LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

L’éradication de la Polio à l’agenda du Parlement Européen

Par Serge Gouteyron

Une table ronde de haut niveau sur l’éradication de la polio a été organisée le 29 janvier à Bruxelles au Parlement Européen avec le concours de tous les acteurs de l’initiative mondiale.

Bob Scott, président du comité international PolioPlus , Carol Pandak, Kris Tsau, Anna Rieder, les conseillers nationaux PolioPlus d’Europe : Koos Iseger (Pays Bas), Serge Gouteyron (France), Judith Diment (Royaume Uni, excusée), Bernard Rosen (Belgique), Peter Bundgaard (Danemark), Matti Honkala (Finlande) Jesus Maria Martelo Ortiz de Zarate (Espagne), Hildegard Dresssino (Allemagne), Gianni Jandolo (Italie) Michel Colmans (Belgique RI Union Européenne), représentaient le Rotary et sa Fondation assistés par le cabinet conseil APCO.

Cette table ronde était placée sous l’égide du groupe d’amitié du Parlement Européen avec le Pakistan. Elle était présidée par deux députés européens M. Sajjad Karim (Royaume Uni) et M. Gay Mitchell (Irlande).

En effet, s’il y a eu en 2013 une diminution des cas de polio au Nigeria et en Afghanistan – ce qui laisse penser que l’éradication est possible dès 2014 – ce n’est pas encore le cas du Pakistan.

M Andris Piebalgs, commissaire européen au développement honorait de sa présence cette table ronde. Bien au fait, il a rappelé que l’Union Européenne était le 6ème donateur avec 258 millions d’euros versés pour le Nigeria et 85 millions d’euros versés pour l’Afghanistan ces 7 dernières années.

Le Dr Hamid Jafari, Directeur des opérations à l’OMS et M. Peter Crowley, Directeur des opérations à l’UNICEF ont insisté sur les immenses progrès enregistrés ces dernières années :

  • l’Europe est libre de Polio depuis 2002
    (mais 55 000 personnes vivent en France avec des séquelles)
  • plus que 3 pays endémiques (Nigeria, Afghanistan, Pakistan) après avoir fait des millions de victimes, la polio est maintenant éradiquée en Inde (3 ans sans nouveau cas)
  • un seul virus circule (au lieu des 3 du début)
  • l’efficacité du vaccin bivalent
  • la couverture des enfants vaccinés dépasse maintenant les 85%

et ce n’est pas rien lorsque l’on sait qu’il s’agit de vacciner plusieurs fois, chaque année, 429 millions d’enfants de moins de 5 ans dans 70 pays.

En 2012, c’est 2 milliards 32 millions de doses de vaccin fabriqués par 6 laboratoires qui ont été ainsi distribués.

Depuis les assassinats tragiques du personnel de soins et bien que les chefs religieux aient lancé au Pakistan 30 fatwas favorables à la vaccination, le danger subsiste.

Certes cette année nous connaissons une dissémination du virus dans la corne de l’Afrique (Ethiopie, Soudan du Sud) et en Syrie, Israël, territoires Palestiniens mais nous disposons des moyens pour l’enrayer (sauf en Syrie).

Les 2 directeurs d’opérations ont également rappelé qu’il fallait absolument éradiquer la polio et non simplement la contrôler car alors le danger serait de voir surgir 10 millions de cas dans les 40 prochaines années. L’éradication accomplie, ce sera également 40 milliards d’euros d’économie sur les 20 prochaines années.

Les financements nécessaires à ce programme depuis le dernier sommet celui d’Abou Dhabi en mai 2012 sont en voie de réalisation sur les 4.5 milliards de dollars annoncés : 1.7 ont été versés, 2.8 sont en attente mais il restera tout de même un solde de 1 milliard de dollars à trouver !

Bob Scott sur ce point a demandé à l’Union Européenne de poursuivre ses efforts en octroyant 200 millions de dollars pour les 4 prochaines années.

Nous sommes la génération qui verra l’éradication devenir réalité. Mais rendons hommage à la génération précédente qui a osé lancer un tel défi.

La contribution du Rotary se situe à un peu plus de 1 milliard d’euros (la part des rotariens français y est de 12 millions d’euros) pour une dépense totale de 11 milliards à ce jour.

Aussi l’effort financier attendu des rotariens, cette année, représente 1 200 euros par club (1 500us dollars) et celui des districts 20% de leur FSD.

Rappelons que la Fondation Bill et Melinda Gates également présente à cette conférence double les dons du Rotary (clubs et Fondation).

Le Rotary est en passe de tenir sa promesse de laisser aux enfants un monde sans Polio.

Eradication de la polio « des raisons d’être optimistes »

Par Serge Gouteyron

Le Rotary International avec l’aide de son cabinet conseil a convié la presse nationale le mardi 15 octobre à Paris (de nombreux journalistes ont demandé le dossier presse, 4 étaient présents dont Christophe Courjon du « Rotarien »).

Il s’agissait de préparer la journée du 24 octobre : journée mondiale de l’ONU en faveur de l’éradication de la polio.

Car nous avons des raisons d’être optimistes.

  • Dernier cas de polio en Inde / en 2012 et, en regardant derrière nous pour l’Europe c’était en 2002, la Chine en 2000 et sur le continent américain en 1994.
  • La couverture des enfants vaccinés s’est fortement améliorée même s’il reste toujours 1 million d’enfants non vaccinés (car non accessibles).
  • Des 3 types de virus, il n’en reste plus qu’un seul.
  • Les promesses de dons des Etats et des Fondations, plus les efforts des rotariens et de la Fondation Gates représentent 4.5 milliards de dollars sur les 5.5 milliards qui sont nécessaires jusqu’en 2018.

Malheureusement, les personnels de santé continuent à risquer leurs vies même si, maintenant, quelques-uns des mouvements fondamentalistes acceptent les vaccinations.

On peut espérer aujourd’hui que les derniers cas de polio seront pour 2014 ou 2015 (223 cas recensés cette année) mais il faudra poursuivre les vaccinations chaque année avec la même intensité.

Au cours de ce déjeuner presse, Oliver Rosenbauer, porte parole de l’OMS a bien précisé que la lutte contre la polio était associée à la lutte contre la rougeole, le tétanos, la distribution de vitamine A ce qui a permis, là également , d’éviter 1 500 000 décès d’enfants

Mme Bonnin de l’association française des victimes de la polio a rappelé qu’il y avait en France 55 000 personnes atteintes de la poliomyélite d’une moyenne d’âge de 55 ans qui doivent faire face en plus au syndrome post polio. Elle a souligné que la polio n’est plus enseignée dans les cycles des études de médecine et que les médecins et kinésithérapeutes n’ont pas beaucoup de connaissances justement sur ce syndrome post polio.

Didier Fosse rotarien à Sable sur Sarthe a témoigné, avec enthousiasme, de son expérience et de l’ampleur des campagnes de vaccination en Inde.

170 millions d’enfants de 0 à 5 ans sont touchés en janvier et en février chaque année.

1 million de personnes sont engagés dans des équipes de 30 à 50 personnes pour porter les glacières.

La couverture des vaccinations en Inde atteint 90%.

Vraiment, il ressort de cette rencontre que nos chances de succès pour éradiquer la polio à tout jamais n’ont jamais été aussi fortes.

Centres du Rotary pour la Paix – Vision, concept et progrès

Par Rajendra K. Saboo
Ancien président du Rotary International (1991/1992)

Je me rappelle entendre mon petit-fils, alors âgé de quatre ans, dire à sa sœur : « Faisons la paix et jouons ». Pour les enfants, la paix est si facile, sincère et pure.

Toutefois, lorsque les grands de ce monde nous parlent de la paix, ils évoquent sa complexité. Selon eux, la paix est un objectif difficile à atteindre. Chacun a ses propres motivations. Comment alors pouvons-nous expliquer cette différence ?

À l’image d’un enfant, la paix se développe avec une personnalité à facettes multiples qui présente un visage différent selon l’angle sous lequel on l’étudie. Un coup d’œil, un mot ou une phrase ne sont pas suffisants pour l’appréhender.

Il n’est alors pas surprenant que le symbole de la paix soit la colombe, un oiseau insaisissable. Si vous essayez de l’attraper, elle s’envole rapidement vers les cieux. Mais si vous placez des graines dans le creux de votre main, la colombe viendra de son propre chef. La paix peut également venir à vous… si vous tenez les graines qui lui permettront de se nourrir et de se développer. Selon moi, la paix n’est pas instinctive pour l’homme. De la préhistoire aux temps présents, la nature humaine a été égoïste ce qui s’est manifesté dans le désir de dominer les autres, d’être supérieur et d’engranger des possessions. Les compétitions peuvent démarrer dans un bon esprit, mais elles le restent rarement. L’économie de marché nous enseigne « la loi du plus fort ». Cet instinct animal est présent chez tous les êtres humains.

Toutefois, les êtres humains possèdent une caractéristique qui les distingue des animaux – la capacité de raisonner, la capacité d’acquérir la connaissance. Être conscient de la paix mène au développement, au bonheur et au progrès, et peut ainsi représenter un espoir pour l’humanité. Mais cette prise de conscience doit être le résultat d’une démarche délibérée. C’est ce à quoi je me référais lorsque je parlais de la colombe et de la possibilité de l’attirer en lui offrant des graines.

J’ai par conséquent senti que l’objectif de paix et d’entente entre les peuple du Rotary nécessitait une démarche réfléchie et délibérée visant à former au plus haut niveau des individus qui ont le potentiel de devenir des moteurs de la paix.

Past RI Presidents Rajendra K. Saboo and Kalyan Banerjee, and RI President Sakuji Tanaka during the special convocation ceremony at the IIS University in Jaipur, India, 25 March.

Ainsi, lorsque nous avons fêté le 50e anniversaire de la disparition de notre fondateur, Paul Harris, une idée a germé : la création de Centres du Rotary dans plusieurs universités et de programmes d’études des relations internationales dans un objectif de paix. Il se trouve que j’étais à l’époque le président du conseil d’administration de la Fondation Rotary. Cette idée a provoqué l’enthousiasme des administrateurs.

Toutefois, concrétiser un tel concept requérait beaucoup de travail pour en déterminer la faisabilité et élaborer une feuille de route, sans parler de planification. La décision a été prise d’aller de l’avant en commençant par une déclaration d’intention qui résume l’objet et les objectifs des Centres du Rotary :

« Les Centres du Rotary pour études internationales sur la paix et la résolution des conflits offrent à des individus engagés envers la paix et la coopération la possibilité de poursuivre des études de Master ou débouchant sur un certificat en études internationales, sciences de la paix et résolution des conflits dans une des universités où le Rotary a établi un tel programme. Grâce au partenariat conclu entre la Fondation Rotary et ces universités, des Bourses de la paix du Rotary sont octroyées tous les ans sur base concurrentielle pour étudier dans ces Centres.

Le candidat idéal aura de l’expérience, sera en milieu de carrière et démontrera un potentiel pour le leadership. Il pourra être issu de différentes professions telles que l’administration, le journalisme, les affaires, le droit, la diplomatie, etc. Outre former de futurs leaders au niveau local et international, les Centres du Rotary ont également pour mission de faire avancer la recherche, l’enseignement, la publication d’ouvrages et les connaissances dans le domaine de la paix, des conflits et de leur résolution, et de l’entente entre les peuples. »

11th Annual Rotary Center Seminar – International Christian University (ICU)

Nous avons commencé par ouvrir des Centres en partenariat avec les universités de Duke et de Caroline du Nord (États-Unis), l’Université chrétienne internationale au Japon, Sciences Po à Paris, l’Universidad del Salvador en Argentine, l’Université de Bradford en Angleterre, l’Université de Berkeley aux États-Unis et l’Université du Queensland en Australie. Pour diverses raisons, nous avons dû fermer les portes des Centres de Sciences Po, de l’Universidad Del Salvador et de Berkeley. Nous avons en parallèle ouvert un nouveau Centre à l’Université d’Uppsala en Suède. Le succès de ces programmes de deux ans nous a incités à étudier la possibilité de proposer un programme plus court destiné à des professionnels ne pouvant pas s’absenter pour une durée aussi longue. C’est ainsi qu’est né le programme de l’Université de Chulalongkorn à Bangkok.

Visites des étudiants des centres du Rotary au CETC (Chambres Extraordinaires au sein des Tribunaux Cambodgiens)

Naturellement, ces Centres coûtent cher et au moment de lancer le programme, des réserves avaient été émises quant à leur bien-fondé. Plutôt que de consacrer d’importantes sommes à un objectif lointain, ne serait-il pas plus judicieux d’allouer les ressources précieuses de la Fondation à des besoins immédiats en luttant contre la faim et la pauvreté, et en favorisant la santé et le développement humain ?

Avec une cinquantaine de boursiers participant aux programmes de master qui peut durer jusqu’à deux ans et une autre cinquantaine participant au programme court, le budget annuel peut facilement atteindre 4,65 millions de dollars. Cela représente un montant non négligeable, mais nous avons la chance de compter parmi nous des Rotariens généreux qui croient en ce programme. Aujourd’hui, les administrateurs de la Fondation ont pour objectif de le doter d’un capital de 125 millions de dollars d’ici 2015 afin de garantir sa pérennité.

Il est réconfortant de savoir que nous comptons aujourd’hui environ 762 diplômés des Centres du Rotary. Deux-tiers ont suivi le programme de Master tandis que le tiers restant a reçu le certificat. Certains d’entre eux ont très bien réussi et sont parvenus à des postes où ils peuvent avoir une influence sur le processus de paix. La plupart des diplômés du programme de Master ont entre 30 et 50 ans. Parmi les plus exemplaires, j’aimerais citer :

Cameron Chisholm (Université de Bradford, promotion 2008) est le président du International Peace & Security Institute (IPSI), une organisation destinée à autonomiser la prochaine génération d’artisans de la paix. Fondée sur l’idée que l’éducation peut atténuer la violence, IPSI facilite le transfert de connaissances et de compétences des dirigeants politiques, experts et praticiens vers un public le plus large possible. Cameron Chisholm est également professeur auxiliaire à George Washington University où il enseigne les « Théorie et pratique de la construction de la paix ».

Katia de Mello Dantas (Universités de Duke et de Caroline du Nord, promotion 2009) est directrice des politiques pour l’Amérique latine et la Caraïbes du Centres international pour les enfants disparus et exploités situé à Brasilia. Elle a été élue l’une des 99 professionnels de moins de 33 ans ayant le plus d’influence dans le monde par l’organisation Young Professionals in Foreign Policy.

Abdikheir Ahmed (Université du Queensland, promotion 2012) est le directeur exécutif de l’Immigrant and Refugee Community Organization of Manitoba (IRCOM), une organisation qui fournit des logements de transition et des services sociaux aux réfugiés nouvellement arrivés au Canada. Il travaillait déjà pour cette organisation lorsqu’il a obtenu sa bourse et son diplôme lui a permis de gravir des échelons à son retour.

Paivi Nikander (Université de Chulalongkorn, session de juin 2012) est adjointe du chef de mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe basée au Kosovo. Elle a obtenu cette promotion après avoir suivi le programme de Chulalongkorn.

Il faut espérer que d’autres leur emboîteront le pas. Ma vision pour ce programme était de former les généraux d’une armée de paix. Ils peuvent être issus de toute profession, mais dès qu’ils occuperont des postes de décideurs ils devront pouvoir influencer les efforts de construction de la paix dans leur communauté et si possible dans leur pays ou région ou même dans le monde. Bien entendu, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que tous les diplômés deviennent des généraux. Beaucoup ne seront que des soldats, mais nous avons également besoin d’eux. Et si uniquement 10 % d’entre eux parviennent au sommet de la hiérarchie et influencent des politiques, cela sera déjà satisfaisant. À terme, je vois de nombreux diplômés des Centres devenir ministres, hauts fonctionnaires, premiers ministres ou présidents. Grâce aux connaissances qu’ils auront acquises, ils auront conscience de la valeur de la paix et posséderont les méthodes pour résoudre les conflits.

Archbishop Emeritus Desmond Tutu gives Arnoldas Pranckevicius, a 2002-04 Rotary World Peace Fellow, a pat on the back during a Rotary World Peace Symposium press conference. Photo by Monika Lozinska-Lee/Rotary Images

Selon moi, ce programme est la clé pour l’avenir du monde et celui du Rotary qui administre ce programme. Ces Centres donneront une nouvelle dimension au Rotary dont les bourses deviendront aussi connues que les bourses Rhodes ou Fulbright, si ce n’est pas plus. On peut remettre en question les montants consacrés à ce programme – cela en vaut-il la peine ? Je pense que oui. Quand un enfant naît, ses parents trouvent l’argent nécessaire pour répondre à ses besoins immédiats, mais ils commencent également à mettre de l’argent de côté pour s’assurer qu’il fasse des études et soit ainsi équipé pour affronter la vie et mener une existence heureuse et gratifiante.

Mon plus grand souhait est qu’un plus grand nombre de Rotary clubs s’intéressent à ce programme afin que le vivier de candidats s’élargisse. J’espère également que l’objet de ce programme ne se trouve jamais dilué ou détourné. Des changements devront sans doute être apportés à ce programme pour qu’il reste en phase avec le monde, mais j’espère que les Rotariens qui seront en charge ne perdront pas de vue le concept originel.

L’éducation d’abord

Par Serge Gouteyron

L’éducation est l’un des 6 axes stratégiques du plan vision de la Fondation : dans la forme alphabétisation et éducation de base.

« Le fanatisme et l’intégrisme sont devenus des données du monde moderne ; données malheureusement durables et pour lesquelles les réponses sont en partie dans la lutte contre l’illettrisme et l’éducation des filles dans les pays en voie de développement ». Alain Bentolila conférence présidentielle de Cannes 2008.

Alain Bentolila intervenant à la conférence présidentielle de Cannes en 2008

Ce n’est certes pas suffisant (la pauvreté aussi est un lourd facteur – encore qu’elle soit souvent associée à l’illettrisme)

Les Nations Unies considèrent également que le développement économique culturel et social à travers l’éducation est une des conditions majeures du « vivre ensemble » et de la « paix ».

En 1985 le Rotary avait déjà fait de l’alphabétisation une condition préalable à l’établissement de la paix et la moitié des clubs dans le monde ont une action en faveur de l’illettrisme.

Le Rotary a rencontré beaucoup de succès : la méthode CLE en Thaïlande est devenue un programme national.

Il faut inclure dans le développement de l’éducation les conditions pour apprendre : la construction d’école, l’apprentissage de la mise en œuvre des droits de l’homme, l’eau et les toilettes dans les écoles, les livres….

En Turquie, 10 000 adultes suivent les programmes d’alphabétisation dont 95% sont des femmes, c’est aussi une action nationale.

Pourtant la tâche est encore rude. Seulement 3 pays sur les 37 concernés vont réaliser les objectifs du millénaire en matière d’éducation (amélioration de 50%).

Il y a eu au cours de ces 20 dernières années une très forte amélioration du nombre d’enfants non scolarisés en Asie du Sud et de l’Ouest (13 millions contre 39 millions) et cela malgré une augmentation de la population en âge scolaire de 16%.

En revanche, la situation de l’Afrique Subsaharienne reste préoccupante car les améliorations sont très lentes (31 millions d’enfants contre 38 millions).

Autre constat : il y a 775 millions d’analphabètes (dont les 2/3 sont des femmes) dans le monde auxquels s’ajoutent 132 millions d’enfants non scolarisés.

Si l’on va plus avant dans le système éducatif, l’enseignement primaire est en perte de vitesse car 61 millions d’enfants ne sont pas scolarisés en primaire (là aussi le constat est éloquent entre l’Asie du Sud et de l’Ouest et l’Afrique Subsaharienne) et par ailleurs 1 jeune sur 5 ne terminera pas sa scolarité primaire.

Par ailleurs, les résultats sont inégaux : 250 millions d’enfants dans la 4ème année de la scolarité ne savent pas encore lire et écrire.

C’est pourquoi l’ONU et l’UNESCO (qui est le chef de file) ont fait de « l’éducation pour tous » un objectif prioritaire avec des recommandations aux 37 pays concernés :

  • que le budget consacré à l’éducation représente 25% du budget du pays (consacrer en partie les recettes des ressources naturelles au budget de l’éducation),
  • que la qualité des programmes et la formation des enseignants soient une priorité,
  • que l’on puisse développer particulièrement des écoles de la 2ème chance.

Il a pu être mesuré que si 75% des jeunes (de moins de 15 ans) des 46 pays les plus pauvres parvenaient au 1er niveau de compétence en mathématiques, la croissance économique progresserait de 2% et que 104 millions de personnes sortiraient de la pauvreté….

D’ailleurs, la Corée du Sud est passée de la pauvreté à la prospérité en 30 ans en faisant de l’Education sa priorité absolue : relève des niveaux primaires et secondaires et soutien aux formations qualifiantes….

« Si tu veux la paix, prépares l’éducation de tes enfants ! » A.B.

 

4 milliards de dollars annoncés pour éradiquer la Polio !

Par Serge Gouteyron

C’est la fantastique nouvelle du sommet international de vaccination d’Abu Dhabi du 25 avril pour lequel Bob Scott, Président du comité international Polio Plus et Carol Pandak, Directrice Polio représentaient la Fondation Rotary.

Bill Gates a lui seul en couvre pratiquement la moitié, sa fondation versera 1.8 milliard usd plus les promesses de dons : Grande Bretagne (457 millions usd) – Canada (250 millions usd) – Norvège (240 millions usd) – Allemagne (125 millions usd) – la banque Islamique de développement (227 millions usd) et le Prince d’Abu Dhabi (120 millions usd).

A cela s’ajoutent les dons de fondations privées comme :

L. Ueltschi (10 millions) – Alwaleed Bin Talal (30 millions) – Bloomberg (100 millions) – Carlos Slim (100 millions) – Dalio (50 millions) – Carl C. Icahn (20 millions) – Tahir (25 millions).

Et aussi l’Unicef (64.5 millions) – les Etats Unis (40 millions) – la banque mondiale (60 millions) – le Nigeria (40 millions) – le Japon (9.7 millions – l’Irlande (6.5 millions) et l’Angola (7.3 millions)

Rappel le Rotary International a contribué en début d’année pour 76.8 millions, toujours en dollars américains.

Après ce concert de cuivres des grands donateurs, il restera à financer 1 milliard 500 millions de dollars d’ici à 2018.

Sur ce sujet, j’avais rencontré, le 21 mars, accompagné de Christian Michaud et Nicolas Bouvier du cabinet conseil APCO, M. Sadoulet et Mme Bedue du cabinet de M. Pascal Canfin, Ministre chargé du développement (l’ancien ministère de la coopération).

Réunion au ministère chargé du développement avec Nicolas Bouvier, Serge Gouteyron, David Sadoulet et Christian Michaud

M. Sadoulet nous a confirmé que l’engagement financier de la France passait par le GAVI (l’Alliance Mondiale pour les Vaccins et l’Immunisation), le soutien logistique dans les campagnes de vaccinations et le soutien technique pour la veille sanitaire par les Instituts Pasteur des pays africains.

Les gouverneurs en chefs d’orchestre :

Une action de plaidoyer général a été mise en œuvre cette année par les gouverneurs 2012-2013 auprès des parlementaires.

Bien qu’inégal, ce plaidoyer s’est traduit par des questions écrites (et des réponses) au gouvernement et à la commission européenne de Bruxelles.

A compter du 1er juillet 2013, cette action sera poursuivie par les gouverneurs 2013-2014 en direction des parlementaires en prise directe de par leur fonction avec l’éradication de la polio.

Le plan vision est opérationnel au Togo

Par Serge Gouteyron

Ou comment améliorer les conditions de vie et éliminer la typhoïde dans une région du Togo.

Identifier les besoins, construire un plan d’actions, rechercher les financements, s’appuyer sur des experts locaux, mettre en place une gouvernance et contrôler les résultats, telle est la démarche recommandée par le plan vision.

Ajoutons à cela un porteur et coordinateur général de l’opération, Pierre Morelli du club Les Lilas Porte de Paris, par ailleurs familier du Togo et président de la section française du CIP France-Togo.

L’objet : fournir de l’eau et des latrines dans les 22 villages et ses 30 000 habitants du canton de Morétan au Togo pour stopper les 500 cas de typhoïdes dénombrés chaque année.

Le plan vision du futur de la Fondation oriente les clubs et les districts vers des opérations d’envergure (tout un canton), des financements multiples (associant les clubs, les districts, la Fondation et la société civile), le contrôle de la gestion de l’eau et l’utilisation des latrines (indispensable) avec à la clé un résultat mesurable (éliminer la typhoïde) et en plus, permettre au Rotary de renforcer son image comme acteur du développement.

Sur place, les partenaires rotariens sont la section togolaise du CIP Togo/France et son président Hilaire Locoh-Donou, le club de Lomé Doyen plus l’association (non rotarienne) de CORDE Ca Mo dont les membres sont tous natifs du canton de Morétan . Son rôle est déterminant dans la réalisation : relevé des données de chaque village, choix des forages neufs ou réhabilités, suivi des travaux, mise en place de la maintenance des pompes, comités eau, programme de formation pour l’amélioration de l’hygiène et de l’assainissement en milieu scolaire…

En France, les partenaires financiers ont été rassemblés autour d’Eau Sans Frontières Internationale :

  • l’Agence de l’eau Artois Picardie, la Fondation Delabie, la Fondation Air Liquide, la Ville de Denain
  • les Clubs : Colombes Bois Colombes- Les Lilas – Paris la Défense – Paris Ouest – Valenciennes Denain Aérodrome .
  • les districts 1660, 1770, 1670 et la Fondation Rotary
  • Et des dons personnels de rotariens.

La mise en place des comités pour la gestion de l’eau et des latrines n’est pas toujours facile à mettre en œuvre mais indispensable dans la durée. Les comités perçoivent une cotisation de 230 euros déposée à la Coopérative d’Epargne et de Crédit de Morétan (destinée à faire face aux dépenses d’entretien).

L’eau est vendue au prix de 2 centimes d’euro la bassine de 30 litres (versés également à la coopérative sous le contrôle de l’association CORDE Ca Mo).

Au total lorsque l’opération sera terminée (en cours de réalisation un programme pour les écoles : Forages et Latrines), c’est un montant de 250 000 euros qui aura été investi pour 34 forages dont 14 réhabilités et 44 latrines (villages et écoles) avec réservoirs et distribution d’eau.

A souligner que le principal financeur est l’Agence de l’eau Artois Picardie dans le cadre de son aide aux programmes internationaux.

C’est bien la bonne démarche que nous devons adopter pour améliorer les conditions de vie avec le sens de l’humain, de l’accompagnement et de la formation mais aussi celui du résultat.

L’UNESCO partenaire stratégique du ROTARY

Par Serge Gouteyron

Nous avons conclu l’an dernier un partenariat stratégique avec  l’Institut de l’eau de l’UNESCO à Delf, par lequel la Fondation Rotary accorde chaque année 8 bourses pour des étudiants ingénieurs  (en provenance de pays en voie de développement).

La promotion d’étudiants ingénieurs de l’Institut de Delf oscille entre 150 et 200 suivant les années.

C’est notre fierté d’ailleurs, de voir ce partenariat maintenant réalisé.  Il avait été le sujet principal de la conférence internationale « Agir pour l’eau » de mai 2006 en présence du Président Carl Wilhelm Stenhammar, de directeurs spécialisés de l’UNESCO et de 300 rotariens.

Nous n’avons pas de partenariat établi dans l’éducation mais nous poursuivons la même démarche en particulier dans l’alphabétisation (la moitié des clubs rotariens dans le monde ont une action dans la lutte contre l’illettrisme).

Le programme : « l’éducation pour tous » et l’apprentissage tout au long de la vie  pour lequel l’UNESCO  est  chef de file pour l’organisation des Nations Unies, est un programme tout proche de nos préoccupations et pour lequel les compétences professionnelles de rotariens seraient très utiles.

La lutte contre la pauvreté a été dès le début un des chantiers de l’UNESCO.

C’est aussi un axe stratégique du Rotary à travers le développement économique local,  les entrepreneurs, les femmes dans les communautés défavorisées et le microcrédit (sachant que la majorité des pauvres vit dans les  zones rurales).

Dans ce domaine également le Rotary et de l’UNESCO  conjuguent leurs efforts pour atteindre les objectifs du millénaire.

L’UNESCO et le Rotary ont une vision pour la société : démocratique, transparente, une vision cohérente de ce qui est juste pour elle, une démarche éthique. La bioéthique est d’ailleurs une réflexion en cours à l’UNESCO.

L’idée de relancer la réflexion d’un code de déontologie professionnel pour toutes les professions, partout dans le monde serait un acquis considérable pour la civilisation.

Le concours éthique des grandes Ecoles dont la remise des prix se fait à l’UNESCO est aussi une belle opportunité de partager nos réflexions sur l’éthique.

Sur la culture de la paix, nous avions déjà eu la possibilité de vérifier à la conférence de Cannes « la paix est possible » en 2008, en présence du Président du RI Wilf Wilkinson et de 1 000 participants,  que le Rotary et l’Unesco ont des objectifs communs à travers des voies parallèles.

La conférence « la culture de la paix : une vision partagée Rotary /Unesco, en mars 2012, en présence du Président, Kalyan Banerjee et de 300 rotariens a confirmé la convergence d’objectifs entre l’UNESCO (institution intergouvernementale) et le Rotary (organisation de service privée) en ouvrant l’avenir sur une coopération rapprochée.

En particulier, nous pouvons travailler également ensemble dans les centres d’études pour la paix et la résolution des conflits  et, peut être, envisager de fédérer les initiatives existantes pour la résolution des conflits.

Par ailleurs, le Rotary et l’UNESCO ont les mêmes priorités : pour l’Afrique et envers les jeunes, la force d’impulsion démocratique des sociétés contemporaines et répondre aux aspirations économiques des jeunes est un vrai  défi.

Je pense que de partenaires historiques, le Rotary et l’UNESCO ont vocation à devenir des partenaires stratégiques pour faire de la culture de la paix et du développement, la force motrice du 21ème siècle.

Le ROTARY et l’UNESCO

Par Serge Gouteyron

Les rotariens sont fiers d’avoir contribué à Londres en 1942 à la création de l’Unesco.

C’est en effet lors d’une conférence sur la paix, à l’initiative du Rotary, en présence de représentants de 21 gouvernements et d’observateurs qu’ont été jetées les bases d’une organisation éducative et culturelle qui deviendra en 1949 l’UNESCO.

Avec cette pensée inscrite dans l’acte constitutif et que l’on peut lire au fronton du Palais de Chaillot : « les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut élever les défenses de la paix».

Cette conférence de Londres faisait suite à la résolution prise à la Convention du Rotary à La Havane en 1940 où les rotariens identifieront « la liberté, la justice, la parole donnée et le respect des droits de l’homme comme étant essentiels à la paix du monde ».

Pour compléter cette démarche, c’est aussi au Palais de Chaillot en 1948 que sera adoptée la déclaration des droits de l’homme dont René Cassin (membre fondateur du club de Lille) fut un rédacteur éminent.

L’UNESCO, agence des Nations Unies pour l’éducation, les sciences et la culture a son siège à Paris.

Elle est dirigée par Mme Irina Bokava, Directrice Générale.
Au siège, dans les bureaux et les divers instituts de par le monde, l’UNESCO emploie 2 700 personnes.
La conférence générale se tient tous les 2 ans, elle définit la politique et vote le budget.
Le Conseil Exécutif de 58 états membres s’assure du suivi de la politique et des programmes entre 2 années.
Tous les Etats membres ont un ambassadeur auprès de l’UNESCO. Il y a également une délégation nationale dans chaque pays.
Il y a plus de 480 ONG accréditées auprès de l’UNESCO. 65 d’entre elles ont le statut d’association (c’est le cas du Rotary) et plus d’une centaine, le statut de consultation.

Tous les 2 ans se tient la conférence internationale des ONG.

Celle de décembre 2012 a élu un comité de liaison de 10 membres (dont le Rotary International – c’est Cyril Noirtin qui y représente le Rotary comme membre titulaire, je suis membre suppléant) chargé de faire vivre, entre 2 conférences, la relation Unesco/ONG à travers des forums, des débats, des propositions, des résolutions …..

Serge Gouteyron, Cyril Noirtin, et Genc Seiti

Les représentants de l’UNESCO à ce comité sont M. Eric Falt, sous directeur pour les relations extérieures et l’information du public, M. Genc Seiti, directeur des commissions nationales et de la société civile et Mme Sabina Colombo, secrétaire générale des commissions.

L’’UNESCO et le Rotary sont sur la même longueur d’onde, pour ne pas dire que nous avons la même vision et les mêmes objectifs de culture de la paix.

Nous renforçons nos expertises réciproques dans les domaines où nous sommes l’un et l’autre engagés comme l’éducation, l’eau, la pauvreté, l’éthique et la paix.
Tout en restant indépendants de toutes actions politiques, nous avons une approche adaptée pour chaque région en créant des modèles qui reflètent la diversité de nos organisations.

D’ailleurs, luis Vicente Giay, Président du RI en 1996-1997 et Frederico Mayor, Directeur Général de l’UNESCO à l’époque avaient signé un accord cadre de coopération entre les Délégations Nationales et les Clubs Rotary.

Le Rotary et l’UNESCO ensemble, même si ni l’un ni l’autre, n’avons le pouvoir magique de créer un monde nouveau, nous sommes dans la situation de faire prendre conscience et agir pour préserver la dignité, exercer une vigilance accrue sur l’ordonnancement du monde et promouvoir la citoyenneté démocratique.

Plaidoyer pour l’éradication de la polio

Par Serge Gouteyron

Oui ! Le nombre de cas de poliomyélite n’a jamais été aussi bas ! Mais pour autant les campagnes de vaccinations doivent se poursuivre et, avec la même force, pendant encore quelques années si nous voulons achever notre travail.

Soyons reconnaissants aux personnels de vaccination qui affrontent souvent l’obscurantisme et quelquefois la mort dans leur mission.

Mais actuellement les fonds nécessaires pour les mener à bien font défaut !

Le Président de la Fondation Wilfrid Wilkinson et le Président de la task force du plaidoyer pour l’éradication de la polio, Carl Wilhelm Stenhammar viennent de le rappeler dans leur courrier du 3 février.

L’objectif étant que les pays du G8 continuent à soutenir financièrement l’éradication de la polio comme ils le font depuis 10 ans.

La campagne de sensibilisation que vous avez conduite en novembre et décembre dernier auprès des élus de la nation a eu des retours significatifs de beaucoup d’entre eux (comme reconnaissance et soutien moral à l’action des rotariens et également par des questions au gouvernement).

Mais il nous faut prolonger notre effort et pour cela continuer à travailler à la base, comme par exemple :

  • consacrer une réunion de club ou de district en invitant un élu, des journalistes, des personnalités,…
  • faire signer des pétitions d’engagement, distribuer des certificats d’appréciation,…
  • illuminer les bâtiments publics, faire flotter le drapeau rotarien dans les mairies,…
  • ou encore organiser des manifestations publiques avec les gilets jaunes, les blouses blanches, organiser des spectacles populaires…

Toute manifestation sera la bienvenue au moment de l’anniversaire du Rotary ou pendant la campagne de communication de mars, ou lors de toute célébration particulière d’un club …. ou toute autre idée.

Et, dans l’attente, l’engagement financier des clubs sur la base de 1 000 dollars par an reste vital pour gagner ce combat, commencé il y a 25 ans.

Le pourquoi du Plan Vision

Par Wilf Wilkinson
Chairman de la Fondation Rotary 2012-2013
Past RI Président 2007-2008

Nous avions besoin de diriger les « activités de nos membres vers des domaines que les Nations Unies avaient identifiés comme préoccupations majeures » et recruter dans nos clubs des hommes et des femmes qui poursuivent, à nos côtés, l’œuvre que nous avons déjà commencée.

Il y a huit ans, les administrateurs de la Fondation Rotary étaient arrivés à la conclusion que la Fondation avait besoin d’un nouveau plan pour optimiser les résultats du travail éducatif et humanitaire entrepris de par le monde grâce aux dons des Rotariens et d’autres philanthropes. Les concepts sous-tendant le plan étaient les suivants :

  • Simplifier les programmes et les procédures de la Fondation dans le respect de sa mission
  • Cibler les efforts des Rotariens dans des domaines où ils peuvent avoir le plus fort impact tout en répondant aux besoins les plus urgents (les six axes stratégiques)
  • Proposer des options de financement pour atteindre des objectifs à la fois locaux et internationaux
  • Accroître l’adhésion des districts et des clubs en leur transférant la prise de décision relative à l’utilisation des fonds
  • Améliorer l’image publique du Rotary grâce à la promotion du travail de la Fondation

Wilfrid J. WILKINSON et Serge GOUTEYRON à la conférence sur la Paix organisée à Cannes en mars 2008

Ces objectifs sont à première vue simples, mais les atteindre s’est avéré plus difficile que prévu. La plupart des gens sont réfractaires au changement, notamment s’ils éprouvaient une grande satisfaction avec des programmes tels que les Échanges de groupes d’étude ou les bourses d’études, ou avec les possibilités illimitées offertes par les subventions humanitaires qui avaient tous contribué au succès de notre magnifique Fondation.

Cela dit, l’objectif central était de s’assurer que la Fondation puisse tirer le maximum de profit de ses actions et de l’argent lui étant confié. Une longue réflexion a permis de déterminer que les résultats obtenus, bien que satisfaisants, pouvaient être sensiblement améliorés. Nous avions besoin de diriger les activités de nos membres vers des domaines que les Nations unies avaient identifiés comme préoccupations majeures. Nous devions être prêts à dépenser des fonds au niveau local y compris dans des pays riches où des besoins criants existent. Il était également nécessaire de réduire nos frais généraux, notamment dans le cadre de l’administration des subventions de contrepartie. Enfin, il fallait que nos membres s’impliquent davantage dans la gestion et la supervision des actions locales afin de s’assurer d’une utilisation des fonds à bon escient.

Notre Fondation ne pouvait toutefois pas amorcer des changements aussi profonds sans les mettre d’abord au banc d’essai. L’idée d’un pilote auquel participeraient une centaine de districts est ainsi née et a été mise à exécution le 1er juillet 2010. Cette initiative a permis de se rendre compte que certains éléments étaient décevants, mais le travail effectué en amont par la commission Vision pour l’avenir a en général produit d’excellents résultats, notamment au niveau de la communication électronique qui permet de réduire la paperasserie ainsi que les délais dans la prise de décision. Nous avons également ajouté un nouvel élément de gestion des fonds au niveau du district et nous nous efforçons d’impliquer autant de Rotariens que possible dans le travail de leur Fondation.

Je suis convaincu que les efforts consentis se traduiront par des avantages certains pour notre organisation et ses membres, mais surtout pour les bénéficiaires de nos actions, les diplômés de nos Centres du Rotary pour la paix, nos actions elles-mêmes qui auront plus d’envergure et cibleront les axes stratégiques, et enfin pour l’image du Rotary. Sensibiliser le public au Rotary, il faut l’espérer, permettra de recruter dans nos clubs des hommes et des femmes avec du potentiel afin qu’ils poursuivent à nos côtés l’œuvre que nous avons déjà commencée.