Conseil Exécutif des Comités agrandira son organisation pour intégrer « l’Initiative Méditerranéenne de Paix » qui rapportera directement au Président du Conseil Exécutif.
  • Dans une seconde phase, les Comités Interpays concernés cibleront des activités orientées vers la paix.
  • Dans une 3ème phase, les comités interpays associés avec des volontaires de la société civile éventuellement des dirigeants d’Etats, des organismes publics, lanceront des plates formes de collaboration et de compréhension dans les communautés concernées.
  • Dans une quatrième phase, chaque comité formera « des Associations Méditerranéennes de paix » avec des leaders d’opinion publique « non rotariens » de leurs pays.

Les Comités interpays et les clubs seront les animateurs et les composants essentiels de cette Initiative associés à toute la force rotarienne que représentent les étudiants et anciens étudiants des centres d’études pour la paix et la résolution des conflits.

Nous pourrons ainsi démontrer au monde comment le Rotary peut contribuer sur le terrain à la paix, comment le Rotary est en mesure de mobiliser les synergies et les ressources régionales sous forme de partenariats pour engendrer la paix.

Plaidoyer pour l’éradication de la poliomyélite

Par Serge Gouteyron

24 octobre 2012 – journée mondiale de l’éradication de la polio

Les plus hautes autorités morales et sanitaires déclenchent l’offensive finale contre le virus.

President Karzai of Afghanistan, President Zardari of Pakistan, B. Gates, Gates Foundation, polio survivor R. Ferris, President Jonathan of Nigeria, W.J. Wilkinson, chair Rotary Foundation Trustees, and Dr M.Chan, Girector-General of WHO

  • Le Rotary International par la voix du Président de la Fondation, Wilf Wilkinson, annonce une contribution complémentaire de 75 millions de dollars (25 millions par an sur 3 ans).
  • Le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki Moon a fait de l’éradication de la polio une priorité de son 2ème mandat (annonce faite à l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre).
  • La Directrice de l’organisation mondiale de la santé, Mme Margaret Chan a déjà placé, depuis quelques mois, l’OMS en « mode d’urgence ».

− Depuis février 2012, il ne reste plus que 3 pays endémiques : le Nigeria, le Pakistan et l’Afghanistan (l’Inde ne l’est plus depuis février), mais le Nigeria reste source d’importation pour les pays de l’Afrique de l’ouest.

La polio est une terrible maladie. La contamination se fait par contact direct propagé par l’insalubrité et le manque d’hygiène. Le virus attaque le système nerveux, détruit les neurones de la moelle épinière et le tronc central qui commande les muscles.

Nous pouvons être fiers du résultat considérable déjà atteint puisque de 1000 cas par jour en 1988, nous sommes à 162 cas pour toute l’année 2012.

Pour en arriver là, des moyens collectifs sans précédent ont été mise en œuvre sous l’impulsion du Rotary International et ses partenaires de l’initiative PolioPlus : l’OMS, l’Unicef, le Centre de Santé des Etats Unis, auxquels s’est joint, ces dernières années, la Fondation Bill et Melinda Gates.

  • Beaucoup d’argent en provenance des Gouvernements (des pays du G8, de la communauté européenne, de la banque mondiale) et du secteur privé a été mobilisé pour vacciner 2 milliards et demi d’enfants et empêcher ainsi quelques 5 millions de nouveaux cas.
  • 10.3 milliards de dollars au total – dont 1.3 milliard apporté par le Rotary (y compris les 228 millions du défi) – la contribution des rotariens français est de 11.7 millions de dollars.

A l’intérieur de ces chiffres, 42 millions de dollars viennent du gouvernement français (plus un large soutien technique aux opérations en Afghanistan, au Niger et au Tchad) et 1 milliard et demi de la Fondation Gates.

Pourtant ce résultat reste fragile, car nous ne sommes pas à l’abri d’un retour en force du virus. Si nous arrêtions maintenant notre effort, ce serait alors 200 000 infections nouvelles chaque année et des milliers de paralysies.

C’est pourquoi, la vigilance et l’action des rotariens restent indispensables au moins dans 3 domaines :

  • une contribution financière volontaire des clubs et des districts au « fonds polio » chaque année.
  • une couverture médiatique de notre engagement national et local (illuminations de bâtiments publics, personnalités civiles ou « people » qui s’engagent dans notre campagne « nous sommes à çà », articles de presse, campagnes TV…).
  • un « plaidoyer » permanent auprès du gouvernement, des élus de la nation, des élus européens et des élus régionaux

Le total des besoins financiers annuel nécessaires pour la mise en place des dispositions logistiques, les moyens humains et médicaux, les vaccins sont toujours très importants (autour d’un milliard de dollars).

Car aujourd’hui comme hier, nous sommes sur la ligne de front. Plus que jamais, les rotariens restent comme l’a dit James Grant (ancien Directeur de l’UNICEF) « la conscience » du combat entamé il y a 20 ans pour vaincre le virus de la Poliomyélite.

A propos des thèmes présidentiels

Par Serge Gouteyron

A partir de 1949 avec Percy Hodgson, les Présidents du RI ont pris l’habitude de choisir un thème personnel destiné à illustrer ou à personnifier leur programme.

Tous les présidents l’ont fait à sa suite, excepté, Carl Wilhelm Stenhammar en 2005 – 06 (lequel en rompant cette chaine pensait créer un électrochoc parmi les dirigeants rotariens).

Notons pour l’histoire que la devise du Rotary « Servir d’abord » a été officiellement adoptée en 1950.

Certes, les thèmes présidentiels présentent un intérêt, mais tous n’apportent pas la même valeur ajoutée, car souvent trop généraux et sans spécificité rotarienne.

Certains, par contre, nous interpellent vraiment, ce sont ceux qui s’adressent plus directement aux rotariens : « sachez vous dépasser » (Rajendro Saboo) « crois en ce que tu fais, fais ce en quoi tu crois » (Robert Barth) « sois un ami » (Bill Huntley) « agir avec cohérence, continuité et crédibilité » (Carlo Ravizza) « faire prendre conscience et agir » (Frank Devlyn) « semez l’amour » (Bhichaï Rattakul), « puisez en vous-même pour embrasser l’humanité »(Kalyan Banerjee) et quelques autres.…..

Le thème de cette année « la paix par le service » est une formulation heureuse car en 5 mots, sont définis le but et les moyens de notre organisation et de plus, ce thème va faire l’objet de forums internationaux à Berlin, Honolulu et Hiroshima.

Il est tellement évident que l’on s’étonne même qu’il n’ait pas été choisi plus tôt.

En fait, le monde rotarien est toujours en réflexion sur les thèmes présidentiels.

Beaucoup de rotariens pensent que « servir d’abord » est suffisamment identifiant du Rotary pour ne pas y ajouter de complément, d’autres, nombreux aussi, pensent malgré tout que le thème présidentiel apporte une touche humaine et personnelle à l’action du Rotary.

Le Conseil de Législation (en avril 2013) sera l’arbitre de ce débat, somme toute, moins fondamental, que celui qui a agité les rotariens au début du siècle dernier.

A propos des devises du Rotary

Par Serge Gouteyron

C’est en 1950, à la convention de Détroit, que « servir d’abord » (service above self) est devenu la devise officielle du Rotary International, plaçant, dès lors, notre organisation, sous la philosophie du bénévolat désintéressé.

Déjà en 1911, la convention de Portland avait entériné cette ligne clôturant un débat qui a agité les rotariens de 1906 à1911.

En effet, en 1906, le club de Chicago avait inscrit dans son règlement intérieur une phrase qui prêta à confusion : « le soutien aux intérêts professionnels de ses membres ».

Cette phrase comprise comme une obligation à l’« entraide professionnelle » était contraire à l’approche déontologique affirmée à la création du club.

Arthur Frederick Sheldon

A la convention précédente en 1910 à Chicago, Arthur Sheldon avait déclaré : « seule l’intégrité paye, les affaires sont la science du service » et trouva cette formule « qui sert le mieux autrui profite le plus » qui sera adoptée l’année suivante.

Cette devise indique que l’action professionnelle repose sur l’action individuelle de chacun. Elle est toujours très en vogue chez les rotariens japonais.

Il y eut à la convention de Portland une autre proposition, allant dans le même sens.

Elle émanait de Ben Collins – rotarien à Minneapolis. Il y exposa le principe que son club avait adopté « le service non pour soi-même » « service not self ».

Ben Collins reçut le soutien de Paul Harris et sa proposition fut accueillie avec enthousiasme mais ne sera formulée sous la forme « Servir d’abord » qu’en 1950.

Depuis, le Conseil de Législation de 1989 a adopté « la charte des rotariens en affaires » (d’ailleurs révisée et confortée par le Conseil d’Administration l’an dernier).

Elle stipule que c’est par l’exercice de sa profession que le rotarien sert en priorité la société (particulièrement pour la formation et le soutien aux jeunes) et ce, dans le respect des critères déontologiques de chaque profession.

Dans son dernier article elle énonce très précisément qu’il n’y a pas d’obligation à accorder à un autre rotarien des privilèges ou avantages qui ne seraient pas une pratique normale (mais ceci ne concerne pas, bien sûr, ce qui ressort du seul soutien amical).

En tous cas, aujourd’hui comme à la création, les rotariens restent fidèles à la philosophie du bénévolat désintéressé et continuent de manifester leur esprit de service tant dans leur engagement professionnel que public.

Lisbonne a beaucoup d’atouts

Par Serge Gouteyron 

Vraiment, la convention de Lisbonne a beaucoup d’atouts pour séduire la famille du Rotary.

La convention annuelle est, par nature, un moment amical et joyeux, un espace de rencontres que l’on quitte toujours avec un sentiment de fierté, celui d’appartenir à un grand mouvement.

Ce qui est particulièrement vrai à la séance d’ouverture où un accueil grandiose attend les participants comme à la cérémonie de clôture toujours émouvante lorsque les rotariens entonnent « ce n’est qu’un au revoir ».

Il ne faudra surtout pas manquer de déambuler à travers les 200 stands (rotariens et marchands) de la Maison de l’Amitié, souvent lieu de rencontres inattendues. Les stands des Comités Interpays et du magazine « le Rotarien » seront, comme chaque année, une halte sympathique.

Sans oublier, le rendez-vous des francophones, devenu habituel (excepté à Bangkok), depuis la convention de Chicago en 2005 (et son fameux petit déjeuner français avec pain frais et croissants).

C’est à un cocktail très couru que le magazine «le Rotarien » vous convie maintenant.

Serge Gouteyron et Ed Futa, Président de la convention de Lisbonne

Les séances plénières du matin comme les ateliers de l’après midi sont à recommander tout particulièrement aux rotariens qui suivent de près l’actualité du Rotary.

Car nous vivons une époque charnière, celle où notre organisation doit prendre un nouvel essor, et les derniers développements du plan stratégique comme du plan vision du futur y seront explicités (traduction en français dans les séances plénières et dans certains ateliers).

Les soirées (libres – sauf à s’inscrire dans les manifestations du comité hôte) seront l’occasion d’aller à la rencontre du peuple portugais. Peuple qui a donné au monde les plus grands explorateurs. Un impressionnant monument leur est dédié sur l’emplacement d’où partaient les équipages après avoir été bénis sur le parvis du monastère Jeronimos

Luis Miguel Duarte, président ducomité hôte de la Convention de Lisbonne

La ville de Lisbonne respire la douceur de vivre, un « havre de paix » dit le Président Tanaka, grâce à ses cafés, restaurants (avec Fado), sa vieille ville, la ville moderne, ses jardins, les berges du Tage … et la gentillesse des portugais.

Par ailleurs pour ceux, qui auront plus de temps Estoril, Cascaïs; Cintra, Coïmbra, incitent au détour tout comme la région de l’Algarve et de Porto.

J’avais eu le plaisir de rencontrer le Maire de Lisbonne (il y a 7 ans, au moment où se décidait le choix du site de la convention) à l’occasion du 80ème anniversaire du club doyen. Il m’avait confié qu’il souhaitait que Lisbonne fasse plus qu’accueillir la convention internationale mais reçoive chaque rotarien du monde entier comme un ami de toujours, comme avait si bien su le faire la ville de Nice et les rotariens français en 1995.

Il souhaitait aussi que Lisbonne puisse témoigner, en cette circonstance, de sa solidarité internationale et européenne.

J’ai eu le plaisir de participer à 12 conventions et je savoure par avance le moment de me joindre aux rotariens et à la famille du Rotary à Lisbonne, du 23 au 26 juin prochain, d’autant, qu’il nous faudra attendre 7 ou 8 ans avant de retrouver une convention en Europe.

L’esprit du service

Par Serge Gouteyron 

L’esprit du service au Rotary s’inscrit dans ce courant de la pensée universelle, tourné vers l’autre, qui traverse les siècles et les continents.

Que ce soit avec les premières toilettes publiques à Chicago en 1907, le combat livré depuis 25 ans pour éradiquer la poliomyélite ou dans les innombrables actions autour des clubs.

Mais, bien que présent dans les Ecritures, comme dans les religions asiatiques, musulmanes ou juives, dans la philosophie des lumières, ce courant de pensée, en tant que tel, n’est pas majoritaire dans le monde, car ses fidèles n’ont pu réussir, jusqu’ici, à imposer leurs vues, tellement les forces contraires restent fortes.

Pourtant les Pères de l’Eglise, les réformateurs protestants, les penseurs hindouistes, bouddhistes ou taôistes, les philosophes musulmans et juifs à des degrés différents, incitent leurs fidèles à servir.

Apprendre et apprendre aux autres, accompagner sa famille et ses proches, soulager les souffrances, améliorer les conditions de la vie, donner de soi,

pour recevoir, ou non, un accomplissement dans les autres mondes, dans le divin de sa personne ou dans le divin de l’autre.

toutes choses qui donnent une dimension spirituelle à notre comportement d’homme et de femmes dans la vie

«Notre Dieu intérieur » disait Marc Aurèle.

Au fond, ce dont nous témoignons ainsi, c’est le message d’amour originel, en quelque sorte laïcisé, puisque le Rotary a fait de la neutralité politique et religieuse l’une de ses règles.

La laïcité, comprise ici, est celle de la liberté de conscience, celle qui permet aux valeurs de l’humanité de prospérer au-delà des arrangements du siècle.

De hautes figures comme Mère Térésa; le Dr Schweitzer ont incarné ce message d’amour à Calcutta et à Lambaréné.

Le Docteur Albert Schweitzer, fut membre d’honneur du Rotary club de Colmar, France

Des lieux où souffle l’esprit !

« je m’éveille et je vis que la vie n’est que servir
je servis et je compris que le service est joie »
Rabîndranâth Tagore