LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Quel avenir pour les clubs service – Introduction

Par Serge Gouteyron

Par ses valeurs, son esprit de service, ses compétences mais aussi par ses qualités de gestion et de rigueur de l’institution, le Rotary est devenu une très grande organisation.

Du premier cercle (le groupe d’amis réunis autour de Paul Harris) à l’acteur de paix au sein des Institutions internationales jusqu’à l’organisme humanitaire et éducatif à multiples services d’aujourd’hui, le Rotary a répondu à chaque fois, à une attente de la société.
Il a accompagné l’ère industrielle, survécu aux grands conflits armés, aux régimes totalitaires, participé à l’évolution de la pensée, à la croissance et au développement des nations.
Non politique, non confessionnel, il occupe une place unique par ses vertus humanistes, son attitude éthique, son réseau amical.
Tisser des liens, renforcer la cohésion sociale, vivre mieux ensemble, ajouté à son expertise dans l’éradication de la polio, la résolution des conflits, l’éducation pour tous, la santé, l’eau et l’assainissement et quelques autres domaines font de lui un innovateur social respecté.
Alors que nous sommes en train de changer de monde – Michel Serres (je crois que philosopher c’est anticiper).


Quelle place pour le Rotary et quel avenir pour les clubs service ?

  • Un monde numérique, avec des milliards de données au bout des doigts, hypermondialisé et en compétition partout. Le monde du savoir partagé.
  • Un monde qui verra la fin du monopole occidental et la fin du leadership des Etats Unis.
  • Un monde dans lequel le centre de gravité basculera vers une Asie tirée par la Chine (ce qu’a anticipé le Rotary avec 4 de ses récents présidents en provenance de Corée, d’Indes, du Japon et de Taïwan).
  • Et pour nous rotariens, un monde où l’expression individuelle, radicale et la montée en puissance des opinions publiques mettront nos sociétés toujours plus sous tension.

C’était toute l’actualité du Forum de Bruxelles du 6 décembre dernier organisé par le rotary club de Wezembeeck-Krainen


Quelle serait la vision de Paul Harris ?
Comment répondrait-il aujourd’hui à son souci du devenir de l’homme face à l’évolution de la société ?
Les valeurs et vertus rotariennes : camaraderie, éthique, compréhension, solidarité perdureront mais seront doute plus rares et donc plus recherchées et le rôle du Rotary comme régulateur social et pacificateur des rapports humains apparaitra comme une chance.

Les 3 cultures sur lesquelles s’est construit le Rotary seront-elles toujours déterminantes :

  • La culture professionnelle n’a pas été au bout de ses possibilités dans l’utilisation des compétences des rotariens et l’idée d’Arthur Sapp (Président du RI en 1927) d’un code de déontologie inspiré du Rotary pour toutes les entreprises serait un acquis considérable pour notre civilisation.
    La démarche éthique, celle qui est issue du critère des 4 questions, celle d’une vision cohérente de ce qui est juste, celle de la responsabilité personnelle des rotariens est très loin d’avoir traversé la société et imposé son modèle.
  • La culture du service des rotariens provient de leur esprit de service, en quelque sorte, un message d’amour laïc,
    tandis que les actions de service internationales s’organisent maintenant autour des 6 axes stratégiques du plan vision soit : paix et résolution des conflits, éducation primaire, eau et assainissement, prévention et traitement des maladies, santé de la mère et de l’enfant et le développement économique local (le Conseil de Législation ouvre la réflexion sur un7ème axe : le développement durable)En tous cas autant d’objectifs du millénaire des Nations Unies qui confortent le Rotary International comme l’organisation privée partenaire n°1 des Institutions internationales dans leur objectif de paix et de développement.
  • La culture de la paix est un but du Rotary International depuis 1921, c’est à la convention d’Edimbourg que fut adopté le 4ème but : l’action internationale et « l’aide à l’avancement de la paix ».

De grandes dates jalonnent l’itinéraire :
1942 : conférence du Rotary à Londres qui décidera de la création de l’UNESCO
1945 : contribution à la rédaction de la charte des Nations Unies à San Francisco
1950 : comité interpays France Allemagne à Strasbourg
2000 : création de 7 centres d’études pour la paix et la résolution des conflits
Une approche de la paix, de la paix civile et de la sécurité construites sur les relations internationales. (Et pourquoi ne pas se positionner comme un acteur de terrain en fédérant les initiatives existantes de résolutions des conflits).

  • Mais ces 3 cultures, sur le fond, ont-elles comme le souhaitait un Président des Etats Unis (Waren Harding) en 1921 « garantit la tranquillité et la marche en avant du monde » ?

De ce propos introductif, il ressort 3 questions pendantes qui seront à l’ordre du jour des préoccupations de l’Institute de Monaco en novembre 2013 :
Quelle attitude éthique dans la vie rotarienne ?
Quelle cause pour le Rotary International ?
Quel club service pour le 21 siècle ?