LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Le Rotary, j’y crois !

Par Serge Gouteyron

Comme beaucoup d‘entre nous, j’ai intégré un club sans bien connaître ce qu’était le Rotary (cela aurait pu tout aussi bien être un club Lions). Mais je dois dire que j’étais plutôt fier d’avoir été sollicité.

Il y a 25 ans, je voyais le Rotary comme un cercle prestigieux dans lequel se côtoyaient les élites professionnelles de la ville.

Mes 2 parrains avaient, eux, beaucoup insisté sur la camaraderie et sur les liens invisibles qui unissaient les membres du club.

D’emblée, j’ai été happé par l’action internationale. C’est bien d’ailleurs ce qui a marqué dès le début, mon intérêt pour le Rotary. Retrouver à travers le monde des amis, qui partagent votre idéal, en capacité d’actions sur tous les territoires de la planète.

Dès mes premiers mois, j’ai saisi l’opportunité de participer avec 150 membres du district à la remise de charte du 2ème club de Pologne à Lublin. L’initiative comme bien d’autres en revenait à Marcel Stéfanski, futur gouverneur, avec lequel j’allais travailler très étroitement jusqu’à son décès en 2010.

Je voyageais beaucoup pour mon entreprise et plusieurs fois j’avais rendu visite au tout récent club de Moscou. C’est ainsi qu’en 1993, 15 membres du club et leur famille furent reçus par notre club à Denain. Evènement mémorable, les rotariens moscovites découvraient alors leur nouvelle liberté et nous observions avec attention ces hommes et ces femmes enfermés dans leur pays durant 3 générations.

Le club de Moscou à Denain

C’était le 1er club créé en Russie et les rotariens étaient souvent des personnalités intellectuelles ou des chefs d’entreprises publics ou semi privés, qui apprenaient le Rotary en marchant, à l’écoute et bienveillants comme nous le vérifierons lors des nombreux déplacements de notre club en Russie avec quelques privilèges comme celui d’occuper la loge des Tsars au Bolchoï.

Toujours est-il que ma curiosité pour le Rotary s’aiguisait. Les actions de clubs, sa vie chaleureuse, la solidarité envers les plus défavorisés, tout indiquait qu’être rotarien impliquait une façon personnelle de voir le monde, de s’y comporter.

Presqu’une philosophie de la vie.

J’ai donc cherché à approfondir mes connaissances. Je me plongeais dans le manuel de procédures (on aurait pu faire plus simple) ce qui me sera très utile lorsque j’aurai à préparer par 4 fois des propositions pour le Conseil de Législation. J’aime à rappeler que le Conseil de Législation est, dans notre structure, le seul lieu où les rotariens peuvent innover même si ce n’est pas très facile d’y faire partager son point de vue.

C’est vrai aussi pour le Conseil d’Administration mais à condition de convaincre les permanents et les administrateurs, ce qui est toujours possible avec des propositions visant l’intérêt supérieur du Rotary.

Je lisais également tout ce qui avait trait au Rotary. J’acquis la conviction (toujours aussi forte aujourd’hui) que cette connaissance est nécessaire pour nos actions et indispensable pour la croissance des effectifs.

Nous sommes en 1995. Bill Huntley était Président du RI avec son merveilleux thème « Sois un ami » et j’étais président du club.

Le développement des effectifs était déjà un leitmotiv fort. Le club y répondra en faisant passer son effectif de 27 à 32 membres après une journée portes ouvertes (déjà) , mais 19 ans après, 1 seul des 5 membres accueillis est resté rotarien.

Le club parrainera 2 nouveaux clubs 1 en Russie et 1 dans le Valenciennois

C’est sous ma présidence que nous avons créé à Moscou (assez naturellement) le comité interpays entre la France et la Russie. L’Ambassadeur de France, M. Pierre Morel assistait à la cérémonie. La ville de Moscou aurait dû être représentée par son maire (rotarien) mais il délégua l’un de ses adjoints (également rotarien).

Inoubliables souvenirs, fraternité des 150 participants russes et des 15 participants français. Les prémisses d’un monde différent (malheureusement 2 des membres rotariens russes trouveront quelques mois plus tard une mort tragique)

Le Rotary s’ouvrait en Russie pour la 1ère fois, à l’inverse des autres pays de l’Est où le Rotary était déjà présent avant les dictatures communistes.

Il y avait en 1995, 5 clubs, 1 club Innerwheel et le comité France Russie allait contribuer activement à la création de 12 clubs sur les 50 existants aujourd’hui.

Création du CIP France Russie

Je salue ici tous les présidents de ce comité France Russie, côté français et côté russe qui ont fait de ce comité au cours de ces 20 ans un comité exemplaire par ses réalisations dans tous les domaines (expansion, actions humanitaires, culturelles, éducatives, professionnelles, relais diplomatiques…)

Un cheval offert par les rotariens français pour le centre hypothérapie de Moscou

D’ailleurs après Moscou, ce sera avec les 2 premiers clubs de St Pétersbourg que nous construirons une relation de confiance et d’amitié toujours active.

Un comité qui a fait de la compréhension entre les peuples une réalité.

Mon année de présidence fut également placée sous le signe de l’Europe. C’était au tour de notre club d’organiser l’Eurotary – rencontre annuelle dans l’un des clubs des 17 pays (1 par pays) -.

Là aussi communion et fraternité, une soirée autour d’un barbecue familial, un diner de gala dans une Abbaye cistercienne et une croisière en bateaux mouches sur la Seine (plus de 250 participants européens) entre les clubs de la vieille Europe (Grande Bretagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays Bas, Espagne, Suède, Allemagne) et ceux des pays de l’Est (Pologne, Ukraine, Biélorussie, ancienne Allemagne de l’Est, Russie) : ceux-ci enthousiastes, fragiles mais prêts à vivre intensément leur nouvelle vie, rassemblés autour du thème « le Rotary dans l’Europe de demain » car tous voyaient de Londres à St Pétersbourg une seule Europe.

Il y aura également la remise de charte (pour laquelle j’ai eu l’honneur d’être le représentant du Président International) pour le club russe de Narjan Mar à 300 kms au-delà du cercle polaire, en Sibérie – seul moyen d’accès l’avion et encore un avion à tout vent.

Quel moment prodigieux de partager ainsi, au pays des Nénets, sous la tente, dans la toundra glacée : vivres et fraternité boréale.

A la fin de la présidence du club, j’étais définitivement acquis à l’idée que la compréhension entre les peuples était possible comme le « vivre ensemble » si nous trouvons avec l’autre, un lien amical et sincère comme le Rotary le procure.

La polio et la géopolitique

Par Christian Michaud

La majorité des cas dans les 3 pays d’endémie viennent du Pakistan avec 174 sur un total de 209 (soit 74%). Le Nigéria avec 6 cas contre 49 à la même date de 2013 est en très net progrès. Ceci est peut-être l’une des conséquences du revirement récent des responsables religieux musulmans qui s’engagent maintenant à promouvoir la vaccination.

Dans les pays non endémiques la baisse est significative 19 cas contre 193 l’an dernier à la même époque mais ils montrent que le risque de transmission reste significatif et inquiétant en particulier à partir du Cameroun et de la Guinée équatoriale. C’est ce risque de propagation internationale du poliovirus sauvage qui a justifié l’urgence de santé publique de portée internationale lancée le 5 mai 2014 par le directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan afin de préserver les acquis.

Cette initiative de l’OMS avait pour objectif de mettre les pays concernés face à leurs responsabilités et de remobiliser la communauté internationale.

Ses conséquences sont nombreuses, comme :

  • la surveillance aux frontières afin d’empêcher la « sortie » mais aussi « l’entrée » du virus
  • la décision de nombreux pays d’accroître leur aide financière à l’éradication de la polio
  • Ainsi, lors de la 67ème Assemblée mondiale de la Santé qui s’est tenue fin mai :
    •  les pays transmetteurs du virus de la polio, le Pakistan et le Cameroun ont présenté les mesures prises pour mettre en œuvre ces recommandations. Maintenant le Pakistan et le Cameroun obligent tous les voyageurs, et non seulement les enfants, à être vaccinés avant de quitter le pays.
    • les pays exempts de poliomyélite ont souligné la nécessité de rester vigilants et de maintenir une forte immunité.

La carte précise l’emplacement des réservoirs de virus sauvage dans les trois pays endémiques : le Pakistan, l’Afghanistan et le Nigéria. Dans ces trois pays (en rose) les zones infectées sont limitées (rouge foncé).

Les zones de flambée et de transmission apparaissent en orange.

Ce risque de transmission du virus en raison des facilités de déplacement dans le monde est une réalité illustrée par sa détection au Brésil ! Le 18 Juin 2014, l’OMS a signalé la détection de poliovirus sauvage dans des échantillons d’eaux usées, collectés en mars 2014, dans l’état de São Paulo. Le Brésil mène cette surveillance depuis plus de 20 ans. Le taux de vaccination étant suffisamment élevé aucun cas, à ce jour, n’a été constaté. Le virus isolé possède un profil génétique voisin d’une souche trouvée en Guinée équatoriale.

Les nombreuses zones de conflits dans le monde : en Syrie, Irak, en Somalie au Nigéria et surtout au Pakistan, provoquent l’exode de populations sous-vaccinés. On les retrouve sur les diverses voies de migration (dont l’Europe). Ce sont autant de risques de transmission du virus de la polio. Il s’agit vraiment d’une géopolitique de la poliomyélite dans un monde qui est devenu « un village ». Alors, tant que la polio est présente quelque part sur la planète, dans les régions les plus éloignées, aucun pays n’est à l’abri même l’Europe, même l’Italie. Seule la vaccination peut protéger nos enfants.

Au Pakistan, l’essentiel des cas rencontrés se concentrent dans les zones tribales à la frontière avec l’Afghanistan où les talibans s’opposent à la vaccination depuis 2012, (56 vaccinateurs, héros de la lutte contre la polio, ont été tués par les talibans). Dans ces zones l’armée pakistanaise a lancé une vaste opération militaire anti-talibans (carte ci-dessous). Ce conflit a poussé des centaines de milliers de civils sur les routes. Un exode dont les autorités entendent profiter pour vacciner ces populations contre la polio. Comme les communautés déplacées fuient dans d’autres régions du Pakistan et de l’Afghanistan, les activités de vaccination sont en cours dans les camps de réfugiés ainsi que dans les postes de vaccination de transit. Plus de 800 000 personnes ont été vaccinées au Pakistan dans le cadre de ces efforts et plus de 35.000 en Afghanistan. (www.polioeradication.org/)

La situation sur le front de la polio est difficile mais beaucoup de signes sont extrêmement positifs. L’urgence de santé publique de portée internationale de l’OMS a porté ses fruits :

  • les pays d’Afrique et du Moyen O rient ont lancé de très nombreuses campagnes de vaccinations,
  • les surveillances aux frontières s’intensifient,
  • au Pakistan la bataille contre les talibans permet de vacciner des centaines de milliers de personnes ce qui a conduit des journaux à titrer : « l’exode face à l’offensive dope la vaccination contre la polio »,
  • de nombreux responsables religieux musulmans préconisent la vaccination.

En guise de conclusion je citerai John F. Germ, Président de la commission PolioPlus internationale et Président RI nommé 2016-2017 :

« Nous avons fait la promesse aux enfants du monde d’éradiquer la polio et les Rotariens tiennent leur parole. « 

Lettre à la souffrance

par Bernard Descampiaux

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille [….]
Ma Douleur, donne-moi la main : viens par ici, |…]
(Charles Baudelaire – « les fleurs du mal »)

Jusqu’à ce fameux jour de novembre, je n’ai connu en mon corps que les maux et maladies des enfants ordinaires. J’ignore ton existence. Je ne sais pas jusqu’à quelle profondeur tu es capable de t’insinuer.

Tu as plus d’un tour dans ton sac, experte pour surgir sans crier gare, t’installer partout, occuper mon corps, en entier, comme si tu étais chez toi. Il parait que, normalement tu es juste là pour donner l’alarme, pour attirer l’attention sur ce qui ne va pas, pour permettre au médecin de faire son diagnostic. Alors, une fois cela accompli, pourquoi ne te retires-tu pas ? Pourquoi est-ce que tu t’incrustes ? Tu sais, parfois je crois que tu t’acharnes sur moi. Mais qu’est-ce que je t’ai fait ? Pourquoi m’en veux-tu à ce point ?

« Polio souffrante », qu’ils ont dit, comme si cela pouvait tout justifier, tout permettre, puisque la fatalité le décide ainsi : « Polio souffrante ».

Mon corps est un bâton de bois. Dur. Rigide. Les articulations ne plient plus. Je suis lourd comme un arbre mort. Alors il me faut subir « les postures ». Lutter contre les rétractions des muscles qui pourtant ont rendu l’âme et cependant résistent, comme pour un ultime combat destiné à m’abattre encore. Et toi tu viens t’infiltrer dans chaque fibre musculaire éteinte, histoire d’occuper le terrain. Les crampes que j’ai connues enfant, à côté des douleurs que tu infliges, c’est de la douce rigolade…

Il faut tenir une heure. Une heure de posture, deux fois par jour les premières semaines, parce qu’il faut faire plier l’articulation de la hanche, du genou, de la cheville. Plier encore, déchirer les muscles, les mater. Chaque heure est un calvaire. Tu ne rends pas les armes. Tu as décidé que tu ne lâcherais pas la prise, que tu resterais prégnante jusqu’à l’ultime seconde. Et quand vient la délivrance, lorsque la kiné revient délier les sangles, faire cesser ce qui ressemble tellement à de la torture, alors, dans un ultime effort, tu te fais d’une violence extrême dans l’articulation elle-même lorsque celle-ci est ramenée au repos.

Tu veux que je te dise ? Tu es une vraie garce. Une salope. Je te hais. J’ai cru que l’on pouvait composer avec toi, comme dans ce poème de Baudelaire. Mais non. Tu prends plaisir à mes pleurs, mes cris, ma supplication que l’on arrête. Tu as ce sourire narquois des crapules lorsque la kiné est en retard de quelques minutes pour me délivrer. Et puis, tu sais, tu sais très bien, que tout à l’heure, tu recommenceras. Et que cela durera encore des semaines et des semaines.

Extrait du livre de Bernard Descampiaux « Lettres aiguës et accents graves »
b.descampiaux@wanadoo.fr

Lien internet où on peut se procurer le livre
http://www.thebookedition.com/lettres-aigues-et-accents-graves-bernard-descampiaux-p-54968.html

Mali : 10 millions de dollars pour l’eau

Par Serge Gouteyron

C’est l’accord de partenariat conclu entre l’Amicale d’action du Rotary EAU ET ASSAINISSEMENT (Wasrag) présidée actuellement par Bill Boyd ancien président du Rotary,

Et la Fondation ONE DROP constituée à l’initiative de Guy Laliberté, le fondateur du Cirque du Soleil à Montréal représentée par Mme Catherine Bachand.

One Drop est déjà présent en Afrique de l’Ouest, en Amérique du Sud et en Inde. Le choix s’est arrêté sur le Mali : l’un des pays les plus pauvres du monde par ailleurs francophone.

Il s’agit d’un accord du type de la Fondation Rotary et de la Fondation Bill et Melinda Gates pour Polio :

One Drop abondera jusqu’à 1 million de dollars par an pendant 5 ans les projets « eau et assainissement » en priorité dans les secteurs de Bamako et Sissoko. Les projets seront présentés par Wasrag (jusqu’à 1 million de dollars par an) financés par les clubs, les districts, la Fondation Rotary, des mécènes et des institutions spécialisées.

Le comité de pilotage comprendra les représentants du Rotary et les représentants de la Fondation One Drop (à parité).

Bill Boyd, Ancien Président du Rotary International et Chairman de WASRAG

Pour le Rotary : Bill Boyd, Ron Denham (fondateur en 2007 de Wasrag), Tom Thorfinnson et Serge Gouteyron (tous 2 anciens vice-président du RI).

Le rôle du comité de pilotage est d’examiner et approuver les projets présentés (d’un montant minimum de 500 000 dollars !), les collectes de fonds, de faire le choix des équipes, exercer le contrôle technique et financier, mesurer les impacts.

Un rotarien malien Sunny Akuopha de Bamako sera le manager de l’opération sur place.

Améliorer les conditions de vie pour 1 million de personnes au Mali d’ici 2020, c’est l’objectif de cet accord très large puisque :

il s’agit de fournir non seulement de l’eau potable à usage domestique ou de production, mais également de créer des structures de micro financement pour lancer des productions agricoles et de mettre en place un volet social pour la sensibilisation à l’éducation à l’alimentation et aux conditions sanitaires.

Les rotariens francophones et les comités interpays auront l’ambition d’œuvrer à la réussite d’un partenariat de grande ampleur et de contribuer ainsi à la renaissance de ce pays.

Bien sûr cette action ne concerne pas que les rotariens francophones, elle concerne tous les rotariens mais les rotariens francophones sont en première ligne pour aider ce pays en situation très difficile.

La conférence du district 1912 à Ptuj en Slovénie

Par Serge Gouteyron

J’ai représenté récemment le Président Ron Burton à la conférence du district 1912 de Slovénie à Ptuj.

La Slovénie est un petit pays (2 millions d’habitants dont 300 000 habitants dans la belle capitale de Ljubljana).

Le Rotary y est représenté par 45 clubs et 930 rotariens – 15 clubs rotaract avec 250 rotaractiens – 6 clubs interact. Renault a une usine très importante à Novo Mesto.

J’ai apprécié tout particulièrement l’esprit positif des rotariens slovènes face au Rotary, à leur pays, à leur histoire.

La Slovénie grâce probablement à cet esprit et au fait qu’elle soit à 90% chrétienne a pu échapper à la guerre de l’ex Yougoslavie il y a plus de 20 ans.

J’ai été surpris et en même temps impressionné par les actions professionnelles entreprises sur « l’éthique et la morale ». Des séminaires, des échanges qui regroupent de nombreux rotariens et dans lesquels les questions morales (le bien et le mal dans sa profession) ont une grande importance. Il faut dire que de nombreux rotariens exercent une activité industrielle.

La Slovénie en est à son 3ème gouverneur. Elle était auparavant rattachée au district autrichien qui a été longtemps le plus grand des districts (avec 4500 rotariens).

Il est vrai qu’aujourd’hui elle doit se développer pour répondre aux nouvelles normes et le projet du gouverneur est de transformer progressivement les clubs rotaract (très dynamiques) en clubs rotary comme l’ont fait les clubs du Maghreb il y a 4 ans tout en reconstituant derrière les clubs rotaract.

Pari ambitieux mais possible.

En tous les cas, une conférence de district simple et motivante, un peu à l’ancienne puisqu’elle s’est terminée par une visite à pied de la ville avec halte au château, au monastère et dans les cafés.

Le Rotary et les sites du patrimoine mondial de l’humanité

Par Serge GOUTEYRON

A l’initiative des gouverneurs Alain Tignol – Midi Pyrénées, Languedoc, Roussillon, Andorre – Michel Queille – Aquitaine Charentes – et sur une idée de Maurice Charbonnières du club d’Albi Lapérouse, se sont tenues les 16 et 17 mai dernier dans la cité épiscopale d’Albi 2 rencontres autour des sites du patrimoine mondial UNESCO.

L’une pour convier les rotary clubs français ayant dans leur zone un site du patrimoine mondial à une réflexion sur les valeurs communes et les actions pouvant être faites (culture de la paix, sauvegarde du patrimoine, solidarité ….), une quinzaine de clubs ont répondu à cet appel,

l’autre dans le cadre de la rencontre des 2 Mers des 2 districts sur le thème « le patrimoine mondial une chance pour le développement local ».

Philippe Douste Blazy Secrétaire Général Adjoint de l’ONU et Président d’UNITAID présenta le rôle primordial de l’ONU dans le développement des populations et les résultats obtenus par UNITAID dans la lutte contre le Sida et le paludisme grâce à la taxe sur les billets d’avion. L’hypothèse que le Rotary participe au Conseil d’Administration d’UNITAID a été évoquée.

Serge Gouteyron comme représentant du Rotary à l’UNESCO montra la proximité de pensée qu’il y a entre le Rotary et l’UNESCO sur la culture de la paix, dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté et la faim et aussi de l’éthique.

Il réaffirma le rôle du Rotary comme celui d’un partenaire privilégié des institutions internationales dans le cadre des objectifs du millénaire des Nations Unies.

Au cours du concert d’orgues de Ste Cécile, résonnaient pour chacun les tourments d’un lointain passé. Dans cette région, il y a 8 siècles, les cathares proposaient une autre vision combattue par la terrible Inquisition. Mais aujourd’hui nous ne retiendrons que les valeurs de tolérance et de fraternité qu’évoquent pour nous les sites du Patrimoine Mondial.

L’humanité et les défis du monde contemporain – L’homme face aux catastrophes

par Najib Zakka
Doyen de faculté – Etudes Romanes, Slaves et Orientales
Past gouverneur

Introduction au colloque international de l’Université Lille 3 du 1er avril 2014

Mais de quelle humanité parlons-nous, quelle modernité construisons-nous ? Certes nous vivons dans un monde toujours en mutation permanente, un monde de progrès scientifique et technologique, un monde de disparité géographique, ethnique, religieuse, culturelle et linguistique. Un monde qui connaît encore les guerres, les conflits, les injustices et les inégalités de chances dans le partage des richesses de notre terre. Les souvenirs des deux guerres mondiales qui ont hanté l’humanité restent toujours présents à l’esprit mais ils sont aussi sources d’enseignement pour les générations qui suivent. Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter.

Mais d’autres phénomènes marquent aussi notre humanité : les rapports entre la nature et l’homme ; si la nature peut être source de bien et de bonheur elle peut également se déchaîner sous formes de séismes, de tsunamis, d’éruptions volcaniques, d’inondations ou encore des conditions climatiques extrêmes.

Tous ces phénomènes sont les fruits de l’intelligence ou de l’ignorance de l’homme. En développant sa technicité, en aménageant le territoire, l’homme a-t-il contribué à faire fructifier son environnement naturel ou a-t-il détruit son milieu de vie ?

L’homme d’aujourd’hui doit récuser une humanité placée à la jonction d’un monde sans aventure. Cette humanité qui se dénature, comme trahie par ses propres briseurs, est réduite à sombrer dans l’obscurité ?

L’homme doit se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naitre une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l’instinct de la mort à l’œuvre de l’histoire.

Albert Camus nous rappelle que « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne, dit-il, sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »

L’être humain et le monde sont un mystère ; la clé pour le comprendre est l’émerveillement. S’émerveiller est le commencement de l’aventure humaine et l’origine de la philosophie ; c’est ce qui nous rend capable de déchiffrer le livre de la vie. C’est dans la présence de l’homme au temps que peut naitre la véritable histoire. Toute la nature nous invite à croire à cette aventure qui est avant tout culturelle.

Oui notre combat réside dans cette interprétation savante de la notion de la culture. Il faut entendre « culture » dans son sens le plus large ; elle n’est pas seulement un déchiffrage de l’univers, une érudition, mais la saisie des finalités des choses tournées vers l’homme.

Prendre en mains son destin et celui de la planète, donner un nouveau souffle à la coopération universelle, telle est la responsabilité de l’homme, «Je ne suis pas mais je puis être» nous enseignait le philosophe Maurice Zundel.

Chaque homme par son projet tente d’assumer ses limites en les refusant, les acceptant ou les dépassant, ce qui fonde une inter- subjectivité et donc une compréhension d’autrui toujours possible.

Permettez-moi pour conclure de citer Khalil Gibran :

« J’ai vu l’Homme se redresser dans sa divinité comme un géant au milieu du courroux et de la destruction, se moquant de la colère de la terre et de la fureur des éléments.

Comme un pilier de lumière, l’homme se tenait au milieu des ruines de Babylone, de Ninive, de Palmyre et de Pompéi, et tandis qu’il était là, il se mit à chanter la chanson de l’Immortalité : « Laissez la Terre prendre ce qui lui appartient car moi, l’Homme, je n’ai pas de fin ».

Les comités interpays et les Initiatives pour la paix

Par Serge GOUTEYRON

Le Rotary dispose avec les comités interpays d’un programme pour faire avancer la paix.

Les programmes officiels du Rotary aident à l’avancement de la paix : que ce soit les programmes pour les jeunes (bourses, Rylas, échanges), les centres pour la paix (les étudiants intègrent souvent à la fin de leur master les institutions internationales, les gouvernements ou les ONG), et aussi les programmes de la Fondation Rotary pour le développement des populations à travers les domaines stratégiques.

Membres du Conseil Exécutif des CIP (Bureau et Coordinateurs nationaux) à Milan en mai 2014

Mais ce sont les comités interpays qui, par les rencontres et les actions communes permettent aux rotariens de 2 pays de mieux se connaître et comprendre l’autre. C’était l’objectif du 1er comité entre la France et l’Allemagne en 1950

La question nous est posée de savoir si nous ne devons pas en tant que rotarien, membre d’un mouvement international, aller plus loin dans notre implication dans la société.

Je pense que c’est vital pour l’avenir du mouvement rotarien qui, en même temps, doit rester absolument neutre

Les comités interpays comme programme du rotary seraient naturellement les porteurs de ce nouvel engagement.

Nouvel engagement qui se manifesterait par la création d’Initiatives pour la paix. Initiatives qui regrouperaient les leaders civils et religieux, les ONG, les institutions internationales et les comités interpays.

Il s’agirait dans ce partenariat international de dépasser le stade de la compréhension réciproque pour parvenir collectivement à la prise de conscience qu’un chemin pour la paix est possible pour une grande majorité d’hommes et de femmes de bonne volonté.

Cette prise de conscience se traduira par des actes.

Beaucoup de régions dans le monde sont susceptibles de recevoir une initiative de paix des comités interpays mais l’expérience doit démarrer là où les comités interpays sont suffisamment représentatifs comme dans les pays de la Méditerranée, les Balkans ou sur le continent africain.

Ce type d’initiative n’est pas étranger aux rotariens. L’Initiative pour l’éradication de la polio et son partenariat international a fait largement ses preuves.

En parallèle de cette ou ces initiatives, les comités interpays pourraient investir un champ d’actions proche d’eux, celui de la résolution des conflits.

Si le Rotary International confiait aux comités interpays le leadership des Initiatives pour la paix, il impulserait ainsi une dynamique pour la paix civile et valoriserait son image comme acteur de terrain.

Bureau 2014/2016 du conseil exécutif des CIP

Déclaration du Rotary en réponse à la lettre adressée par le gouvernement américain aux doyens des facultés de médecine publiques

Par Robert S. Scott
Président de la commission internationale PolioPlus du Rotary

Pour protéger l’action des personnes de santé qui vaccinent en Afghanistan et au Pakistan, le gouvernement des USA vient d’écrire aux 13 doyens de facultés de médecines publiques.

Bob Scott, Président de la commission internationale PolioPlus a salué cette initiative dans la déclaration ci-dessous :

Le Rotary se réjouit de la lettre de mai 2014 adressée par le gouvernement américain aux doyens des facultés de médecine publiques les informant que la CIA « n’utilisera pas les programmes de vaccination, y compris les membres d’équipe de vaccination, à des fins opérationnelles » d’espionnage. Cette lettre est un témoignage du soutien apporté à l’Initiative mondiale pour l’éradication de la polio et à sa mission qui est de protéger les enfants du monde entier contre cette terrible maladie.

Cette politique souligne que tous les enfants méritent d’avoir accès aux vaccins ainsi qu’à d’autres soins de santé. Nous espérons que cette annonce renforcera également la confiance des populations à l’égard des agents de santé qui font preuve d’une extrême bravoure pour s’assurer que chaque enfant soit vacciné.

Le Rotary continue de travailler étroitement avec ses partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la polio dans les pays encore affectés par cette maladie afin d’atteindre notre objectif d’un monde sans polio.

La régionalisation, un atout pour le Rotary

Par Jacques Di Costanzo

Interview de Jacques Di Costanzo, Administrateur 2012-2014, réalisée par Steven Vermeylen, Rédacteur du magazine belge Rotary Contact

Quels grands dossiers avez-vous dû traiter durant votre mandat de director ?

Outre les dossiers importants qui atterrissent sur la table du Board et qui concernent les questions organisationnelles, structurelles, financières…, je me suis surtout attelé à implanter dans ‘mes’ zones le Plan Régional de l’Effectif. Pour être plus efficace, le Rotary a besoin de booster son effectif. Comment ? En renforçant l’attractivité des clubs, ce qui nous aidera à mieux recruter mais aussi à fidéliser, car notre principal problème est bien la rétention des membres. Il nous faut donc des clubs avec des activités intéressantes qui puissent ‘parler’ à chacun. D’autre part, je plaide pour la création de clubs composés de jeunes professionnels. En développant leur propre réseau au sein du Rotary, ceux-ci vont, intuitivement, ‘inventer’ le Rotary du 21ème siècle. Je pense ici à l’utilisation massive des réseaux sociaux, aux e-clubs, etc.

La fréquence des réunions statutaires constitue souvent un obstacle chez les jeunes…

Statutairement, chaque Rotary club doit se réunir sur une base hebdomadaire. Ceci dit, si vous vous contentez de participer à la moitié des réunions, c’est suffisant pour rester Rotarien. Pour autant, bien sûr, que vous vous acquittiez de votre cotisation.

Sur le plan international, on constate un glissement démographique vers les pays émergents…

Si notre effectif mondial reste stable (autour de 1,2 million de membres), on déplore une érosion constante aux États-Unis, même depuis la fin de la crise financière. En Europe, nous sommes plutôt stables, et certains pays comme l’Allemagne ou la Suisse, ou encore la Scandinavie, connaissent même une croissance significative. Mais en effet, c’est bien dans les pays d’Amérique latine, en Inde et en Asie du sud-est que le Rotary progresse le plus.

Vous plaidez en faveur d’une coalition des forces rotariennes au niveau européen. Qu’en est-il exactement ?

En général, les modèles universels ne fonctionnent pas : il y a dans le monde tant de différences sur les plans culturel, linguistique, religieux, économique… Au Rotary, nous devons tenir compte de ces spécificités afin d’optimiser la contribution de chaque pays. L’Europe constituant un bloc relativement homogène, je suis donc partisan d’une ‘régionalisation’, un peu à la manière du RIBI (Rotary in Great-Britain and Ireland, ndlr). Chaque continent pourrait fonctionner de cette manière, avec son propre président, son administration, son budget, etc. Le Rotary serait ainsi plus proche des réalités du terrain. Bien sûr, dans ce scénario, les clubs continueraient à contribuer aux programmes du RI et à soutenir la Fondation Rotary.

Le Plan Vision pour l’Avenir est en application depuis un an. Une réussite ?

Certainement. Ce plan octroie aux districts une plus grande flexibilité dans l’attribution de leurs fonds pour les projets locaux et internationaux. Ici aussi, on constate qu’une plus grande autonomie donne de meilleurs résultats.

Si vous étiez président du RI pour un jour, sans limitation de pouvoir, que changeriez-vous ?

Je simplifierais la gouvernance, avec moins d’intermédiaires. Il y aurait trois niveaux de pouvoir : le président international avec son conseil d’administration, le gouverneur et le président de club. J’établirais un lien direct entre le club et le conseil d’administration du RI, pour avoir un feedback en terme de besoins notamment. J’essayerais également de me focaliser sur un grand projet prioritaire, comme c’est le cas en ce moment avec la polio. Et, bien sûr, je me consacrerais à la régionalisation dont j’ai parlé tout à l’heure.

La polio devrait être éradiquée d’ici 2018. Quel pourrait être le prochain « corporate program » du Rotary ?

Il y a plusieurs thématiques possibles, comme l’assainissement de l’eau, mais aussi la lutte contre le paludisme (qui tue plus que la polio), l’environnement… Nous pourrions aussi nous concentrer sur notre idéal de paix dans le monde, ou encore sur des sujets plus économiques tels que l’emploi des jeunes.

Où en sera le Rotary dans vingt ans ?

Le centre de gravité se sera déplacé vers l’est, certainement si la Chine s’ouvre à notre organisation. Il ne faut pas en avoir peur car cela peut être une source de renouvellement. Le rôle des réseaux sociaux aura pris de l’ampleur, et les e-clubs seront peut-être la nouvelle norme. Pour garder sa pertinence, le Rotary doit vivre avec son temps. La seule chose qui ne doit jamais changer, c’est l’éthique. Les valeurs rotariennes formulées par Paul Harris sont aujourd’hui aussi actuelles qu’en 1905, et elles le resteront dans le futur.