LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Devons-nous nous positionner comme des leaders d’opinion ?

Par Giuseppe Viale
RI Directeur 2014-2016
Italie – Malte – San Marin

Il est bien connu que des relations d’affaires plus amicales sont à l’origine de la création du Rotary par Paul Harris et ses 3 amis. Mais très vite l’esprit de service s’ajoute à cette préoccupation première.

Les chroniques nous rapportent que la toute première action de club a été la collecte de fonds pour acheter un nouveau cheval à un colporteur,  bientôt suivi par des distributions de nourriture, de vêtements, de jouets aux familles en difficulté pour aboutir à la mise en place de toilettes publiques réalisées avec le concours de la Mairie, de la Chambre de Commerce et des organismes professionnels de Chicago.

Cette première période du Rotary trouvera sa consécration dans un document, aujourd’hui oublié, que Paul Harris soumit à la réflexion de  l’Etat de l’Illinois le 27 juillet 1908, afin d’obtenir pour le club la reconnaissance officielle de “Corporation”.

Servir les intérêts authentiques (“the best interests”) de la communauté, associée à une conduite loyale (“spirit of loyalty”).

Bien que les actions charitables se répandent avec le développement des clubs rotary dans le monde, le sens civique (“Civic Work”), restera au centre de l’engagement rotarien pendant les décennies suivantes, dans le domaine social comme dans le domaine des relations internationales. Il suffit de rappeler ici les efforts pour le règlement des conflits capital – travail, qui se succédèrent au premier tiers du siècle dernier comme l’appel au désarmement des grandes puissances lors de la Convention de Vienne en 1931, tout comme les appels du monde libre lorsque les régimes totalitaires parviennent au pouvoir dans les pays d’Europe centrale et orientale.

La Fondation Rotary, après la 2ème guerre mondiale mit de plus en plus l’accent sur l’action charitable et humanitaire qui devint peu à peu l’action principale du Rotary. Sans aucun doute la campagne pour l’éradication de la poliomyélite est l’opération qui exprime le mieux notre engagement sur le plan humanitaire.

Toutefois, les activités de la Fondation Rotary sont en concurrence avec beaucoup d’autres organisations humanitaires parfois dotées de budgets bien plus importants. Cependant,  le plan stratégique du Rotary confirme le rôle central de l’action humanitaire par le renforcement des clubs et l’amélioration de l’image publique.

D’autre part, des décisions récentes du Conseil de Législation ont provoqué quelques soucis, notamment en ce qui concerne le rôle professionnel du Rotary.

Mais aujourd’hui, dans la plupart des pays européens, le nombre de rotariens diminue. Les causes de ce phénomène sont certainement multiples et probablement spécifiques à chaque pays. Mais à mon avis, c’est l’affaiblissement du rôle du Rotary comme “Civic Work” qui en est le premier responsable.

Est-ce que le futur du Rotary, notre futur sera dominé par la charité ? Stéphanie Urchick Présidente du comité stratégique a posé la question: “devons-nous nous positionner comme des leaders d’opinion ? »

Je souhaite que cette question reçoive une réponse affirmative.

 

Karibuni à Nairobi !

Par Serge Gouteyron et Cyril Noirtin

Karibuni est le mot swahili pour « Bienvenue ».

Pour rester dans cette idée chaleureuse, vous êtes invité à rejoindre les dirigeants du Rotary le 10 novembre à Nairobi (Kenya) pour célébrer notre relation privilégiée avec les Nations unies et les jeunes leaders qui changent notre monde.

Plus de 750 personnes sont attendues cette année pour la Journée du Rotary aux Nations unies organisée sous le thème « Innovation par les jeunes : créer des solutions aux problèmes émergents ». Des responsables des Nations unies et des experts du monde humanitaire proposeront des stratégies innovantes aux participants pour résoudre les crises humanitaires les plus pressantes, à l’échelle locale et internationale.

Organisés par le Bureau des Nations unies à Nairobi, les séances plénières et les ateliers permettront d’aborder les objectifs de développement durable des Nations unies, et de réfléchir aux moyens d’utiliser la révolution technologique pour améliorer les conditions de vie dans le monde et à la place des jeunes dans la création de changement. Une séance spéciale sur l’environnement soulignera l’importance du développement durable et des possibilités d’actions qui s’adressent à tous, pour une planète plus propre.

L’un des temps forts de cette journée sera l’hommage rendu par le président Barry Rassin à six membres du Rotary et du Rotaract de moins de 35 ans pour leur travail humanitaire. Ces jeunes innovateurs apportent de nouvelles solutions aux problèmes humanitaires et leurs résultats – mesurables et durables – permettent de lier les problématiques locales et internationales. Par ailleurs, cette journée présentera pour la première fois une foire aux innovations où des Rotary club, des entrepreneurs et des organisations présenteront leurs actions humanitaires et exposeront des technologies d’avant-garde pouvant soutenir nos actions.

Les informations sur l’inscription, l’hébergement et le voyage sont disponibles sur www.rotaryundaynairobi.org.

Karibuni à Nairobi ! 

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels : Une proposition pour l’avenir du Rotary

par Gérard Allonneau,
Directeur du Rotary International 2016-2018 (Zones 11 & 12).

L’admission de membres jeunes est l’un des grands enjeux du Rotary International. Il en va non seulement de l’avenir de nos clubs mais encore de l’évolution de notre vision du Rotary.

L’ambition de la proposition présentée est de donner envie aux Rotariennes et Rotariens d’accueillir et d’entraîner les jeunes professionnels a à agir avec eux.

L’attractivité de nos Rotary-clubs

Le Rotary a été historiquement le premier club-service créé au monde, en 1905. Notre « âge » est certainement un handicap mais notre expérience est une très grande chance pour attirer les jeunes professionnels aujourd’hui.

Les jeunes aiment bien œuvrer pour des causes importantes. Nous le vivons avec nos jeunes partenaires dans le service qui sont à nos côtés depuis 1962 pour les Interact-clubs (12 à 18 ans) et depuis 1968 pour les Rotaract-clubs (18 à 30ans).

Nos jeunes bénéficiaires (Étudiants d’échange long ou court, Ryliens, Boursiers de la Fondation, Équipes de formation professionnelle) nous remercient d’avoir changé leur vie en leur transmettant notre savoir-faire.

Dès le Lycée, à l’Université et surtout dans les Grandes Écoles, les jeunes savent agir dans des associations de service. Rechercher à faire le bien est dans l’esprit des nouvelles générations.

Nous pouvons déjà facilement enseigner aux bénéficiaires de l’action jeunesse nos valeurs rotariennes qui reposent sur notre culture de la Paix qui est la finalité du Rotary et notre culture professionnelle fondée sur l’éthique. Mais il en va de même pour attirer des membres postulants ou des nouveaux membres jeunes professionnels.

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels repose sur l’engagement de chaque Rotarien à promouvoir nos valeurs.

La flexibilité dans notre organisation

La politique de flexibilité, initiée et conduite par les dirigeants actuels du Rotary International, permet aux clubs de changer leur mode de fonctionnement en prenant en compte les attentes de jeunes membres en fonction de leur vie professionnelle et familiale.

Il ne s’agit pas de demander aux Rotary-clubs de changer totalement leur mode d’organisation. Il s’agit de revoir quelques modes de fonctionnement dans l’organisation d’un club pour répondre aux attentes des nouveaux membres et en particulier des jeunes professionnels que nous devons recruter pour la pérennité de l’effectif du club. L’expérience vécue par des Rotary-clubs montre que quelques modifications ou ajouts dans le règlement intérieur suffisent.

Chaque Rotarienne, chaque Rotarien est conscient des apports positifs des jeunes professionnels dans nos clubs et attentif à leurs attentes et besoins. Il n’y a pas d’opposition entre jeunes et anciens au Rotary mais une profitable complémentarité qui engendrera un dynamisme au sein du club.

Donnons un exemple. Nous pouvons utiliser la création d’un club « satellite » comme support d’accueil pour les jeunes professionnels qui veulent rejoindre le Rotary, dans un cadre plus flexible, tout en restant liés à un club traditionnel. Dans ce cadre, un simple changement d’horaires, de lieu de réunion, une adaptation des cotisations et la mise en œuvre de nouvelles actions ont un impact réel sur les jeunes professionnels et en conséquence sur le Rotary.

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels repose sur la volonté des Rotary-clubs à repenser leur mode de fonctionnement.

L’innovation dans nos actions

Les actions réussies sont celles qui savent  allier pédagogie, liens personnels motivation, décontraction et surtout innovation. Les jeunes professionnels savent faire preuve de créativité, ce qui est aujourd’hui nécessaire pour nos programmes d’action. Il est facile ainsi de les motiver à jouer un rôle actif au sein de nos clubs.

Citons l’exemple d’un club satellite composé de jeunes professionnels qui a conçu l’action « Job Experience Exchange » qui consiste à proposer à des jeunes de 18 à 30 ans un stage à l’étranger de 1 à 3 mois. Ce stage, en cohérence avec  leur projet professionnel, est encadré par des Rotariens mentors du Rotary-club d’accueil. Les Rotariens du club satellite accueillent dans les mêmes conditions des jeunes étrangers dans une entreprise correspondant à leur formation et motivation. Un engagement : le stage se déroule dans l’entreprise du Rotarien mentor.

Nous trouvons aussi l’innovation associée à l’enthousiasme dans le choix des actions des Rotaract-clubs. Nous connaissons tous les nombreuses actions conduites par les Rotaract-clubs. A Paris, les Rotaractiennes et les Rotaractiens nourrissent les personnes en difficulté grâce aux « potagers solidaires » qui sont à leur disposition dans la rue.

Favoriser l’innovation dans nos actions est une préoccupation première du Rotary International. Nos clubs peuvent facilement aujourd’hui utiliser le « kit phases d’une action » qui comprend des groupes de discussion, Rotary Ideas et Rotary Showcase. L’intérêt pour un club est d’avoir immédiatement de nombreux contacts, une plate-forme de financement (crowdsourcing) et de prendre connaissance de nombreuses actions innovantes et reproductibles. Cet outil attire beaucoup les jeunes professionnels. De plus, un site spécifique a été créé pour eux afin de multiplier les échanges entre eux.

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels repose sur la possibilité d’impliquer des jeunes pour stimuler nos actions.

La fidélisation de nos nouveaux membres

Les nouveaux membres d’un Rotary-club veulent passer à l’action tout de suite,avoir un impact, élargir leurs horizons et leurs réseaux. Les aînés doivent les accompagner dans leurs attentes. La mixité des générations est une force à utiliser. Le Rotarien d’aujourd’hui doit transmettre ses connaissances aux Rotariens de demain. Cette transmission est à organiser concrètement dans les clubs en se fondant sur un mentorat par l’action.

Ce mentorat est une démarche de compagnonnage et d’engagement. Il va bien au delà du traditionnel parrainage. Il se déroule au cours de la conduite d’une action sur le terrain qui implique les membres du Rotary-club et non par une formation théorique. Conduire une action est l’occasion unique de présenter les méthodes du Rotary, ses valeurs, ses contributions pour faire le bien dans le monde et de démontrer l’efficacité du Rotary.

Le mentorat par l’action est aussi une méthode qui va favoriser la fidélisation des nouveaux membres dans les clubs Rotary et dans les clubs satellites. Ce sont nos actions qui attirent. C’est notre savoir faire qui fidélise.

Rotary club satellite de Parthenay

 

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels repose sur l’accompagnement dans la conduite d’actions.

Ce texte a été rédigé, à partir des conclusions du Rotary Institute de Montpellier qui a eu lieu en Octobre 2017, par Gérard Allonneau, membre du Rotary-club de Parthenay (France), Directeur du Rotary International 2016-2018 (Zones 11 & 12).

Be the Inspiration – Soyons l’inspiration

Par Pierre Wémeau
District 1520
Gouverneur 2011-2012

L’analyse du thème annuel du Président International, Barry Rassin 2018/2019, est une exhortation aux valeurs rotariennes.

C’est ainsi que les deux thèmes précédents ont été l’occasion d’examiner de plus près le concept de service, puis celui de différence. Cette année, dans une formule aussi brève qu’impérative, c’est la notion d’inspiration qui est promue avec insistance.

I – LA NOTION D’INSPIRATION

L’inspiration, au sens propre et au sens figuré, est d’abord insufflation, le verbe « insuffler » étant bien entendu dérivé de « souffle ».

Le sens figuré du mot inspiration, évidemment dominant, sinon exclusif, dans le thème du Président International, est celui d’une incitation (à la pensée et à l’action) qui n’est pas de l’ordre de la raison.

II – PORTÉE CONSÉQUENTE SUR LE ROTARY

On montrerait aisément que ce qui vaut pour le désir du vrai et ses conditions vaut pour le désir du bien qui anime le rotarien, et l’on comprend l’importance de l’appel lancé par notre prochain Président International.

D’autres ont agi avant nous et nous devons rebondir sur ce qu’ils ont entrepris. Ils nous inspirent, avec le désir de bien faire.

Be the inspiration est proclamé par Barry RASSIN délibérément après plus d’une centaine d’années d’expérience du Rotary. Il s’adresse tout d’abord à ses gouverneurs du monde entier et à tous les présidents des clubs rotariens : « avec votre expérience rotarienne, avec ce que vous avez-vous-mêmes appris en vous inspirant de vos prédécesseurs et de ce qui a été fait dans l’histoire de vos clubs et du Rotary, inspirez à votre tour les rotariens dont vous êtes responsables, et en particulier les générations plus jeunes du Rotaract » ;

Citons son propos au cours de l’Assemblée Internationale de San Diego : « insufflez à vos clubs et à vos membres ce désir de réalisation (…) qui sommeille en chaque rotarien ».

Il est bien ici dans le droit fil de l’Eros platonicien, et il précise : « Ne commencez pas par concevoir des actions et distribuer des tâches » mais « commencez par inspirer : quand vous réveillerez chez eux par votre propre enthousiasme le désir d’un monde meilleur, ils pourront le construire ».

 « Comme Paul HARRIS l’a si bien dit ‘Le Rotary est un microcosme d’un monde en paix, un modèle que les nations feront bien de suivre’. Selon moi, le Rotary n’est pas seulement un modèle, mais une inspiration. Il nous montre ce qui est possible, nous inspire à l’accomplir et nous ouvre la voie vers l’action – alors, Soyons l’inspiration pour notre monde ».

Quand le Rotary inspire les rotariens, c’est le monde entier qu’il inspire, c’est-à-dire, pour reprendre l’étymologie et son symbole, que le monde aura trouvé un souffle plus fort, que lui aura été insufflé plus de vie.

III – LE LOGO

1 – En premier plan, une énorme vague roule et se brise comme sur la rive bordant sa maison côtière des Bahamas : la mer représente l’inspiration, et les vagues figurent cette inspiration frappant la terre. Le Rotary est tel cette force primitive des vagues, se caractérisant comme elles par la constance, la fiabilité, la puissance irrésistible de changement.

2 – Sur le logo, à droite de la vague, on aperçoit en arrière-plan les rayons de soleil polychromes qui symbolisent toute cette diversité génératrice de puissance qu’on trouve au Rotary, diversité de contextes, de cultures, de professions et de capacités, qui, loin de nous séparer, accroît notre unité et notre dynamisme, car une synergie procède d’une communauté des valeurs et des fins, que deux derniers éléments du logo vont déterminer.

3 – Sous l’extrémité de la vague, on discerne un cœur – si stylisé à vrai dire qu’on peine à le deviner. C’est qu’avoir du cœur appartient en priorité à ces valeurs rotariennes qui animent l’unité inspirée des acteurs qui ne parviennent à prendre soin de ceux qui ne peuvent prendre soin d’eux-mêmes, que parce qu’ils ont d’abord été sensibles à leur souffrance.

4 – Enfin, à droite, la vague découpe dans l’espace ensoleillé, la silhouette d’une voile, bien distincte cette fois. Cette voile symbolise la direction, l’exigence d’un cap à tenir, bref la conscience des fins poursuivies : au Rotary, on sait où l’on va et, en tenant la barre on regarde en direction du but, inspiré par autrui et inspirant autrui.

Les Nations Unies et les objectifs du développement durable

Une conférence placée sous le signe de l’espoir, de la paix et du partage

Par Hugo Hernandez-Cornet
Récipiendaire de la Bourse Rotary Sud Ile de France

Dans le préambule de l’acte constitutif de l‘Unesco est écrit : « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. » Ce principe, inscrit en six langues sur une stèle à l’Unesco, rejoint les valeurs rotariennes dont la plus importante est de garantir la dignité humaine. Si décider au retour à la paix d’une région conflictogène est juste et moral, le sont pareillement la parité hommes-femmes, la lutte contre les épidémies ou l’accès à l’eau potable pour tous. L’objet de la conférence qui s’est déroulée le samedi 24 mars à l’Unesco portait sur « Les Nations Unies et le développement durable. L’impact du Rotary et de l’Unesco – S’investir dans le monde que nous voulons ».

Le développement durable est l’idée selon laquelle les sociétés humaines doivent répondre à leurs besoins essentiels sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Or de nos jours, il s’agit d’un concept peu appliqué dans le monde. C’est à ce manquement que les grandes organisations mondiales, dont l’Unesco et le Rotary, entendent remédier. L’aide précieuse du Rotary contre la polio, aujourd’hui quasiment enrayée, prouve son implication efficace en faveur d’un développement durable mondial.            Les défis du XXIe siècle à relever sont considérables : les flux migratoires, la vaccination et la pollution. Comment le partenariat de l’Unesco et du Rotary assure et assurera le développement durable à l’échelle du monde ? Mais déjà dans la salle de conférence, Magnus Magnusson, directeur des partenariats et des mobilisations de ressources de l’Unesco, explique que seules des actions à tous niveaux permettent de relever ces défis. Notre rôle au sein d’une organisation nous semble dès lors indispensable et juste.

L’éducation demeure le pilier d’une société pacifique et l’Unesco se charge du renforcement du système éducatif. Cheffe du projet Education for Sustainable Development (ESD), l’organisation dispose de 9 000 écoles à travers le monde. Ces écoles assurent aux élèves de tout âge un enseignement adapté ainsi qu’une formation à certains métiers. Le projet d’action mondiale de l’Unesco cherche à transformer profondément les sociétés en améliorant les individus. Ce programme est perçu comme d’autant plus utile qu’il existe  800 millions d’adultes et 233 millions d’enfants analphabètes dans le monde.

Deux enjeux sociaux sont prioritaires : l’éducation des filles et la parité des sexes. Chaque année dans le monde, 15 millions de jeunes filles de moins de 18 ans sont mariées de force. Indignée, Madame Marie Christine Griez, représentante à l’Unesco de Soroptimist International, souligne que pour les sociétés la priorité sociale est de former convenablement les filles pour les prémunir de conditions de vie insoutenables. Il faut permettre cette éducation coûte que coûte et ce malgré les dépenses nécessaires à sa mise en place.

Si dans nos sociétés modernes les guerres demeurent lointaines, elles sont omniprésentes pour certaines populations et empêchent toute forme de développement. Pour Mme Charlotte Caron Tchegang, médiatrice politique et militante franco-camerounaise, résoudre les conflits au plus vite est la condition première à l’établissement de sociétés paisibles.  Selon l’article 33 de la chartre de l’ONU, la paix entre les parties opposées ne s’obtiendra que « par voie de négociation, d’enquête, de médiation, de conciliation, d’arbitrage, de règlement judiciaire, de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par d’autres moyens pacifiques de leur choix » pour le bien de tous. Au cœur du Moyen-Orient, région de conflits, le Liban est un territoire où les cultures et les religions coexistent savamment en harmonie. M. Najib Zakka, ancien Doyen et professeur à la Faculté de Lille 3, développe l’idée d’un état confessionnaliste dans lequel la liberté de culte permet la représentation de dix-huit communautés religieuses. Elles détiennent de manière proportionnelle (selon le nombre de croyants) le pouvoir politique. Ce système démocratique particulier assure une coexistence pacifique et constructive entre les différents croyants.

Autre défi touchant à la vie et au bien-être : l’accès à l’eau et à l’assainissement. Les besoins en eau potable se sont accrus au fil du temps et répondre à ces besoins contribuerait au développement certain des régions concernées. Selon le Conseil Mondial de l’Eau, 300 millions d’Africains n’ont pas d’accès à l’eau en 2016 (soit près de 25 % de la population africaine). Le droit universel à l’eau devrait être garanti par l’État ainsi que par une multitude d’acteurs variés dont les ONG humanitaires. L’aide indispensable du Rotary consiste à soutenir les habitants touchés en creusant des puits, installant des pompes et créant des latrines sèches.

Il est un autre enjeu urgent de taille, le défi climatique. M. Patrick Gallaud, Vice-président du comité de liaison des ONG-UNESCO, explique la conséquence directe et heureuse du cri d’alarme de quinze mille scientifiques sur l’état grave de la planète. Pour lui, ce dernier peut déclencher un véritable « raz de marée d’initiatives ». La défense de l’environnement se poursuit par les nombreuses actions du Rotaract (18-30 ans) comme le ramassage des déchets sur les plages et dans les rivières. De plus, l’organisation s’engage à planter un arbre par Rotaractien. Cette action implique plus de 291 000 arbres plantés.

Une vie digne se définit aussi par le maintien d’un corps sain et protégé par les vaccins de nombreuses maladies. Or les pandémies du sida (37 millions de personnes atteintes à travers le monde) ou de la tuberculose (10 millions) touchent sévèrement des millions d’êtres humains, qui le plus souvent ne peuvent se soigner, faute de moyens. Mais la campagne réussie du Rotary contre la polio laisse espérer des succès similaires.

Si la principale préoccupation concerne l’avenir de notre planète, il en existe d’autres comme l’accès à l’emploi ou la santé qui visent à garantir une vie digne. Un des dix-sept Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU concerne le travail décent et la croissance économique, relatifs en particulier à l’emploi des jeunes. En effet, pour souligner l’urgence de la situation, le site de l’ONU indique que 470 millions d’emplois par an seraient nécessaires dans le monde pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail entre 2016 et 2030. Son projet à court terme consiste en la réduction massive d’ici à 2020 du « nombre de jeunes non scolarisés, sans emploi ni formation ». Ainsi, la garantie d’un accès à un emploi pour les jeunes semble se concrétiser. Toutefois, il est à noter que les performances technologiques rendent le marché de l’emploi particulièrement imprévisible.

Finalement, le partenariat de l’Unesco et du Rotary est une aide précieuse et indispensable au maintien de la paix dans le monde, à la protection de la planète et à la garantie d’une vie digne. Enfin, si les politiques des États doivent être repensées en faveur d’un développement durable mondial, ils peuvent s’inspirer de l’œuvre prodigieuse de l’Unesco et du Rotary.

« Building peace in the minds of men and women » (UNESCO)

Hugo Hernandez-Cornet  : Récipiendaire de la Bourse Rotary Sud Ile de France organisée chaque année depuis 2013 par les clubs de Fontainebleau – Milly la Forêt – Moret sur Loing – Montereau Fault Yonne – Nemours –Saint-Pierre les Nemours – Provins. Hugo se destine à des études de journaliste que la Bourse va contribuer à financer.

S’investir dans le monde que nous voulons

Par Cyril NOIRTIN
Représentant du Rotary International à l’UNESCO

Près de 850 participants, représentant une quarantaine de pays, se sont réunis le samedi 24 mars 2018 dans la grande salle de conférence du siège de l’UNESCO à Paris pour assister à la conférence du Rotary traitant des objectifs 2030 des Nations Unies pour le développement durable.

Cyril Noirtin

Le 25 septembre 2015 à New York, lors du Sommet des Nations Unis sur le Développement Durable, les 193 États Membres de l’ONU ont adopté un ensemble d’objectifs de développement durable pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous

Cette manifestation, placée sous le haut patronage de l’UNESCO, a permis de souligner le rôle joué par cette organisation dans la réalisation de ces objectifs et la complémentarité et convergences des actions du Rotary et de l’UNESCO.

 

En effet, l’UNESCO contribue à la mise en oeuvre de ces objectifs par son travail dans les domaines de l’éducation, des sciences naturelles, sociales et humaines et de la culture. L’UNESCO qui a contribué activement à sa définition, s’est vu confié par l’ONU la responsabilité du 4ème objectif : celui d’une éducation de qualité pour tous et promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie.

Avec l’UNESCO, nous partageons, nous rotariens, des priorités communes : l’éducation – la culture de la paix – l’accès à l’eau pour tous – la lutte contre la pauvreté et la dimension éthique de l’action et de la gouvernance.

L’une comme organisation de service privée, l’autre comme institution intergouvernementale.

Nous avons l’une et l’autre une approche adaptée pour chaque région en créant des modèles qui reflètent la diversité de nos programmes.

Les six axes stratégiques du Rotary International, dont la comparaison avec les objectifs du développement durable des Nations Unis montre une grande complémentarité, placent le Rotary comme un interlocuteur majeur des organisations internationales qu’il s’agissent d’engagement des Rotariens et des Rotaractiens sur le terrain comme de financement des programmes.

Ian Riseley, Président du Rotary International

Lors de son intervention, le Président du Rotary International, Ian Riseley, a rappelé que le programme principale du Rotary qui vise à éradiquer la polio était sans doute le meilleur exemple d’un partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.

Marie Christine Gries, représentante du Soroptimist International à l’UNESCO

Marie Christine Gries, représentante du Soroptimist International à l’UNESCO, a souligné que bien qu’il ait eu dans les 15 dernières années, de réels progrès pour l’égalité des genres la condition des femmes et des filles est encore très largement médiocre au niveau mondial. Elle a notamment insisté que « pour inciter les décideurs politiques à faire les bons choix, notre rôle d’ONG est de plaider, de faire pression, mais en justifiant notre plaidoyer par les progrès réalisés grâce à nos programmes, nos actions concrètes sur le terrain, notre part du travail. »

Patrick Gallaud, Vice Président du comité de liaison ONG UNESCO

Dans son intervention intitulée « Changeons les esprits par le climat », Patrick Gallaud, Vice Président du comité de liaison ONG UNESCO a dressé un constat grave, voir alarmant du changement climatique dont les causes sont les émissions de gaz à effet de serre dû aux activités humaines. Cependant de nombreuses initiatives voient le jour, chacune d’elle étant porteuse d’espoir et notamment dans le domaine de l’éducation au changement climatique.

Justin Hadjilambris et Anne Lucky Dalena

Le Rotaract Europe représenté par son président Justin Hadjilambris et sa vice présidente Anne Lucky Dalena, ont présenté leur initiative « Green project », lancé à l’occasion de la célébration des 30 ans de la création du centre d’information européen du Rotaract.  Ce programme a permis de coordonner la réalisation du plus de 20 projets à travers l’Europe en faveur de l’environnement, totalisant près de 7000 heures de volontariat.

Dans sa déclaration, Thomas LAMY, coordinateur National Rotaract France, a appelé les Rotariens a s’engager « encore plus fortement pour la préservation de notre belle planète et notamment de sa nature » en réaffirmant leur engagement pour participer au Développement Durable à travers la culture du Rotary. Ceci en incluant les valeurs de diversité, d’intégrité, de paix et d’amitié. Il a également proposé d’instaurer “Le Parcours Jeune du Rotary” et d’inaugurer ensemble un Contrat “Past Rotaractiens au Rotary”.

Le doyen des représentants du Rotary auprès des organisations internationales, Ed Futa a conclu cette conférence en soulignant l’importance des partenariats public (gouvernements, institutions) ou privé (société civile) comme étant la voie de l’efficacité pour les financements et la gestion de l’opérationnel comme l’a montré l’initiative Polio Plus.

« Les objectifs des Nations Unies pour le développement durable sont peut-être difficile à atteindre, mais ils restent à notre portée si nous travaillons ensemble ». Le programme d’éradication de la Polio en est la preuve. « Il est le schéma directeur qui, je l’espère, va inciter à de plus en plus d’initiatives pour bâtir demain un monde plus sain, plus équilibré et plus équitable. »

Les Nations Unies et les objectifs du développement durable – Remarques de clôture – Conférence du 24 mars 2018

Par Serge Gouteyron

 » L’avenir nous n’avons pas à le prévoir mais à le permettre  » – St Exupéry

Contribuer aux objectifs des Nations Unies pour le développement durable est  une opportunité formidable pour le Rotary International :

Comme organisation de service international pour que l’action des clubs et des districts rende le monde meilleur

Comme organisation professionnelle en étant encore plus présent dans les réseaux économiques mais aussi grâce à un programme de formation faisant appel aux compétences et au leadership des rotariens

Comme organisation humaniste par la promotion des droits humains,  cette année où nous fêtons le 70ème anniversaire de la déclaration des droits de l’homme

Comme organisation pacifique, l’Unesco et le Rotary ont à proposer une démarche conjointe pour cultiver la paix.

Beaucoup d’idées à retenir et dans l’immédiat, 3 idées fortes ont émergé des présentations et des échanges :

  • Les partenariats institutions intergouvernementales/société civile sont d’ores et déjà possibles dans le domaine de la santé (fond mondial de l’ONU), de l’eau (Wasrag Usaid), de l’éducation (9000 écoles Unesco et clubs Unesco), de l’énergie, d’internet  dans l’esprit de ce que la Fondation Rotary a fait en 1985 avec l’initiative Polio Plus.
  • La jeunesse c’est une prise de conscience avancée et souvent une impulsion décisive pour agir
    « les jeunes ont une capacité à accomplir de grandes choses et plus que jamais, le Rotary a besoin de leurs idées » Ian Riseley
    Les propositions du coordinateur national du Rotaract sur « les parcours jeunes et  le « contrat past rotaractien » » préfigurent sans doute une nouvelle relation Rotary-Rotaract.
    Par ailleurs, une  7ème cause « protégeons notre planète » recueille l’assentiment enthousiaste des jeunes
  • Les centres du Rotary pour la paix ont une vocation originale et unique dans la diffusion de la culture de la paix et l’éducation de base pour la paix à compléter probablement par des chaires universitaires pour la paix.

Au cours de cette journée, M. Magnus Magnusson Directeur des partenariats (et ancien boursier du Rotary) s’est félicité de la coopération de l’Unesco et du Rotary qu’il appelle à se renforcer

Nous n’avons pas parlé dans cette journée déjà dense des objectifs exclusivement du ressort des Etats comme :

  • La dette internationale pour les pays les moins avancés
  • Réduction des flux financiers illicites
  • Les transferts technologiques
  • Le partage du savoir et des ressources
  • L’accès pour tous à l’information.

Et puis,  le drapeau des Nations Unies n’a cessé de flotter au-dessus des participants, sans doute pour rappeler à chacun que la  première des conditions à remplir pour réaliser les objectifs 2030  est financière :

Le versement annuel  de 0.70% de produit intérieur brut pour les pays les plus avancés (0.20% pour les pays moins avancés) à l’aide internationale.

Et celui du Rotary qui flottait à ses côtés rappelait à  chacun qu’« unis nous pouvons changer le monde, nos communautés et nous-mêmes ».

Les Nations Unies et les objectifs du développement durable – S’investir dans le monde que nous voulons – Conférence du 24 mars 2018 – Unesco Paris

Par Serge Gouteyron

« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde »a écrit Gandhi

  • Eliminer du  monde la faim et la pauvreté,  c’est possible !
  • Stopper les épidémies de Sida, de tuberculose, de paludisme,
  • Assurer l’accès aux soins pour tous, c’est possible !
  • De l’eau potable et des sanitaires  partout, c’est possible !
  • Savoir lire, écrire, compter, c’est possible !
  • Promouvoir une croissance économique soutenue et une stratégie mondiale en faveur de l’emploi des jeunes
  • Vivre dans un environnement propre, protéger les ressources naturelles, lutter contre les répercussions du changement climatique

Les objectifs du millénaire des Nations Unies avaient déjà fait reculer la pauvreté et l’illettrisme, fait progresser l’accès à l’eau et à la santé.

Les 17 objectifs principaux et les 169 secondaires vont plus loin. Ils ajoutent à ces buts, une grande part qualitative  et humaine :

  • L’égalité entre les  sexes et garantir l’éducation des filles
  • La fin  du travail des enfants sous toutes ses formes
  • La diminution des inégalités
  • Le dialogue interculturel et interreligieux – la citoyenneté et la paix
  • La résolution des conflits pour une paix durable
  • Renforcer l’état de droit.

De fait, assurer à chacun une vie digne, protéger la planète, promouvoir des sociétés pacifiques et justes, c’est l’ambition des Nations Unies, de l’Unesco et du Rotary.

Et pour cela, le Rotary réaffirme son rôle de partenaire privilégié par  :

  • Sa vocation naturelle  » à la paix par le service« 
  • Des valeurs propres dont témoignent les rotariens  comme la camaraderie, l’intégrité, le leadership
  • Des actes forts posés par les clubs et les districts à  travers les causes qu’il défend.

Les Nations Unies et les objectifs du développement durable – Le Rotary et l’UNESCO

Par Serge Gouteyron

Conférence du 24 mars 2018 à la maison de l’UNESCO à Paris

Les rotariens sont fiers de leur rôle dans la création de l’Unesco en 1942 à Londres, comme ils sont fiers du rôle du professeur René Cassin, dans cette création, l’un des rédacteurs de la déclaration universelle des droits de l’homme, prix Nobel de la paix et…. rotarien au club de Lille.

Car le Rotary et l’Unesco -Agence des Nations Unies pour l’Education, les sciences et la culture-  ont des objectifs identiques :

  • L’accès pour tous à l’éducation et à l’eau potable
  • La résolution des conflits et la culture de la paix
  • La lutte contre la pauvreté et  le développement économique local
  • Une dimension éthique dans l’action et la gouvernance.

Le Rotary comme organisation internationale de service indépendante et l’Unesco  comme institution intergouvernementale ont des approches adaptées pour chaque région en créant des modèles qui reflètent la diversité de leurs programmes.

Cette conférence « les Nations Unies et le développement durable : s’investir dans le monde que nous voulons » présidée par Ian Riseley est la 4ème conférence que le Rotary International organise. Elle a reçu le patronage officiel de l’Unesco.

La  première était en 2006 « Agir pour l’eau » avec le Président Carl Wilhelm Stenhammar

Conférence qui débouchera en 2012 sur le financement de 16 bourses annuelles –10 actuellement-  (Fondation Rotary) à l’Institut de Delf  de l’Unesco pour la formation d’ingénieurs et de techniciens hydrologues dans les pays en voie de développement.

Les Présidents Glenn Estess (†) et Bill Boyd ont également eu des entretiens avec les dirigeants de l’UNESCO sur ce thème.

La deuxième en 2012 « La culture de la paix : une vision partagée Rotary Unesco » avec le Président Kalyan Banerjee

Conférence qui illustra la convergence d’idées et d’actions de nos 2 organisations mais aussi la nécessité pour l’une et l’autre de renforcer leur influence dans la société pour mieux servir la paix.

La troisième en 2015 « Construire la paix et les initiatives de paix des comités interpays  »  avec le Président Gary Huang.

Conférence au cours de laquelle la déclaration adoptée par les participants rappelait que les exigences humaines du Rotary – respect de chacun – comportement loyal et équitable comme ses causes contribuent à la cohésion culturelle et sociale des  pays : un préalable pour la paix.

Avant ces conférences, une convention visant à renforcer le partenariat entre nos 2 organisations a été signée en 1996 par Luis Vicente Giay Président du RI et M. Frederico Major,  Directeur Général de l’UNESCO.

Une autre en 2003 signée par Jonathan Majiyagbe Président du RI et  M. Koïchiro Matsuura Directeur Général de l’Unesco établissait un partenariat des commissions nationales de l’UNESCO avec les clubs et les districts.

Le Rotary et la Paix

Par Serge Gouteyron

Présentation à la Master Class dédiée pour la paix à Lille le 18 septembre 2017

Ce n’est pas rien  36 000 clubs apolitiques et non confessionnels dans le monde engagés pour que la paix soit possible.

Un peu d’histoire

C’est en 1921, à la  convention d’Edinbourg que le Rotary introduira «  l’aide à l’avancement de la paix » parmi ses buts.

Jusque dans les années 50, il sera un avocat actif du plaidoyer pour la paix.

Le Rotary exprimera publiquement sa position sur le désarmement, le patriotisme, les droits de l’homme, la justice, le respect des croyances de chacun tout en disant que certaines normes morales spirituelles sont fondamentales et que mises en pratique, elles donnent à la vie plus de richesse et de plénitude.

Il n’est pas surprenant que lors de la conférence internationale que le Rotary organise à Londres en 1942, il demande avec les ministres du monde libre présents,  la création d’une institution capable de garantir la paix par l’éducation et la culture

« les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut élever les défenses de la paix »

Ce sera l’Unesco en 1945.

Il n’est pas non plus surprenant alors que le Rotary ait participé à la rédaction de la charte des Nations Unies à San Francisco en 1945 et, mieux, que le Président du Rotary ait pu  désigner 10 rotariens pour faire partie de la délégation américaine à la demande du Secrétaire d’Etat des Etats Unis.

C’est dans le même esprit que les rotariens français et allemands créeront en 1950 à Strasbourg le 1er comité interpays pour restaurer la confiance et favoriser la compréhension entre les 2 pays.

Rappelons pour mémoire que le président du comité français,  Roger Coutant était Lillois et que  le président allemand Robert Haussman de Stuttgart appartenait à l’un des 24 clubs allemands réactivés à la fin de la guerre puisque le pouvoir nazi avait interdit le Rotary.

Soulignons le rôle prépondérant  de René Cassin , professeur de droit , rotarien à Lille, rédacteur pour la France de la charte des Nations Unies, de la déclaration des droits de l’homme à Paris en 1948,  président de la Cour Européenne des droits de l’homme, Prix Nobel de la Paix.

Lille n’est pas neutre dans le choix pour une chaire pour la Paix tout comme les Hauts de France parsemés de blancs cimetières

C’est en 1950 que l’organisation du  Rotary adopte comme devise « Service Above Self »  –«  Servir d’Abord » en Français.

Des années 50 aux années 90, nous sommes dans une période de forte expansion du Rotary, par contre la guerre froide produit ses ravages et les clubs rotary sont interdits par les régimes communistes dans toute l’Europe Centrale.

Sous l’impulsion de la Fondation, le  Rotary privilégie l’action humanitaire et renonce pendant quelques années à organiser sa journée phare  aux Nations Unies à New York.

La chute du mur de Berlin, en 1990, entraine la renaissance du Rotary dans les pays de l’Europe Centrale et Orientale – très souvent d’ailleurs grâce à l’action des comités interpays.

Puis en 2002 avec l’ouverture de 7 centres d’études internationales  pour la paix et la résolution des conflits dans les plus grandes universités, le Rotary retrouve non seulement son inspiration originale mais la met en pratique.

Et ce sont en 15 ans, un  millier de nouveaux  « ambassadeurs  pour la paix » qui travaillent principalement dans les institutions internationales, les gouvernements, les ONG et dont certains ont même créé leur propre centre de résolution des conflits.

De quoi faire avancer un peu plus l’idéal de paix.

Aujourd’hui

Le Rotary est une organisation multi services dont les actions visent  à rendre le monde meilleur.

Sa démarche est celle de la paix positive par le service à travers ses causes :

  • L’éducation pour tous, en commençant par l’illettrisme puisque 750 millions d’hommes et de femmes sont illettrés. Plus de 50 millions d’enfants ne sont pas scolarisés.
  • L’eau potable et l’assainissement partout 1 milliard de personnes pour l’eau et 2 milliards pour l’assainissement en sont dépourvues
  • Prévenir et guérir les maladies à l’instar du combat engagé en 1987  pour l’éradication de la poliomyélite qui fait du Rotary la conscience mondiale de cette lutte même si aujourd’hui la Fondation Bill et Mélinda Gates est devenue le 1er pourvoyeur de fonds privés.
  • Le développement économique pour assurer la croissance et diminuer la pauvreté
  • Et enfin la prévention et la résolution des conflits pour lesquels une partie de la solution se trouve dans le rayonnement et  l’action de terrain des rotariens.

Car comme cela a été dit à l’Unesco en 2015 lors de la conférence présidée par Gary Huang président 2014/2015,

 « Les 500 rotariens présents ont réaffirmé leur volonté de faire vivre la paix civile à travers la culture du Rotary,  celle qui induit les comportements loyaux et équitables, le respect des droits humains, la compréhension de l’autre, le progrès économique durable et une gouvernance éthique. Tous éléments qui forgent la cohésion sociale d’un pays  préalable à la paix ».

Car l’un des apports du Rotary  c’est bien de contribuer par ses valeurs et ses actes à la cohésion culturelle et sociale du pays.